L’administrateur délégué d’ALD Automotive Luxembourg, Dominique Roger, confirme que les leasers avancent vers un réseau électrique, mais que la progression n’est pas simple. (Photo: Paperjam)

L’administrateur délégué d’ALD Automotive Luxembourg, Dominique Roger, confirme que les leasers avancent vers un réseau électrique, mais que la progression n’est pas simple. (Photo: Paperjam)

Un parc de voitures de société entièrement électrique? Les leasers avancent dans ce sens, mais il reste des freins importants à la progression, explique Dominique Roger, administrateur délégué d’ALD Automotive Luxembourg.

Dans le cadre de l’annonce des aspects verts du plan de relance du pays, le ministre de l’Énergie,  (Déi Gréng), a évoqué, le 29 mai dernier, .

Une option imaginable actuellement? Administrateur délégué de la société de leasing ALD Automotive Luxembourg, pointe que le secteur fait déjà de sérieux efforts dans ce sens, mais que de nombreux freins ralentissent le développement plus rapide de ce créneau.

Chez ALD Luxembourg, les voitures vertes – électriques, hybrides et plug-in hybrides – représentent 13% du parc. Entre le 1er janvier 2019 et le 30 avril 2020, 3% des commandes concernent des voitures à batterie. «Nous nous montrons volontaires pour développer ce marché», convient Dominique Roger, «mais il faut éviter de mettre la charrue avant les bœufs.»

La nouveauté fait peur

Le premier frein qu’il observe par rapport au développement de l’électrique est la méconnaissance des gens par rapport à ces nouvelles technologies. «Ils s’interrogent sur le fonctionnement, le rechargement… Nous devons fournir un important travail de pédagogie, leur expliquer quel modèle convient le mieux aux types de trajets qu’ils s’effectuent.»


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Autre souci dans le cadre de véhicules à usage professionnel: les possibilités de rechargement. «, mais les bornes ne sont pas vraiment situées là où se rendent les gens dans le cadre de leur travail», poursuit Dominique Roger. «Il faudra des bornes en suffisance dans les entreprises, on en reste loin actuellement.»

À cela s’ajoute un problème luxembourgeois, lié à l’importance des véhicules de société détenus par des employés frontaliers. Dans la mesure où ils disposaient d’une carte carburant, ils souhaiteront qu’on leur rembourse les frais de rechargement électrique. «Ce n’est pas facile de comptabiliser les rechargements effectués à domicile, donc souvent à l’étranger, et ceux effectués au Luxembourg. Le secteur y travaille, mais nos modèles ne sont pas prêts actuellement», admet le patron d’ALD Automotive Luxembourg.

Avec l’électrique, nous manquons encore de recul, mais ça ne nous empêche pas d’avancer.

Dominique Rogeradministrateur déléguéALD Automotive Luxembourg

Au niveau des acteurs du secteur, il explique que la plus grande difficulté est de pouvoir évaluer la valeur résiduelle de ces véhicules en fin de contrat afin de pouvoir les écouler sur le marché de l’occasion. «Notre métier est avant tout d’évaluer les risques», note M. Roger. «Avec l’électrique, nous manquons encore de recul, mais ça ne nous empêche pas d’avancer. J’estime que le secteur se montre courageux sur ce sujet.»

Reste enfin la question du prix supérieur aux voitures thermiques – que l’augmentation des primes de 5.000 à 8.000 euros envisagée par le gouvernement luxembourgeois permettrait d’annuler – et des délais de livraison nettement plus longs. La situation actuelle est évidemment exceptionnelle, mais le patron d’ALD observe que les commandes de véhicules électriques qui se font actuellement ne pourront pas être livrées avant l’année prochaine.

Mais le mouvement est évident et le secteur s’y prépare.