PLACE FINANCIÈRE & MARCHÉS

Saga

Les premiers pas du renard solitaire



En 15 ans, Jean Fuchs (ici, en 2009) a bâti un groupe financier solide et qui continue de croître.  (Photo: Blitz / archives)

En 15 ans, Jean Fuchs (ici, en 2009) a bâti un groupe financier solide et qui continue de croître.  (Photo: Blitz / archives)

À la fin des années 90, la place financière surfe sur une vague très porteuse. Le pays, qui commence alors à subir quelques critiques à l’international, abrite plus de 200 banques et l’activité de banque privée y bat son plein, sous couvert d’un secret bancaire qui, en ce temps-là, a une tout autre résonance.

C’est dans ce contexte que Jean Fuchs, Alsacien d’origine, fort d’une vingtaine d’années d’expérience professionnelle dans le secteur bancaire et de la gestion de fortune, au Luxembourg et en Europe (notamment chez BNP Paribas et Atag), décide de franchir le pas. Également président de l’association des gestionnaires de fortune et membre – depuis 1999 – du conseil de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF, il le sera jusqu’en 2010) et appelé dans l’équipe originelle de l'Association de promotion de la place financière (Profil, dont il est le premier secrétaire général), il choisit de créer, en solo, sa propre société. Ainsi naît, en mai 2000, Fuchs & Associés Finance. 

L’idée de Jean Fuchs: apporter une alternative aux modèles de gestion traditionnels, en plaçant le client au centre des intérêts de la société et offrant une certaine flexibilité à leurs gérants. Une souplesse rendue possible par le statut de professionnel du secteur financier. «La réactivité d'un PSF est certainement meilleure que celle d'une banque privée, d'autant plus que les PSF sont aussi commerçants en même temps et peuvent donc se permettre d'aller à l'encontre de ce qui se fait en général dans des grandes structures plus cloisonnées», expliquait-il à Paperjam en 2002, alors sous sa casquette de président de l'Association luxembourgeoise des professionnels du patrimoine. «Actuellement, les PSF assurent un tiers de ce que fabriquent les banques en matière de private banking. Dans 10 ans, je vous fais le pari qu'il n'y aura plus aucun client fortuné client d'une grande banque.»

Un groupe, quatre métiers

Heureusement pour lui, Jean Fuchs n’a pas investi toute sa fortune dans ce pari. Mais il n’en demeure pas moins vrai que l’activité de gérant de fortune se développe fortement depuis, puisque la CSSF en recense 46 en 2000 et 80 au 31 décembre 2014. 

Fuchs & Associés Finance aussi, grandit. En taille et en périmètre de compétence, au-delà de l’activité historique de gestion de fortune destinée à une clientèle haut de gamme. Ainsi, quatre métiers viennent progressivement se greffer au premier. En 2005, la société se lance ainsi dans le courtage en valeurs mobilières (salle de marchés), puis dans le courtage en assurances en 2010. 

L’année 2012 marque un tournant important, avec la loi du 21 décembre 2012 relative à l'activité de family office. Un créneau sur lequel Fuchs & Associés Finance s’est déjà lancé, participant dès 2010 à la création de la Luxembourg Association for Family Offices dont Jean Fuchs est le premier président. 

Enfin, en 2014, la corde de gestion de fonds vient s’ajouter à l’arc des métiers de ce qui est désormais un groupe: Fuchs & Associés Group, reprenant les cinq marques/métiers (Fuchs Finance, Fuchs Family Office, Fuchs Insurances, Fuchs Trading et Fuchs Asset Management). 

Dans les mois et années à venir, les équipes continueront de grandir.

Timothé Fuchs (CEO, Fuchs Asset Management)

Entretemps, l’activité s’est étendue au-delà des frontières, avec la création, en 2008, d’une succursale à Bruxelles et d’une filiale à Genève. 

Toujours détenu majoritairement par Jean Fuchs, le capital de la société est, par ailleurs, partagé uniquement avec des personnes privées salariées. De cinq salariés la première année, la structure s’est évidemment largement étoffée pour atteindre plus de 125 personnes aujourd’hui. «Dans les mois et années à venir, les équipes continueront de grandir, et ce dans chacune des branches, afin de faire face à la diversité des activités et aux attentes des clients, car c’est un modèle d’entreprise qui plaît autant aux clients qu’à nos employés et ceci est un énorme succès et un grand motif de satisfaction», se réjouit Timothé Fuchs, le fils de Jean, CEO de Fuchs Asset Management qui entrevoit, pour cette dernière-née de la galaxie, un avenir radieux. «Nous entendons nous forger une place de leader dans le domaine des Super ManCos», affirme-t-il, confiant, indiquant que le groupe projette par ailleurs d’ouvrir de nouvelles implantations à l’international. «Cette volonté d’ouverture s’appuie sur une sélection de partenaires nationaux et internationaux spécialisés dans leur domaine et qui possèdent la faculté de se mobiliser sur des problématiques complexes.»