Google a acquis un peu plus de 32 hectares de terrain à Bissen pour son projet de data center. (Photo: Matic  Zorman/Archives)

Google a acquis un peu plus de 32 hectares de terrain à Bissen pour son projet de data center. (Photo: Matic  Zorman/Archives)

Après un an de patience, les députés de la commission économie ont pu consulter le MoU passé entre l’État, Google et la commune de Bissen. Ils n’ont guère été surpris par son contenu.

Les députés de la commission économie de la Chambre ont pu consulter jeudi le fameux MoU passé entre Google, l’État et la commune de Bissen dans le cadre du .

Sur ce plan, il s’agit d’une petite victoire politique. «En effet, nous sommes satisfaits de cette issue», souligne le député CSV . «Le seul regret est que le secret des délibérations ait été voté. Mais c’était une condition sine qua non posée par le gouvernement.»

Discrétion imposée

Une discrétion imposée qui paraît maintenant incompréhensible. «En réalité, si nous avions pu dévoiler ce que nous avons vu dans ce MoU, je n’aurais pas eu grand-chose de neuf à vous dire… Il ne contient rien qu’on ne sache déjà. Je me demande donc encore pourquoi le gouvernement a autant freiné des quatre fers pour que les députés le consultent», poursuit Laurent Mosar. Les seules informations «sensibles» sont les noms des propriétaires qui ont vendu des terrains à Google et le montant des transactions. Or, en ce qui les concerne, «il y a unanimité pour dire que ces informations ne doivent pas être rendues publiques».

Même son de cloche du côté de Déi Gréng. «Aucune révélation dans ces documents, ni dans le MoU ni dans celui qu’on appelle un ‘put and call option agreement’ (un mécanisme d’option d’achat et de vente, ndlr). Ce ne sont que des jalons, des éléments préalables à un accord… On ne trouve rien sur l’environnement, par exemple», explique la députée Semiray Ahmedova.  

Celle-ci avoue d’ailleurs avoir été bien mieux informée par ailleurs des intentions de Google. «La société a apporté des précisions qui m’ont un peu rassurée. Ils veulent faire de Bissen un projet phare, en y incluant leurs meilleures pratiques. Ainsi, la consommation d’eau nécessaire a déjà été divisée par trois par rapport à ce qui a été avancé au départ. Et Google estime que, sous peu, la technologie permettra de refroidir les data centers sans eau ou presque, comme c’est déjà le cas à Londres. La consommation énergétique va aussi être fortement diminuée, et compensée», poursuit la députée.

Pas d’unanimité pour la publicité

Alors que le LSAP estime que ce dossier nécessite la plus grande transparence et que la Chambre doit pouvoir exercer son rôle de contrôle, le CSV plaide pour «une mise à disposition de tous les MoU. Il faut aussi que le gouvernement revoie sa stratégie de communication envers la société civile dans des dossiers de ce genre.» Pour Laurent Mosar, «il faut suivre et permettre la consultation de ces accords. Cela sera décidé par le tribunal puisque puisse en disposer et que

Dans les rangs de Déi Gréng, l’analyse est différente. «Je soutiens le Meco, évidemment», fait valoir Semiray Ahmedova. «Mais je pense aussi que chaque instance a un rôle. Celui de la Chambre est de contrôler ce genre de dossier et ce que fait le gouvernement. Ce n’est sans doute pas celui d’une association. Et si on ouvre la porte à une, les autres vont aussi le demander. Ce MoU n’est ni un contrat ni un document liant, je suis donc d’accord avec le gouvernement quant à son refus de le rendre public. Aussi car y figurent les noms des vendeurs de terrain et les prix.»