La normalisation est en cours selon Pierre Gramegna, le ministre des Finances. (Photo: Mike Zenari/Archives)

 La normalisation est en cours selon Pierre Gramegna, le ministre des Finances. (Photo: Mike Zenari/Archives)

Devant la commission des finances et du budget et la commission du contrôle de l’exécution budgétaire, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a pu présenter des recettes budgétaires en hausse et des dépenses en décroissance, évolutions qu’il interprète comme un retour à la normale.

 (DP), faisant le point sur la situation financière de l’État au premier semestre 2021 devant les députés, avait de quoi être satisfait: «Les chiffres observés au 30 juin confirment que la normalisation de la vie économique au Luxembourg est bel et bien en cours, malgré les incertitudes entourant l’évolution de la pandémie, qui appellent à la prudence. Les recettes encaissées par l’État s’élèvent désormais à 11 milliards d’euros, soit +24,8% de plus qu’au premier semestre 2020, fortement marqué par la pandémie. Une comparaison avec la même période en 2019, période non touchée par la crise, fait ressortir une hausse de +10%, soit +5% en rythme annuel, ce qui signifie que le Luxembourg est parvenu à renouer avec le rythme de croissance des recettes de l’avant-crise.»

Dans le détail, l’Administration des contributions directes (ACD) a enregistré des recettes en progression de 18,9% par rapport au premier semestre 2020, à 5,2 milliards. «L’évolution positive est surtout portée par la bonne tenue du marché du travail, ce qui contribue à la progression importante des recettes au titre de l’impôt retenu sur les traitements et salaires», détaille le ministre.

Bonne tenue du marché du travail

Progression également pour les recettes encaissées par l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA (AED), qui s’élèvent à 3,3 milliards. «Par rapport à l’exercice budgétaire précédent, elles ont augmenté de 871 millions, soit de +35,9%. Cela représente une hausse de +21,5% par rapport à 2019, ce qui confirme la forte relance de la consommation suite à la levée de la plupart des restrictions sanitaires au cours du premier semestre 2021.»

Progression enfin pour les recettes de l’Administration des douanes et accises (ADA) de 18,7% à 852 millions. En comparaison avec les chiffres de 2019, leur niveau reste pratiquement stable, avec une hausse de seulement +0,7%. Stabilité expliquée par le ministère par la baisse significative, par rapport à 2019, des ventes de carburant (-22% pour le gasoil et -18% pour l’essence), «qui contribue favorablement à l’atteinte des objectifs de réduction en matière d’émissions de gaz à effet de serre».

Une décroissance des dépenses

Du côté des dépenses, celles-ci, «bien que décroissantes, restent conséquentes», indique Pierre Gramegna.

Au premier semestre, les dépenses de l’État ont atteint 10,9 milliards, soit 54% du budget voté pour 2021. Sur la même période de 2020, la baisse est de 4,5%, «ce qui s’explique notamment par le recours désormais plus limité à certaines aides, dont notamment le chômage partiel, dans le contexte de la relance économique». Les dépenses restent cependant supérieures de 16% à ce qu’elles étaient en 2019.

Au final, le solde de l’Administration centrale affiche un excédent de 100 millions. Beaucoup mieux que le déficit de 2,1 milliards prévu dans le programme de stabilité et de croissance 2021. Le déficit de l’État se chiffre, au 30 juin 2021, à 894 millions d’euros, contre un déficit de 2,4 milliards prévu au budget pour l’exercice entier. Tandis que la dette publique s’établit à 17,9 milliards, soit 25,9% du PIB, en baisse sur un mois, notamment grâce au remboursement anticipé de prêts, à hauteur de 443 millions d’euros, rendu possible par l’évolution favorable des liquidités de l’État.

Prudence de rigueur

Pierre Gramegna s’est refusé à tirer des conclusions sur l’évolution de l’exercice budgétaire 2021 dans son ensemble: «Alors que la situation des finances publiques continue à s’améliorer, il ne faut pas perdre de vue que des dépenses substantielles sont encore prévues, d’une part pour accompagner les entreprises sur le chemin de la relance, d’autre part pour continuer à investir dans nos infrastructures et relever les défis d’avenir. Par ailleurs, face à la montée de nouvelles variantes du virus, l’ampleur de la reprise reste incertaine et la prudence reste donc de mise. Enfin, pour réparer les dégâts causés par les récentes pluies torrentielles, qui sont une catastrophe naturelle, par définition non prévue au budget.»