Au Luxembourg, 12% des employés répondent qu’ils sont d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation «Je prévois de démissionner ou de quitter volontairement mon poste actuel dans les six prochains mois».  (Photo: Shutterstock)

Au Luxembourg, 12% des employés répondent qu’ils sont d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation «Je prévois de démissionner ou de quitter volontairement mon poste actuel dans les six prochains mois».  (Photo: Shutterstock)

Ce lundi 6 mai, le Statec publie une nouvelle analyse selon lequel 12% des salariés envisagent de quitter leur emploi dans les six prochains mois. Un résultat qui varie en fonction des profils. Les jeunes apparaissent comme les plus susceptibles d’envisager de démissionner.

Dans sa dernière analyse publiée ce lundi 6 mai, le Statec met en évidence un fait: les employés insatisfaits sont trois fois plus susceptibles de démissionner. Pour tirer cette conclusion qui paraît assez logique, l’Institut se base sur les données du récent Global Entrepreneurship Monitor (GEM) au Luxembourg, une enquête nationale représentative de la population résidente menée par Statec Research. Les chiffres ont été recueillis de mai à juin 2023, pour les employés à temps plein et à temps partiel, âgés de 25 à 64 ans.

Bien que «le Luxembourg s’en sort mieux que la moyenne mondiale», 12% des employés du pays répondent qu’ils sont d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation «Je prévois de démissionner ou de quitter volontairement mon poste actuel dans les six prochains mois». Cette volonté varie cependant en fonction de l’âge, du genre, du niveau d’éducation et des secteurs d’activité.

Les jeunes (25-34 ans) sont ceux dont l’intention de démissionner est la plus importante: 16% des personnes âgées de 25 à 34 ans pensent quitter leur travail, contre seulement 4% chez les 55-64 ans. À 14% contre 10%, les hommes envisagent plus de démissionner que les femmes. Quand on compare la situation en fonction du niveau d’étude, l’envie de démissionner est la plus forte pour les travailleurs ayant atteint le niveau d’éducation primaire (24%), même si elle atteint tout de même 15% chez ceux titulaires d’un master. Elle est aussi plus importante chez les employés du secteur privé (14%) que chez ceux du secteur public (10%).

En utilisant la méthode de régression (méthodes d’analyse statistique permettant d’approcher une variable à partir d’autres qui lui sont corrélées), le Statec détermine que «l’insatisfaction professionnelle est le principal facteur des intentions de démissionner».

Assez logiquement, les employés insatisfaits sont environ 22% plus susceptibles de penser à démissionner par rapport aux employés satisfaits. Ce qui s’avère encore plus vrai pour les jeunes chez qui les employés insatisfaits sont 30% à envisager de démissionner, contre environ 8% pour ceux qui sont satisfaits. En revanche, «les salariés plus âgés (55-64 ans) insatisfaits ne sont ni plus ni moins susceptibles de démissionner que les salariés satisfaits».

Dans un contexte de pénurie des talents sur le marché de l’emploi au Luxembourg, le sujet pourrait s’avérer crucial pour les employeurs. «Des recherches récentes menées par Statec Research démontrent que les industries où la qualité de l’emploi et la satisfaction au travail sont plus élevées affichent des niveaux plus élevés de productivité du travail.»

Le Statec cite aussi une expérience menée sur la plateforme d’emploi Indeed.com qui a relevé que «les candidats à l’emploi qui savaient qu’une entreprise avait un faible taux de bonheur des employés (similaire à l’insatisfaction au travail) étaient moins susceptibles de postuler dans cette entreprise que les candidats qui ne savaient pas que l’entreprise avait un faible taux de bonheur».