Il y a deux aspects dans l’annonce de Visa: la possibilité d’avoir un assistant shopping intelligent… et la disparition de la carte de crédit physique, remplacée par des tokens et rendant, en théorie, les transactions plus sûres. (Photo: Shutterstock)

Il y a deux aspects dans l’annonce de Visa: la possibilité d’avoir un assistant shopping intelligent… et la disparition de la carte de crédit physique, remplacée par des tokens et rendant, en théorie, les transactions plus sûres. (Photo: Shutterstock)

Avec le lancement de son «Intelligent Commerce», Visa est entré officiellement dans une spectaculaire danse avec Mastercard et Amazon: comment devenir le point central d’achat des consommateurs en prémâchant non seulement le paiement, mais aussi le shopping lui-même. Un enjeu colossal… poussé par le nouvel appétit de ChatGPT.

«Alexa, achète-moi une tenue pour le mariage de samedi… et prends en compte la météo, le dress code et mes dernières photos Instagram.» Bienvenue dans l’ère de l’e-commerce agentique, où l’acte d’achat devient une simple intention exprimée à voix haute – le reste étant orchestré par une intelligence artificielle ultra-personnalisée, proactive et connectée. Amazon, Visa et Mastercard viennent de franchir un nouveau cap dans la transformation du commerce numérique, en mettant en scène une nouvelle génération d’agents intelligents capables de prendre des décisions à la place des consommateurs. Fini les clics, les recherches, les validations: une simple intention suffit.

Visa est le dernier des trois géants mondiaux – avec Amazon et Mastercard – à dévoiler sa solution qui redéfinit l’expérience d’achat. Leur point commun? Une approche agentique de l’e-commerce, où des intelligences artificielles prennent des décisions en votre nom.

- Avec «Buy for Me», Amazon permet à ses utilisateurs de déléguer intégralement leurs achats à une IA. Besoin d’un cadeau, d’un billet, d’un produit spécifique? Si l’utilisateur ne trouve pas ce qu’il cherche directement sur Amazon, au lieu qu’il soit redirigé vers un autre site, l’agent s’en charge, en analysant vos goûts, votre calendrier, vos historiques d’achat… et même vos publications sur les réseaux sociaux. L’achat devient contextuel, prédictif et ultra-personnalisé.

- Mastercard introduit Agent Pay, une infrastructure conçue pour permettre à des agents IA d’effectuer des paiements en votre nom, dans un cadre sécurisé. Vous définissez les règles (budget, préférences éthiques, limites) et l’agent agit. Le paiement devient invisible et fluide, sans que vous ayez à intervenir.

- Visa, de son côté, cible les ventes événementielles avec Product Drop Intelligent Commerce. L’IA repère les produits qui vont vous plaire, anticipe les mises en ligne et finalise l’achat pour vous. Objectif: ne plus jamais rater une sortie ou une édition limitée, même si vous êtes en réunion ou en vacances.

Tokénisation: la clé d’un e-commerce sécurisé et fluide

Derrière ces innovations se cache une technologie essentielle: la tokénisation. Tant chez Visa que chez Mastercard, les données de paiement sont remplacées par des jetons numériques sécurisés. Ces jetons ne peuvent être utilisés que pour une transaction précise, dans un contexte défini.

Pourquoi c’est important? Parce que dans un monde où les achats sont effectués par des IA autonomes, la protection des données bancaires devient cruciale. La tokénisation permet à l’agent d’agir, sans jamais exposer vos informations sensibles.

Visa s’allie aux géants de l’intelligence artificielle

Visa ne se contente pas d’innover techniquement: l’entreprise a annoncé des partenariats stratégiques avec les principaux acteurs de l’IA – OpenAI, Google DeepMind, Anthropic, et Amazon AWS. Objectif: garantir que tous les assistants, quelle que soit leur origine, puissent exécuter des transactions via Visa, en toute sécurité.

Avec cette stratégie, Visa s’impose comme la couche de confiance universelle du commerce piloté par IA. Une position centrale dans l’économie numérique de demain. D’autres acteurs rêvent aussi de ce fauteuil, comme Apple, qui déploie qui lui vaudra sans doute à un moment des problèmes avec les régulateurs,

Le consommateur ne navigue plus, il émet une intention. L’agent fait le reste. Mais ce confort soulève de nouvelles questions: qui contrôle ces agents? Quels critères utilisent-ils? Et à quel moment renonce-t-on au plaisir de choisir? Dans cette nouvelle ère de l’achat sans effort, le luxe pourrait bien devenir… de décider soi-même.