Françoise Thoma estime que la BCEE doit se montrer bienveillante vis-à-vis des entreprises en difficulté.  (Photo: Patrick Galbats/archives)

Françoise Thoma estime que la BCEE doit se montrer bienveillante vis-à-vis des entreprises en difficulté.  (Photo: Patrick Galbats/archives)

Après l’annonce de résultats solides en 2019, la BCEE veut désormais jouer son rôle en faveur des entreprises paralysées par la crise sanitaire. Elle ne versera pas non plus de dividendes à son actionnaire étatique avant octobre 2020.

«Nous avons réalisé une très bonne année 2019, nous en sommes très contents. Mais 2020 ne sera pas une année comme les autres, et il faudra faire preuve d’humilité.» En présentant les résultats 2019 de la Banque et caisse d’épargne de l’État, sa directrice générale, , tourne déjà la page pour se diriger vers le futur.

Au cours de l’année 2019, la banque de l’État a assuré un bénéfice net de 183,9 millions d’euros, en hausse de 4,9%. Comme l’an dernier, le versement d’un dividende de 40 millions à l’actionnaire étatique est prévu. Mais, en respect des mesures recommandées par la Banque centrale européenne, celui sera gelé jusqu’à une évaluation sur l’évolution de la pandémie. Aucune décision ne sera donc prise avant le 1er octobre.

Des bases solides

La banque doit garder l’ensemble de ses liquidités pour pouvoir aider les entreprises et les particuliers dans le contexte d’une économie placée sous cocon. Mais la Spuerkeess a déjà les reins solides: son ratio de fonds propres s’élève à 21,1% et ses capitaux propres ont encore augmenté de 1,9% en 2019 pour atteindre désormais 4,085 milliards d’euros.

La BCEE pourra donc assumer son rôle: «Nous entrons dans une nouvelle réalité et nous allons relever le défi d’aider notre clientèle particulière et professionnelle à franchir cette crise et de soutenir l’économie luxembourgeoise», commente Françoise Thoma.

Nous entrons dans une nouvelle réalité.

Françoise Thomadirectrice généraleBCEE

Selon ses chiffres, la banque détient une part de marché d’un tiers du total sur le segment des entreprises au Luxembourg. Elle s’attend donc à avoir un rôle important à jouer dans  ces prochains mois. «Nous avons déjà reçu plus de 1.000 dossiers concernant un moratoire de crédit», poursuit la directrice générale. «Et notre intention est, sauf cas exceptionnel, de leur fournir à tous une réponse favorable.»

Et il en sera de même lorsqu’il sera question d’accorder sa garantie lors de futures demandes de prêts, comme prévue dans le plan de stabilisation. La Spuerkeess promet de regarder ces dossiers «avec bienveillance» et dans les meilleurs délais. «Nous disposons actuellement d’une réserve de personnel de 250 salariés prêts à relayer des équipes. S’il le faut, nous les utiliserons pour traiter ces dossiers», note encore Madame Thoma.

50 demandes pour «Cash at home»

Dès le début du confinement, qui prévoyait d’apporter de l’argent à domicile aux personnes les plus vulnérables, ne pouvant pas se rendre dans une des 18 agences encore ouvertes – mais seulement sur rendez-vous – ou ne disposant pas de cartes. Actuellement, il a satisfait une cinquantaine de demandes.

Cependant, la directrice générale précise: «C’est un moyen à l’étude, comme d’autres, pour suppléer la fermeture des agences en milieu rural.» En février, la BCEE avait en effet annoncé son intention de  au printemps.

Enfin, si la banque compte actuellement 1.884 employés, la tendance sera à une légère baisse dans les prochaines années, mais selon un processus de départs naturels. 68 personnes ont encore été engagées en 2019, «mais la tendance nette est à la baisse», confirme Françoise Thoma. «C’est la conséquence de l’automatisation d’une série de nos processus».

Produit bancaire: 603,6 millions d’euros (+12,4%)

Résultat net: 183,9 millions d’euros (+4,9%)

Capitaux propres: 4.085 millions d’euros (+1,9%)

Dépôts des clients: 33.484 millions d’euros (+4,7%)

Prêts et avances à la clientèle: 22.857,1 millions d’euros (+4,9%)

Frais généraux: 356,8 millions d’euros (+4,2%)