Après l’incident à la Gare qui a eu lieu le samedi 4 septembre, la police grand-ducale avait précisé que plus de 50% de la délinquance totale a lieu à la Gare et à Bonnevoie. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Après l’incident à la Gare qui a eu lieu le samedi 4 septembre, la police grand-ducale avait précisé que plus de 50% de la délinquance totale a lieu à la Gare et à Bonnevoie. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Lors du conseil communal qui s’est tenu ce lundi 27 septembre à Luxembourg-ville, opposition et majorité ont plus que jamais montré leurs différends sur le sujet de la sécurité à la Gare, alors qu’Henri Kox a annoncé une meilleure visibilité de la présence policière dans la capitale.

«Cette motion n’a aucune chance de passer!» La bourgmestre de Luxembourg-ville  (DP) avait donné le ton lundi 27 septembre, à quelques minutes du début du conseil communal. Parmi la dizaine de points de l’ordre du jour prévus, celui concernant «l’ordre public et (le) gardiennage privé: la suite», porté par les groupes LSAP, déi Gréng et déi Lénk, et ajouté il y a quelques jours, a notamment nourri les débats, et la même opposition avait également déposé une motion demandant «la résiliation immédiate de la convention avec la société de gardiennage G4S».

«Nous la demandons depuis plusieurs mois, mais nous n’avons pas été entendus», regrette Guy Foetz, conseiller communal déi Lénk. «La majorité est dans une logique sécuritaire pure et simple, mais il y a d’autres problèmes bien plus majoritaires dans la Ville, comme le logement ou la mobilité.»

Des policiers plus visibles

Un sentiment partagé par son homologue du LSAP, Tom Krieps. «Nous sommes dans un véritable dialogue de sourds!», déplore-t-il. «Certains partis pensent que le débat sécuritaire sera profitable, particulièrement en vue des élections, et cela marche souvent très bien, puisque le sujet touche à l’émotionnel des gens. Mais ce que je remarque particulièrement, c’est que l’on a entendu le ministre de la Sécurité intérieure  sur le sujet, mais à aucun moment le Premier ministre, qui est pourtant du même parti que la bourgmestre. J’ai l’impression que Lydie Polfer met dans une situation assez inconfortable», observe Tom Krieps.

Ce même lundi 27 septembre, le ministre de la Sécurité intérieure Henri Kox (déi Gréng) a en effet tenu un point presse avec la police grand-ducale pour présenter «le plan de meilleure visibilité policière». «Ayant pris en compte l’urgence de la situation, ainsi que le sentiment d’insécurité ressenti par la population, le plan de meilleure visibilité policière sera déployé dès aujourd’hui (lire lundi, ndlr), et ce en premier lieu sur le territoire de la ville de Luxembourg», explique le communiqué du ministère.

Mis en œuvre dans le cadre d’«un effort collectif de la police, le plan prévoit une présence accrue de policiers en uniforme sur le terrain. Celle-ci sera assurée par des patrouilles à pied, des postes fixes, des postes de contrôle routier, ou encore des patrouilles à vélo à des endroits-clés des quartiers concernés, le tout évidemment 7jours/7. Cette présence visible constitue une mesure purement préventive afin de renforcer le sentiment de sécurité subjectif auprès de la population. Les patrouilles interviendront évidemment en cas d’urgence, et pourront être relayées par d’autres unités dépêchées sur place en fonction du type d’intervention requis afin de permettre à ces patrouilles de continuer à assurer une présence visible.»

85% des affaires de drogue à la Gare et Bonnevoie

Une annonce attendue à la fois par la majorité et par l’opposition. «Mais pour nous, la solution n’est pas la répression, mais bien la prévention, et c’est à la Ville aussi d’investir dans le social et de jouer son rôle dans le domaine de l’urbanisme ou de la culture, par exemple», insiste la conseillère communale Christa Brömmel (déi Gréng).

Et quand l’opposition a demandé la résiliation du contrat avec G4S, la bourgmestre Lydie Polfer a répondu que «le contrat court jusqu’au 15 novembre, il n’y a aucune raison de l’arrêter. Nous avons de graves problèmes à la Gare, les habitants ont plébiscité cette solution de gardiennage privé.» Et la motion a, comme prévu avant la séance, été rejetée.

Suite à survenu le samedi 4 septembre, qu’environ 20% de toutes les infractions enregistrées dans la capitale seraient des affaires de drogue (trafic ou consommation). Soit un total de 2.500 affaires, en hausse de 10% en un an. Et parmi celles-ci, «plus de 60% sont enregistrées dans le quartier de la Gare et 25% à Bonnevoie». Henri Kox, de son côté, avait annoncé il y a quelques semaines qu’ était actuellement en préparation au sein de son ministère, et qu’il devrait être livré au conseil de gouvernement dans le courant du mois d’octobre.