Pour la deuxième année consécutive, la BEI (Banque européenne d’investissement) avait remporté l’action «Mam Vëlo op d’Schaff» en 2018.  (Photo: BEI)

Pour la deuxième année consécutive, la BEI (Banque européenne d’investissement) avait remporté l’action «Mam Vëlo op d’Schaff» en 2018.  (Photo: BEI)

Paperjam fait le point sur la mobilité et ses enjeux dans le cadre de la Semaine de la mobilité. En ce vendredi, place aux entreprises du pays qui se mobilisent pour changer leurs habitudes et celles de leurs salariés en matière de mobilité.

Alors que le ministre de la Mobilité a récemment annoncé une réforme prochaine de l’avantage fiscal lié à la voiture de fonction, les entreprises sont pour l’instant dans l’expectative, mais nombreuses sont celles qui se sont déjà engagées à modifier les habitudes de leurs salariés en matière de mobilité.

Le gouvernement encourage également les entreprises à changer leurs comportements. L’action «Mam Vëlo op d’Schaff» organisée par le Verkéiersverbond tous les ans depuis 2008, a réuni en 2018 3.694 participants qui ont parcouru 1.239.953km à vélo pour se rendre au travail et ont ainsi économisé 276.199kg de CO2.

Des stations de réparation pour les vélos à la BEI

Et pour la deuxième année consécutive, c’est la BEI (Banque européenne d’investissement) qui avait remporté la compétition avec le plus grand nombre de salariés participants en 2018. «L’objectif pour l’édition 2019 est de dépasser les 200 ‘vélotafeurs’», explique Sabine Parisse, en charge des communications de la BEI à Luxembourg.

Depuis plusieurs années, de nombreuses infrastructures ont été mises en place pour encourager les 3.500 salariés de l’institution à prendre leur vélo pour se rendre au travail. «Nous avons des parkings pour les vélos, deux stations de réparation, des bornes de recharge électrique pour les vélos et les voitures, et des douches sont aussi à disposition», ajoute Sabine Parisse.

PwC a sa propre application pour le covoiturage

Les salariés de la BEI ne possèdent pas de voitures de société. Seuls les vice-présidents ont un véhicule, avec chauffeur. «Mais les salariés ont une Jobkaart et nous finançons une partie du mPass pour les transports en commun.»

Le covoiturage n’est pas encore développé, «mais cela ne saurait tarder». Du côté des Big Four, certains misent au contraire sur le covoiturage. Preuve en est, pour le promouvoir entre collègues. Une cinquantaine de places sont systématiquement réservées aux voitures de la firme, qui comprennent trois passagers minimum.

Un déménagement stratégique pour Deloitte

Deloitte, , a vu la capacité de ses parkings divisée par deux par rapport à son précédent site. «Pour pousser les salariés à penser leurs déplacements autrement, nous appliquons des tarifs réduits sur nos parkings en cas de covoiturage», précise Sophie Mitchell, partner en charge de la coordination du déménagement au sein de Deloitte.

«Notre déménagement émerge également d’une longue réflexion. Être désormais à la Cloche d’Or nous permet d’être proches des axes autoroutiers, de la gare de Howald et d’avoir accès aux transports en commun. L’arrivée future du tram était bien sûr aussi un argument de poids.»

«Bike to work»

Et peut-être preuve que les mentalités ont déjà changé, «nous n’avons pour l’instant pas de liste d’attente pour les parkings», ajoute Sophie Mitchell, elle-même «vélotafeuse». Des parkings à vélos sont également disponibles, et les salariés possèdent la Jobkaart et ont aussi un mPass.

Et dans le cadre de la Semaine de la mobilité, le réseau d’entreprises IMS Luxembourg s’est aussi mobilisé en organisant lundi, en présence de François Bausch, un déplacement à vélo nommé «Bike to work». 12 entreprises étaient représentées pour l’occasion.

François Bausch était présent pour l’événement organisé par IMS Luxembourg. (Photo: IMS Luxembourg)

François Bausch était présent pour l’événement organisé par IMS Luxembourg. (Photo: IMS Luxembourg)

«Nous allons également publier début octobre prochain un guide sur la mobilité, visant à encourager et accompagner les entreprises dans la mise en œuvre d’alternatives au ‘tout-voiture’ en privilégiant les mobilités douces et multimodales», précise Frédéric Brochier, chef de projet pour le développement du territoire au sein d’IMS Luxembourg.

«Aujourd’hui, la mobilité est un thème très fort pour les entreprises, particulièrement sur certains territoires comme la Cloche d’Or ou le Kirchberg. Plusieurs défis les attendent: favoriser la mobilité active, promouvoir les transports publics, le covoiturage, développer la mobilité électrique, le télétravail, les parkings vélos, et surtout la communication interne et externe sur ces sujets.»

La problématique des frontaliers

14 entreprises ont participé à l’élaboration de ce guide des bonnes pratiques. «Nous nous sommes concentrés sur le Kirchberg, car c’est un laboratoire idéal, toutes les infrastructures sont désormais présentes avec notamment le tram et la gare de Pfaffenthal», ajoute Frédéric Brochier.

«Mais il est certain que le Luxembourg a un fonctionnement particulier. 73% des déplacements domicile-travail sont effectués en voiture, et avec 700 véhicules pour 1.000 habitants, le Luxembourg a le taux automobile le plus élevé de toute l’UE. Sans oublier les quelque 200.000 frontaliers se rendant tous les jours au Luxembourg dont beaucoup travaillent sur le plateau du Kirchberg.»

Pour le chef de projet d’IMS, «ce qu’il faut promouvoir, c’est un cocktail de solutions pour trouver des alternatives à la voiture, ou au moins la compléter. Faire une partie du trajet en voiture par exemple, se garer sur un P+R et continuer le trajet en transports en commun ou à vélo. Éliminer la voiture n’est pas la solution», conclut-il.