Le groupe Ferrero, qui a élu domicile à côté de l’aéroport de Luxembourg, a par exemple demandé à tous ses employés «de travailler à domicile pendant 14 jours à partir de la date de retour au Luxembourg» s’ils ont voyagé dans les zones à risque. (Photo: Jacques Giral)

Le groupe Ferrero, qui a élu domicile à côté de l’aéroport de Luxembourg, a par exemple demandé à tous ses employés «de travailler à domicile pendant 14 jours à partir de la date de retour au Luxembourg» s’ils ont voyagé dans les zones à risque. (Photo: Jacques Giral)

Un premier cas de coronavirus a été recensé dans le pays ce week-end. La Chambre de commerce, la CSSF et les entreprises prennent leurs dispositions afin d’éviter une contagion.

Le bilan mondial de l’épidémie de Covid-19 a dépassé ce lundi 2 mars les 3.000 morts, et les autorités du pays ont communiqué, samedi soir, la présence au Luxembourg d’. Pour limiter le risque de contagion, les entreprises, également en première ligne, sont de plus en plus nombreuses à se mobiliser.

Outre , la Chambre de commerce a notamment publié des précautions à suivre en fin de semaine dernière. Elle rappelle par exemple les recommandations standards qui peuvent être appliquées pour prévenir la propagation de l’infection, comme «se laver régulièrement les mains, utiliser des solutions et des gels à base d’alcool pour la désinfection des mains, éviter tout contact étroit avec toute personne présentant des symptômes de maladie respiratoire, comme la toux et les éternuements, etc.»

La Chambre de commerce a publié un fichier de recommandations pour éviter la contagion du coronavirus. (Image: fichier Chambre de commerce)

La Chambre de commerce a publié un fichier de recommandations pour éviter la contagion du coronavirus. (Image: fichier Chambre de commerce)

Au niveau juridique, la Chambre de commerce rappelle également que «les employeurs ont l’obligation légale d’assurer la santé et la sécurité de leurs employés. Pour l’instant, la situation évoluant chaque jour, les employés qui sont en quarantaine, c’est-à-dire qui présentent des symptômes et disposent d’un certificat des autorités sanitaires (Division de l’inspection sanitaire), seront couverts par la CNS.»

Les salariés qui se voient imposer une non-présence sur le lieu de travail à la demande de leur employeur à titre préventif ne sont pas considérés comme étant en congé de maladie. Ces salariés doivent être considérés comme travaillant à domicile et, dans les cas où cela n’est pas possible, ils sont en congé spécial.

Des précautions pour tous les membres de la famille

Concernant les voyages personnels, «il est préférable de rappeler aux salariés les risques de tels déplacements, et de leur demander d’informer les services des ressources humaines ou leur responsable s’ils doivent se rendre dans l’une des zones» à risque, ajoute la Chambre de commerce.

Des recommandations que certaines entreprises ont déjà prises, comme Ferrero. Le groupe italien, qui possède un effectif de 1.300 personnes au Luxembourg, a par exemple demandé à tous ses employés «de travailler à domicile pendant 14 jours à partir de la date de retour au Luxembourg s’ils ont voyagé depuis la Chine, Singapour, Hong Kong, la Corée et l’Italie du Nord (Piémont, Lombardie, Vallée d’Aoste, Trentin-Haut-Adige, Frioul-Vénétie Julienne, Vénétie, Émilie-Romagne et Ligurie). Cette précaution s’applique également si un membre de la famille résidant au Luxembourg a voyagé à partir des mêmes régions», explique la communication du groupe.

Des «golden rules» dans les entreprises

Toutes les visites de consultants et de tiers provenant de ces régions à risque sont annulées jusqu’à nouvel ordre, et les voyages d’affaires ont été limités aux seuls cas critiques et soumis à l’approbation de l’équipe de direction.

Comme de nombreuses entreprises, Ferrero a diffusé à ses salariés des «golden rules» avec les meilleures pratiques à adopter. «Une équipe de surveillance des coronavirus a été créée au niveau du groupe pour s’assurer que toutes les mesures de prévention et de contrôle peuvent être efficacement formulées, mises en œuvre et surveillées au niveau mondial», ajoute la communication du groupe italien.

Du télétravail possible chez Deloitte Luxembourg

Les Big Four sont également mobilisés, à l’instar de Deloitte Luxembourg, qui a «communiqué en interne auprès de (ses) employés une consigne claire qui précise que les voyages non essentiels vers un certain nombre de régions impactées doivent être reportés pour le moment», explique le service Communication.

«De plus, nous demandons aux employés qui reviennent de ces régions, que ce soit pour des raisons personnelles ou professionnelles, de se mettre en quarantaine et faire du télétravail pendant 14 jours à partir de leur date de retour. Nous continuons à suivre de près l’évolution de la situation, et nous ajusterons nos consignes le cas échéant.» Et avant l’annonce du , de nombreuses entreprises du pays, comme EY, Cushman & Wakefield, Jones Lang LaSalle ou encore CBRE, avaient déjà pris la décision d’annuler leur participation.

Des conditions de sécurité informatique «satisfaisantes»

La CSSF (Commission de surveillance du secteur financier) a également apporté des précisions destinées à aider les professionnels du secteur financier dans les décisions à prendre pour assurer la continuité de leurs activités en cas de situation de crise.

«Les professionnels doivent prendre des mesures de sécurité raisonnables et appropriées afin d’assurer la protection de leur personnel», explique l’autorité de surveillance. Si une entreprise est amenée, à titre préventif, à demander à ses employés de rester chez eux et de ne pas se présenter à leur lieu de travail, le recours au travail à distance devrait être possible sous certaines conditions. «Partant d’une situation exceptionnelle et temporaire, un professionnel peut décider de demander à un ou plusieurs de ses employés de travailler à partir de son domicile, sous réserve de conditions de sécurité informatique satisfaisantes.»

En cas de nécessité, les professionnels «doivent activer leur plan de continuité d’activité et utiliser, le cas échéant, d’autres sites de production au ou en-dehors du Grand-Duché de Luxembourg. Afin de garantir une mise en place rapide et efficace de ces mesures, une autorisation préalable par la CSSF n’est pas exigée.»