«Nous sommes en contact régulier avec l’échevin au commerce , la bourgmestre de la Ville , et la cellule de développement économique. On discute sur des sujets qui nous paraissent urgents, impactants, et on échange sur le commerce dans la capitale», explique Anne Darin.
Pour la directrice de l’Union commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL), «l’accessibilité et le stationnement, ce sont des volets importants pour notre secteur, surtout dans un centre-ville. Mais dans le pays, il y a un problème de culture de la voiture, et on a habitué le client à cela. Les gens sont incapables de faire 200 mètres à pied, mais peuvent attendre 30 minutes pour entrer au parking du Knuedler.»
Contre les parkings aux tarifs variables
L’UCVL plaide par exemple pour le retour du Park&Buy qui avait été mis en place en 2013, mais supprimé depuis. Il permettait d’être stationné trente minutes gratuitement, «et ce n’était pas du tout le même type d’achats que lorsque l’on utilise les parkings souterrains», ajoute Anne Darin.
«Je suis particulièrement contre le système de paiement variable que l’on peut par exemple observer à Royal-Hamilius, mais ils en ont le droit. Leur contrat minimum, c’est de ne pas être moins cher que les parkings de la Ville.» L’idée de l’UCVL est de réglementer les parkings souterrains avec des tarifs uniques. «Le problème, c’est que nous n’avons pas d’influence là-dessus, on fait remonter nos constatations et nos recommandations auprès de la Ville. Parfois cela a un impact, et parfois non», concède la directrice de l’asbl, qui recense quelque 500 membres.
Shuttle et stationnement gratuit à la gare
«Cela fait des années que l’on essaie d’avoir un système unique dans les parkings du centre-ville, qui nous permette de faire des opérations de tickets gratuits. La Ville attend désormais la fin des appels d’offres pour que toutes les nouvelles machines soient harmonisées et que l’on puisse mettre en place ce système, mais il y aura encore un délai supplémentaire.»
L’UCVL avait notamment demandé que 20.000 heures de stationnement soient offertes dans le parking Fort Neipperg, récemment rénové. La demande a été en partie entendue par les autorités communales qui ont décidé qu’ aux clients des commerces du quartier Gare dans les parkings Fort Neipperg et Fort Wedell à partir du Black Friday, jour où les magasins restent ouverts jusqu’à 20h, jusqu’au 25 décembre.
Hamilius qui se fait en quatre ans ou Infinity en deux ans, pour l’ampleur, c’est tout à fait correct, mais un Knuedler qui se fait en huit ans, ce n’est pas possible.
Le quartier Gare avait également vu il y a quelques semaines se . «Nous l’avions demandé, notre objectif était de refaire un circuit par la gare dans l’avenue de la Liberté, car les commerces sont relativement coincés dans la configuration actuelle de mobilité. Pour nous, c’est vraiment très complexe parce que l’on est entouré de chantiers.»
«Les chantiers ont perturbé les équilibres dans le quartier Gare à cause de l’accessibilité. Ce qui est compliqué pour nous, ce sont les timings des chantiers. Il y a des chantiers qui sont tout à fait justifiés dans leur ampleur et dans leur timing, et d’autres pas. Hamilius qui se fait en quatre ans ou Infinity en deux ans, pour l’ampleur, c’est tout à fait correct, mais un Knuedler qui se fait en huit ans, ce n’est pas possible», appuie Anne Darin.
L’UCVL n’a pas la main sur ces sujets, mais l’asbl tente de sensibiliser sur l’impact qu’ils ont sur les commerçants, car plus les durées sont longues, plus il y a un impact commercial. «Quand il y a des chantiers, le commerçant a plusieurs choix. S’il connaît leur durée, il peut choisir de rester ou de partir. Mais si on vous dit que le chantier dure trois ans, vous faites un business sur trois ans, et si au final il dure huit ans, ce n’est plus du tout la même chose et on n’est plus dans la même réflexion. Une entreprise a besoin d’informations, donc quand une société veut s’implanter, nous les informons sur tout, inconvénients et avantages», précise la directrice de l’Union.
Nous avons obtenu un renforcement de la police et on a vu le changement tout de suite dans le quartier Gare.
Face à l’ampleur de cette situation, des commerçants de l’avenue de la Liberté ont récemment pour témoigner de la situation très compliquée dans laquelle ils se trouvent à cause des travaux et afin d’obtenir des compensations.
Et le quartier Gare n’est aujourd’hui pas uniquement impacté par les chantiers. Les commerçants se trouvent également confrontés à des . «Nous avons obtenu un renforcement de la police et on a vu le changement tout de suite. Il y a bien sûr encore des morceaux de quartiers en souffrance, mais on remonte des dossiers précis à la police, on a des photos, des caméras, des statistiques, on sait combien de commerçants sont volés, donc nous avons des éléments tangibles pour dire que la situation s’est améliorée.»
Mais Anne Darin concède que «l’on ne fait que repousser le problème, mais ce phénomène-là n’est pas que luxembourgeois, c’est le cas dans de nombreuses villes en Europe, on ne va pas résoudre le problème en six mois, mais cela permet d’arrêter le développement du trafic à la gare. Sur la sécurité, on a vu la situation se dégrader depuis deux ans, et là ça devenait vraiment catastrophique.»
Infinity, un «très bon projet»
Ces derniers mois, la capitale a vu s’ouvrir le , le , et . «On a 100.000m2 de commerces qui sont arrivés en 2019 à Luxembourg-ville. L’arrivée d’Hamilius est une bonne nouvelle, car ça renforce un pôle qui devenait léger par rapport à la Cloche d’or. Mais il faut faire attention à la corrélation entre l’augmentation des habitants et les mètres carrés commerciaux. Nous n’étions pas pour 75.000m2 à la Cloche d’Or par exemple, mais pour la moitié. Le quartier est, certes, en plein développement, mais nous n’étions pas d’accord sur la forme, quatre petits ensembles auraient été mieux qu’un gros bloc.»
«Infinity est un très bon projet pour nous, il n’est pas surdimensionné et répond à un vrai besoin, car il concentre des commerces, des logements et des bureaux, et nous regardons beaucoup à la mixité.»