En juillet dernier, les accises perçues sur les produits pétroliers ont atteint les 80 millions d’euros (comme en janvier 2019), mais pour «seulement» environ 165 millions de litres de carburant (contre 220 millions en janvier 2019). (Photo: Shutterstock)

En juillet dernier, les accises perçues sur les produits pétroliers ont atteint les 80 millions d’euros (comme en janvier 2019), mais pour «seulement» environ 165 millions de litres de carburant (contre 220 millions en janvier 2019). (Photo: Shutterstock)

Le Statec souligne dans sa dernière publication mensuelle sur l’état de la conjoncture luxembourgeoise un redressement des accises perçues sur les produits pétroliers, malgré un recul du volume des ventes.

Depuis la fin de l’année 2020, les accises sur les produits pétroliers se rapprochent des niveaux d’avant-crise. La crise sanitaire avait fait chuter conjointement les ventes de carburants et les accises au printemps 2020, reflétant l’affaissement conjoncturel, la limitation des déplacements et l’essor du télétravail. Ensuite, les ventes de carburants s’étaient partiellement rattrapées à partir de l’été 2020, avant de faiblir à nouveau sous l’impact d’un renforcement temporaire des restrictions sanitaires sur la fin de 2020 et, surtout, de , la taxe CO2, depuis le début de l’année.

Pour rappel, depuis le 1er janvier dernier, la tonne de CO2 émise est taxée à hauteur de 20 euros, qui deviendront 25 euros en 2022 et 30 euros en 2023. du Plan national intégré en matière d’énergie et de climat du Luxembourg.

Concrètement, avant la crise sanitaire – en janvier 2019 –, les accises perçues sur les produits pétroliers se montaient à un peu plus de 80 millions d’euros pour un peu plus de 220 millions de litres de carburant. Au plus fort de la crise sanitaire, le montant a chuté pour atteindre environ 45 millions d’euros pour 115 millions de litres de carburant en mars 2020. Les deux courbes ont ensuite suivi une tendance similaire à la hausse en été 2020, pour ensuite s’écarter de plus en plus. En juillet dernier, les accises perçues sur les produits pétroliers ont atteint les 80 millions d’euros (comme en janvier 2019), mais pour «seulement» environ 165 millions de litres de carburant (contre 220 millions en janvier 2019).

Évolution des accises perçues sur les produits pétroliers. (Illustration: Statec)

Évolution des accises perçues sur les produits pétroliers. (Illustration: Statec)

«Cette nouvelle accise renchérit les prix à la pompe de 5 à 6 cents par litre et freine ainsi la demande, surtout des non-résidents. Suite à la hausse des accises de 1 et 2 cents par litre en mai 2019, les ventes de carburants avaient déjà marqué un certain ralentissement, tandis que les accises afférentes s’étaient stabilisées. Le découplage a été renforcé par la taxe CO2 et s’explique par son ampleur plus conséquente sur les carburants, mais également par le net relèvement de la charge sur le mazout de chauffage et le gaz, où les accises collectées étaient jusque-là négligeables», soulignent les analystes du Statec.

Un marché automobile toujours impacté

D’un autre côté, le secteur automobile souffre toujours . Pourtant, sur la première moitié de 2021, les nouvelles immatriculations de voitures affichent une hausse supérieure à 20% sur un an dans la zone euro.

Au Luxembourg, cette hausse est de 11,28% avec 29.271 nouvelles immatriculations depuis le début de l’année, contre 26.302 sur la même période l’année dernière. «Ce résultat découle d’une base de comparaison extrêmement faible l’an passé, avec un effondrement des ventes au moment du premier confinement, en particulier au début du printemps 2020. Elles ont connu un certain rattrapage au second semestre 2020, favorisé notamment par l’octroi de nouvelles primes à l’achat (en particulier en Allemagne et en Espagne, qui comptent de nombreux constructeurs automobiles», précisent les analystes du Statec.


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Mais les ventes se sont nettement repliées depuis, en lien avec la fin de certaines de ces primes, mais aussi des difficultés du côté de l’offre, les constructeurs étant surtout affectés par la pénurie de puces électroniques. Rien qu’en juillet dernier, . «Ces difficultés devraient encore perdurer. Dans les enquêtes de conjoncture, les constructeurs automobiles de la zone euro témoignent depuis mai d’une dégradation de la tendance de production, et ce malgré l’amélioration des carnets de commandes ainsi que des stocks au plus bas», termine le Statec.