Le taux d’incidence des deux dernières semaines dépasse 150 cas pour 100.000 habitants dans la grande majorité des pays européens. (Capture d’écran: ECDC)

Le taux d’incidence des deux dernières semaines dépasse 150 cas pour 100.000 habitants dans la grande majorité des pays européens. (Capture d’écran: ECDC)

Confrontés à une deuxième vague massive de contaminations au Covid-19, les pays européens prennent un à un des mesures restrictives pour endiguer la pandémie.

La deuxième vague de contaminations au Covid-19 frappe de plein fouet l’UE, plus touchée que partout ailleurs dans le monde. «Cette dernière semaine, 46% de la totalité des cas dans le monde venaient de la région Europe», s’inquiétait la semaine dernière le responsable des situations d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé, Michael Ryan, cité par l’AFP. «C’est presque un tiers de la totalité des morts dans le monde. Il n’y a donc aucun doute que la région Europe est un épicentre de la maladie en ce moment.»

Face à la recrudescence parfois exponentielle de cas de Covid-19, chaque pays impose des mesures restrictives à sa sauce, sans aller pour l’instant jusqu’au confinement complet pratiqué dans l’urgence au mois de mars et dévastateur pour l’économie comme pour le moral. Point positif pour le Luxembourg: la fermeture des frontières, , n’est plus un sujet, fruit de la meilleure coordination des pays européens .

Les pays évitant le reconfinement

Certains pays espèrent encore canaliser la propagation de l’épidémie de Covid-19 sans passer par l’obligation de rester à la maison. C’est le cas des pays baltes ou de la Finlande, où l’épidémie fait moins de ravages, mais aussi de Malte, de la Hongrie ou encore de la Roumanie.

Davantage inquiétés par la reprise de la pandémie, les Pays-Bas ont dès le 14 octobre fermé restaurants et cafés, imposé la fermeture des magasins à 20h et interdit la vente d’alcool et de drogues douces de 20h à 7h. Les écoles restent ouvertes.

L’Allemagne a également opté pour une limitation des activités durant un mois à compter de ce lundi: loisirs, sports, culture, mais aussi gastronomie sont sacrifiés, tandis que les commerces et les écoles restent ouverts. Ce qui a été qualifié de «reconfinement light» par les médias. Les citoyens sont invités à limiter leurs déplacements.

L’Espagne se contente pour l’instant d’un couvre-feu national de 23h à 6h du matin, même si la Catalogne, plus touchée par l’épidémie, s’impose la fermeture des restaurants, bars, salles de concert et discothèques, et restreint les entrées et sorties depuis le reste de l’Espagne ou depuis la France voisine pour deux semaines. Les Espagnols ont été dissuadés de grands déplacements à l’occasion du week-end prolongé de la Toussaint.

L’Italie a décrété le couvre-feu dans plusieurs grandes régions et imposé la fermeture des bars et restaurants à 18h. Les salles de sport, de cinéma et de concert sont closes. Milan et Naples pourraient se voir imposer un confinement local.

En Grèce, les grandes villes sont d’ores et déjà concernées par un couvre-feu de minuit à 5h.

C’est également le cas – pour l’instant – du Luxembourg, avec un . Le gouvernement n’a toutefois pas caché qu’il si la courbe des contaminations ne fléchissait pas suffisamment.

Les pays partiellement reconfinés

L’Irlande et le Pays de Galles ont été les premiers à prendre la difficile décision de reconfiner, cherchant l’effet «porte coupe-feu» d’une mesure aussi radicale. Les commerces non essentiels sont clos, tandis que les écoles demeurent ouvertes. Si l’Irlande a pris ces mesures pour six semaines, le Pays de Galles fixe leur expiration au 9 novembre.

L’Angleterre a fini par suivre le même chemin à son corps défendant, à compter du 5 novembre et jusqu’au 2 décembre. Les commerces continuent de fonctionner, mais les bars et restaurants sont fermés et les déplacements limités.

Le Portugal a pris des mesures dans la plupart des communes depuis le 23 octobre et limité les déplacements à l’occasion du week-end de la Toussaint.

À compter de mardi et pour quatre semaines, l’Autriche aussi imposera un couvre-feu et la fermeture des restaurants, hôtels, infrastructures culturelles et sportives. Toutefois les crèches, écoles et magasins resteront ouverts.

La France et la Belgique, au bord du confinement général

Deux des trois voisins du Grand-Duché font face à une très forte flambée de contaminations. La Belgique, qui affiche toujours le plus fort taux de mortalité, a resserré l’étau la semaine dernière, alors que les bars étaient fermés et que les restaurants n’avaient déjà plus le droit de servir des clients assis. Jusqu’au 13 décembre, les commerces non essentiels sont fermés et le télétravail obligatoire. Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, s’est désespéré de voir ce week-end l’empressement des Belges dans les magasins avant la fermeture. Ces files d’attente «sont dangereuses et c’est justement ce que nous ne voulons pas voir», a-t-il déploré.

La France est passée d’un à un : commerces non essentiels fermés (y compris les librairies, suscitant de vives protestations), télétravail généralisé, et fermeture des bars et restaurants sauf en cas de livraison ou de repas à emporter. Les écoles, collèges et lycées accueillent toujours les élèves, mais le port du masque obligatoire touche désormais aussi les enfants de 6 à 11 ans.