La priorité de Roberto Mendolia et du syndicat ALEBA sera d’apporter du support et de l’information aux délégations du personnel après la signature de cette nouvelle convention collective, en juin dernier. (Photo: Nader Ghavami/Paperjam)

La priorité de Roberto Mendolia et du syndicat ALEBA sera d’apporter du support et de l’information aux délégations du personnel après la signature de cette nouvelle convention collective, en juin dernier. (Photo: Nader Ghavami/Paperjam)

Roberto Mendolia, président du syndicat ALEBA, présente les grands dossiers qui seront traités lors de cette rentrée sociale et les grands enjeux qui se dessinent pour les mois à venir.

Quels seront les principaux enjeux de cette rentrée?

. – «J’en ai une liste non exhaustive, d’une cinquantaine de points. Le plus gros du travail sera d’apporter du support et de l’information aux délégations du personnel à la suite de la signature de la convention collective du 10 juin dernier. Autre dossier important, celui du télétravail et le paiement de l’indemnisation de 25 euros par mois. Une revendication obtenue le 31 mars dernier qui s’applique aux personnes conventionnées. Mais nous souhaitons élargir cette indemnisation aux personnes non conventionnées comme le stipule la convention du CES sur le télétravail. 

Il y a également la question du congé social qui doit encore être défini dans le cadre de la responsabilité sociale des employeurs. Nous travaillons sur le sujet et nous allons tenter d’étendre ce congé. Nous allons continuer de travailler sur le dossier du temps de travail, mais également sur l’indexation des primes de support. Je ne vais pas énumérer tous les points, mais il y a aussi la définition du droit à la déconnexion, la définition des endroits sans lumière naturelle, le dossier des faux cadres, etc.

Enfin, un autre grand combat que je vais mener, c’est celui du problème de paiement des jours fériés légaux. L’ALEBA est le seul à se battre sur ce dossier, mais j’avoue être confiant.


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Certaines comme condition au retour au bureau. L’ALEBA a déjà fait connaître son opposition sur le dossier…

«Nous allons suivre avec beaucoup d’attention ce sujet. Il y a un risque de violation du droit privé des personnes. En mai dernier, nous avions déjà travaillé sur la question en sollicitant nos avocats pour avoir un avis juridique qui est très clair. Pour le moment, il n’y a pas de loi anti-Covid qui rend la vaccination en entreprise obligatoire au Luxembourg. En conséquence, l’employeur ne peut pas contraindre le salarié à se faire vacciner ni même le contraindre à présenter un certificat de vaccination. La vaccination relève de la liberté de chacun de disposer de son corps et de sa vie privée. Idem au niveau de l’embauche: un candidat n’est pas tenu d’indiquer son statut vaccinal, et un employeur ne peut pas tenir une liste de son personnel en fonction du statut vaccinal. Il est interdit de sanctionner un salarié qui refuse de se faire vacciner et, a contrario, de promouvoir un salarié du fait qu’il soit vacciné.

À nos yeux, il y a clairement des fondamentaux qui sont violés.
Roberto Mendolia

Roberto MendoliaprésidentALEBA

La question de la perte de représentativité nationale va également vous occuper jusqu’à la fin de l’année?

«Le combat va continuer, et le dossier est entre les mains de la justice. Nous attendons l’avis de l’Organisation internationale du travail (OIT). Au mois de juin dernier, j’ai fait un témoignage auprès de l’OIT afin d’expliquer les réelles discriminations que subissent les syndicats qui n’ont pas le titre ‘national’ au Luxembourg. J’ai également expliqué mon avis sur le fait que les lois luxembourgeoises sont faites pour favoriser les syndicats nationaux au détriment d’une libre concurrence des syndicats. Nous sommes face à une succession de lois mal ficelées, dans l’urgence en 2004, et il est parfois choquant de lire certaines phrases dans les travaux parlementaires de l’époque. Tout cela est passé et, au fil des années, des droits ont été retirés. Pire, une retranscription de la loi n’a pas été faite correctement! Ce qui défavorise encore une fois l’ALEBA. Je suis convaincu que nous aurons gain de cause car, à nos yeux, il y a clairement des fondamentaux qui sont violés.

Vous voulez aussi apporter un peu plus de visibilité à l’ALEBA…

«On note un phénomène de désyndicalisation au Luxembourg, sans doute en raison de la crise sanitaire. Je pense que c’est un phénomène qui touche tous les syndicats, et il est important de rappeler l’importance du syndicalisme, et surtout le travail qui est fait par les syndicats au quotidien. Je suis toujours étonné de rencontrer des gens qui ne savent pas à quoi servent un syndicat, et encore moins le travail que nous effectuons.


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Est-ce que cela veut dire que vous avez constaté une chute du nombre de vos membres?

«Nos chiffres sont stables. Nous avons connu une augmentation de nos membres en 2020 avant de constater une légère diminution à la fin de cet hiver. Il n’y a pas péril en la demeure. Mais les aides étatiques, le télétravail, le chômage partiel ont donné un sentiment de sécurité aux gens qui se sont parfois éloignés du syndicalisme. Nous devons nous rapprocher d’eux et répondre à leurs questions et leurs interrogations. On fait peut-être moins de bruit que dans d’autres pays, mais nous travaillons.

Le rentrée s’annonce donc chargée?

«Nos agendas se remplissent en effet copieusement.»