À terme, l’idée reste toujours de proposer une «carte de mobilité» qui regroupe tous les services liés à ces déplacements, quel que soit le pays de provenance. (Photo: Shutterstock)

À terme, l’idée reste toujours de proposer une «carte de mobilité» qui regroupe tous les services liés à ces déplacements, quel que soit le pays de provenance. (Photo: Shutterstock)

Voiture, vélo, bus, tram, piétons...: quelles sont les solutions pour circuler intelligemment et en toute sécurité? Qu’est-ce qui, a contrario, est peu satisfaisant et pourquoi? Comment fera-t-on demain et quels sont les enjeux pour le Luxembourg? Durant toute cette semaine, Paperjam fait le point sur la mobilité et ses enjeux.

Le ministre de la Mobilité, , présentera ce mercredi à 14h au Kinepolis la nouvelle application Mobiliteit.lu. De quoi connaître le trafic en temps réel et adapter son mode de déplacement, mais sans pour autant bénéficier d’une offre unique de mobilité avec la mKaart.

Ce serait le graal du voyageur. Surtout s’il est un de ces 200.000 frontaliers qui doit rallier son lieu de travail tous les jours et braver les retards, les annulations et le manque de places du train, les P+R déjà pleins ou l’absence de vélos dans la station désirée.

Il déposerait sa voiture, son vélo ou sa trottinette pour monter dans un train ou un bus avant de reprendre un vélo ou une autre trottinette pour finir son trajet. À aucun moment il n’aurait besoin de s’acquitter de trois ou quatre abonnements différents selon son point de départ ou même de vérifier qu’il a assez de crédit pour voyager.

C’est le graal que dessine régulièrement le ministre des Transports devenu ministre de la Mobilité, François Bausch, depuis qu’il s’est assis sur un strapontin ministériel.

Le voyageur paierait non plus son transport, mais sa mobilité. Point.

Il pourrait regarder quel est le meilleur moyen d’aller d’un point A à un point B sans s’occuper de rien d’autre.

La bonne voie au bout du doigt

Aujourd’hui, au Kinepolis Kirchberg, ce fervent utilisateur du vélo présentera une nouvelle version de «son» application de mobilité, Mobiliteit.lu. Du 19 février au 19 avril, la Centrale de mobilité avait invité des bêta-testeurs à utiliser cette nouvelle version de l’application. Il est toujours possible de .

«La bonne voie au bout du doigt», disait alors le pitch. Il s’agit de permettre à un voyageur de choisir les modes de transport qu’il est prêt à emprunter, puis de définir son trajet. Et d’être informé en temps réel de tous les problèmes qui pourraient surgir, comme une panne ou un accident, mais aussi de l’absence de places ou de vélos.

Et cerise sur ce gâteau de l’information que les voyageurs ont souvent appelé de leurs vœux, l’application mesurera aussi la dimension écologique du voyage. 

«Ce qui m’intéresse, c’est que [le voyageur] voit qu’il existe peut-être des alternatives plus efficaces ou plus écologiques», racontait le ministre, la semaine dernière, devant les deux Chambres de commerce du Luxembourg et de Moselle, au centre Pompidou de Metz.

Devant l’assistance, il raconte cette anecdote d’une femme venue un jour le remercier, à vélo, de son action qui lui avait simplement permis de se rendre compte qu’elle pouvait utiliser le vélo pour son trajet quotidien sans aucune difficulté.

La mKaart, plus de services et sans frontières

Derrière l’information comme arme du changement d’habitudes et avant la bascule vers des transports publics gratuits le 1er mars prochain, le ministre travaille toujours avec ses services sur une mKaart couteau suisse.

«La mKaart permettra d’accéder à la première classe mais aussi de voir les places sur les P+R, de connaître les vélos disponibles, d’ajouter du service à la mobilité», a une nouvelle fois répété le ministre à Metz.

En juin 2014, la mKaart embarque une puce. Mai suivant, il est possible de se créer un compte en ligne. En septembre 2016, la Centrale de mobilité lance le premier projet-pilote, avec le P+R de Belval: à chaque fois que l’utilisateur reçoit un tampon pour l’utilisation, il a la possibilité de recevoir une réduction sur son abonnement. 

La mKaart fait toujours partie des concepts développés à l’échelon européen, dans le cadre d’Horizon 2020. Récemment, elle a été testée dans un contexte transfrontalier, avec l’Allemagne, pour offrir les mêmes services des deux côtés de la frontière. Il est encore trop tôt pour dire si l’essai a été concluant.

Mais il est porteur de cette dimension transfrontalière, multimodale et multifacette de la mobilité. Cela aussi, le ministre l’a toujours dit: il n’existe pas de baguette magique qui permettrait de résoudre les problèmes de transport au pays, mais la somme de petits gestes peut aider en attendant que les investissements soient opérationnels et portent leurs fruits. 

D’ici 2020, le nombre de places dans les P+R aura été doublé à 26.000. Et en 2023, le Luxembourg aura dépensé 2,23 milliards d’euros sur les rails.