Aucun membre du CSV n’était présent lors de la conférence de presse du président du parti, Frank Engel, qui n’a pas eu lieu au siège du parti, mais au couvent des sœurs franciscaines, à Belair. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Aucun membre du CSV n’était présent lors de la conférence de presse du président du parti, Frank Engel, qui n’a pas eu lieu au siège du parti, mais au couvent des sœurs franciscaines, à Belair. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

En pleine tourmente, totalement isolé et manifestement affecté, Frank Engel a décidé de quitter la présidence du CSV. Sa décision définitive n’est pas encore prise quant à une possible candidature pour un nouveau mandat.

Un communiqué de quatre lignes, difficile de faire plus laconique. Dans celui-ci, le CSV confirme que a indiqué au comité national se mettre à l’écart de la présidence. Sur base de l’article 37 des statuts, ses attributions et pouvoirs seront assumés par les deux vice-présidentes,  et .

Leur mission prendra fin au plus tard le 24 avril, date à laquelle le congrès du parti devra élire un nouveau président.

Voilà un nouvel épisode, mais sans doute pas le dernier, d’un feuilleton qui dure depuis plusieurs jours, suite de la part de Frank Engel. Manifestement affecté et profondément isolé – aucun membre du parti n’était présent –, celui-ci s’est également exprimé ce vendredi lors d’une conférence de presse au couvent des sœurs franciscaines, à Belair. 

Mais s’il assure vouloir mettre fin Frank Engel n’a, pour l’instant, pas dit un mot sur sa volonté de quitter la présidence et est par ailleurs resté flou quant au maintien de sa candidature à un nouveau mandat de deux ans. «Ma décision n’est pas totalement prise, mais ma décision est presque prise», a-t-il louvoyé. «Je suis d’avis que je ne peux pas obstruer l’unification du parti. Je ne veux pas obstruer l’unité du parti. Si elle peut se faire sans moi, qu’elle se fasse.»

Lueur d’espoir

Frank Engel peut-il encore rassembler au sein du CSV? Une très faible lueur d’espoir semble encore animer le président du parti et le retenir de prendre une décision définitive.

De fait, aucune autre candidature n’a été annoncée au CSV et aucun candidat naturel ne semble s’imposer. S’il assure ne pas attendre que quelqu’un sorte du bois pour prendre sa décision finale, Frank Engel juge «utile que quelqu’un se manifeste pour précisément pouvoir voir dans quelle direction cela ira».

D’ici là, Frank Engel peut toujours s’imaginer en improbable rassembleur. Même si la lucidité subsiste: «Je pars du principe qu’on ne suppose pas que je sois le meilleur candidat pour le faire», admet-il. «Si ce n’est pas moi, ce sera un autre, je ne ferai pas obstruction à l’unité du parti.»

Pas déstabilisé

Quant aux accusations dont il fait l’objet, Frank Engel reste persuadé qu’il ne peut s’agir d’un hasard, un mois avant le congrès du 24 avril, et les balaie d’un mot: «Inutiles»: «Si l’on avait voulu me convaincre que le parti serait mieux loti sans moi en tant que président, on aurait pu obtenir cela de façon différente.»

Le président du CSV assure n’être pas le moins du monde déstabilisé par cette affaire. «Le contrat de travail dont il s’agit est parfaitement en ordre et n’aurait pas dû avoir de conséquences pénales. Si j’avais imaginé une seule seconde qu’il y en aurait, je ne l’aurais pas fait. Pourquoi ferais-je une chose pareille?», s’interroge-t-il.

Frank Engel a bénéficié d’une rémunération durant sept mois, de juin à décembre 2020, d’un total de 40.000 euros, en tant que chargé de mission au sein de l’asbl CSV-Frëndeskrees. Il devait assurer la représentation externe de l’asbl, le recrutement de nouveaux membres et la préparation de la transformation de l’association en fondation. Un contrat contesté par des députés du parti, qui l’ont dénoncé au Parquet.