La première audience du procès autour de Frank Engel s’est tenue ce mardi 19 octobre au tribunal correctionnel de Luxembourg. (Photo: Paperjam)

La première audience du procès autour de Frank Engel s’est tenue ce mardi 19 octobre au tribunal correctionnel de Luxembourg. (Photo: Paperjam)

Le procès autour de l’ancien président du CSV, Frank Engel, s’est ouvert ce mardi 19 octobre pour «faux et usage de faux», «abus de confiance» et «fraude».

La première audience du procès autour de s’est tenue ce mardi 19 octobre au tribunal correctionnel de Luxembourg. est accusé de «faux et usage de faux», «abus de confiance» et «fraude» dans le cadre notamment de l’affaire «CSV Frëndeskrees». Pour rappel, Frank Engel a bénéficié d’une rémunération durant sept mois, de juin à décembre 2020, d’un total de 40.000 euros, en tant que chargé de mission au sein de l’asbl CSV-Frëndeskrees. Il devait assurer la représentation externe de l’asbl, le recrutement de nouveaux membres et la préparation de la transformation de l’association en fondation. Un contrat contesté par des députés de son parti, qui l’avaient dénoncé au Parquet

Premier interrogé par le juge Marc Thill, qui préside les audiences, Frank Engel a réaffirmé avoir remboursé ces 40.000 euros, «comme il était prévu dès le départ par une clause du contrat, qui prévoyait le remboursement intégral des sommes versées en cas d’échec de la mission confiée».

Une «pression» pour dénoncer le contrat

Le Parquet reproche en particulier à Frank Engel, , ancien secrétaire général du parti, et André Martins, trésorier de l’asbl Frëndeskrees, d’avoir créé un emploi fictif. Une idée balayée par , un des avocats de Frank Engel. «Comment reprocher une escroquerie alors qu’un contrat a été signé, et que l’accord avait été unanimement accepté par les six membres du conseil d’administration», soulève Me Prum. «Pourquoi un membre d’une asbl ne pourrait-il pas avoir de contrat de travail?»

Et ils sont au total sept membres ou ex-membres du CSV à être interrogés par le juge Thill. Frank Engel donc, Félix Eischen, André Martins, , , Georges Pierret – membre de l’asbl CSV-Frëndeskrees – et Georges Heirendt – ancien trésorier général du parti. «La fraction parlementaire du parti, qui était en profond désaccord avec Frank Engel, a mis la pression sur les membres du conseil d’administration de l’asbl pour dénoncer le supposé contrat de travail fictif», a notamment expliqué Elisabeth Margue, avocate de profession.

L’avocat de Frank Engel «très confiant»

«Je trouve tout de même grave qu’autant de juristes et d’avocats soient jugés aujourd’hui», a souligné François Prum devant le profil des personnes interrogées par le juge Thill. «Je suis très confiant pour l’issue du procès, il n’y a aucune fraude ou illégalité dans ce dossier.» Et c’est ce point que les juges devront élucider à l’issue du procès, si ce contrat de travail était bien légal. Signé par Félix Eischen et André Martins, le contrat de travail n’aurait été porté à la connaissance d’Elisabeth Margue et Stéphanie Weydert qu’au mois de janvier dernier. «Il insistait toujours sur le côté confidentiel de sa mission, et freinait l’organisation d’une assemblée générale», ont expliqué celles qui sont aujourd’hui vice-présidente et secrétaire générale adjointe du CSV. Une assemblée générale de l’asbl qui a finalement eu lieu, le 8 mars dernier, et lors de laquelle le «scandale» a éclaté.

«Ma mission n’a pas été remise en question jusqu’à l’intervention de ceux qui ont voulu se débarrasser de moi. La guerre était déclenchée au sein du parti», s’est de son côté défendu Frank Engel. L’ancien président du CSV, qui a depuis cette affaire , est également interrogé cette semaine sur le fait que 8.536,05 euros de cotisations sociales lui ont été remboursés avec l’argent du parti. Les faits remontent à une période comprise entre janvier 2019 et mai 2020 et auraient été confirmés dans le rapport de la Cour des comptes sur le financement des partis.

Le procès se poursuit ce mercredi 20 octobre après-midi et jeudi matin.