«Notre but est d’identifier les besoins de nos frontaliers», explique le maire messin, qui a lancé une grande enquête.   (Photo : Romain Gamba/Maison Moderne)

«Notre but est d’identifier les besoins de nos frontaliers», explique le maire messin, qui a lancé une grande enquête.   (Photo : Romain Gamba/Maison Moderne)

La grande enquête qu’il lance auprès des frontaliers français, la situation sanitaire en Moselle ou la vaccination de ces mêmes frontaliers, les sujets chauds ne manquent pas lorsqu’on interroge François Grosdidier, le maire de Metz. 

Une grande enquête sur les frontaliers

La Ville de Metz tenait une conférence de presse ce lundi matin afin d’annoncer le lancement d’ Ainsi que la mise en place d’une nouvelle rubrique d’informations pratiques à leur attention sur le site metz.fr.

«Notre but est d’identifier les besoins de nos frontaliers en se basant sur leurs expériences et leurs idées», lance François Grosdidier (LR), le maire de Metz. «On s’attend forcément à obtenir une série de confirmations, notamment en matière de transport», continue le maire messin, qui avait déjà abordé . «Mais aussi voir ce qu’il en est au niveau des ouvertures des services publics, de la scolarité, de la garde de la petite enfance… Et à côté de ça, on espère découvrir des choses auxquelles on ne pense pas vraiment de nous-mêmes. Tout en comptant aussi aider nos frontaliers par rapport à certaines démarches à effectuer dans la vie sociale, même quand celles-ci ne dépendent pas de notre administration. Nous souhaitons développer encore un peu plus la dimension de biculturalité qui régit la vie de beaucoup aujourd’hui.»

Et ceci dans le but de corriger les éventuels dysfonctionnements afin de faciliter la vie des frontaliers, mais aussi «de rendre notre ville toujours plus attractive pour ces derniers et ceux qui pourraient nous rejoindre dans le futur».

Nous souhaitons développer encore un peu plus la dimension de biculturalité qui régit la vie de beaucoup de Mosellans aujourd’hui.

François Grosdidiermaire de Metz

Les inquiétudes en Moselle

Devant , François Grosdidier faisait partie de ceux qui prônaient vendredi la fermeture des écoles et un confinement strict, mais localisé. Pas toute la Moselle, mais bien les régions les plus touchées. Après la visite du ministre français de la Santé, Olivier Véran, vendredi, il avait espoir de voir les choses changer ce week-end. Or, . Et en ce début de semaine, il ne décolérait pas.

«On ne peut pas comprendre cette passivité face à l’accélération très localisée que nous connaissons dans certaines parties de la Moselle», expliquait ce lundi le maire. «C’est du centralisme bureaucratique. On repousse des mesures au motif d’un risque de jurisprudence nationale. En prenant une image, cela me donne le sentiment qu’on refuse d’envoyer des sapeurs-pompiers là où le feu est le plus fort afin d’éviter qu’on en demande par la suite là où c’est plus calme…»

Nous ne sommes plus aujourd’hui dans le ‘quoi qu’il en coûte’ qu’avait lancé le président de la République voici un an…

François Grosdidiermaire de Metz

Mais le premier citoyen de Metz aimerait tenter de relancer les choses, même si… «Le ministre de la Santé semblait avoir pris conscience de la gravité de la situation vendredi lorsqu’il était présent chez nous. Et puis, samedi, on a entendu de la bouche du préfet qu’il n’y aurait pas de mesures. Tout cela me fait penser que cette décision a été arbitrée au plus haut niveau…» Et son impression est que ce sont des raisons économiques qui ont poussé à ne pas bouger. «Un confinement suppose des indemnisations. Et à mon sens, nous ne sommes plus aujourd’hui dans le ‘quoi qu’il en coûte’ qu’avait lancé le président de la République voici un an… Je ne m’explique pas autrement cette (non-)décision. Ou alors on rentre dans l’irrationnel.»

En attendant, après avoir rendu ses frontières avec la République tchèque et l’Autriche très hermétiques, l’Allemagne regarde d’un mauvais œil la situation en Moselle. «On peut craindre de voir l’Allemagne fermer la frontière, oui», lance François Grosdidier. «Ce serait vraiment très préjudiciable. Mais on pourrait le comprendre à partir du moment où nos voisins voient la situation se dégrader de ce côté de la frontière sans que des mesures aussi fortes que ce qu’ils connaissent chez eux ne soient prises…»

La vaccination des frontaliers

Côté belge, le fait que la ministre de la Santé, (LSAP), ait annoncé voici quelques jours que les travailleurs frontaliers devront se faire vacciner dans leur pays d’origine a pas mal . Mais qu’en est-il côté français?

«On ne peut pas faire grief au Luxembourg de donner la priorité à sa population, après la fin de la première phase de vaccination», explique François Grosdidier. «On ne comptait pas sur le Luxembourg pour vacciner notre population… mais tout renfort aurait été bon à prendre. Car de notre côté, le rythme est trop lent à mes yeux, avec 3% de notre population vaccinée (soit un chiffre plus ou moins comparable au Luxembourg, ndlr). À ce rythme-là, il n’y aura pas d’immunité avant la fin de l’année.» Aucun reproche à faire au Luxembourg, donc. «Si j’ai un reproche à faire, c’est plutôt qu’il n’y ait pas, en France, de priorité en fonction des zones les plus touchées…» Encore une petite pique lancée envers l’État français. 

On ne peut pas faire grief au Luxembourg de donner la priorité à sa population.

François Grosdidiermaire de Metz

Mais François Grosdidier a cependant dû apprécier de voir le communiqué de presse de son préfet, Laurent Touvet, tombé lundi dans la matinée. Ce dernier annonçait l’arrivée de 30.000 doses de vaccin supplémentaires. 2.000 ont déjà été administrées ce week-end, 28.000 seront livrées dans les deux prochaines semaines.