Quelle formation pour travailler avec un chien? La police luxembourgeoise nous explique son protocole. (Photo: Police grand-ducale)

Quelle formation pour travailler avec un chien? La police luxembourgeoise nous explique son protocole. (Photo: Police grand-ducale)

L’incident qui a eu lieu dans le quartier de la gare soulève des questions sur la formation des maîtres-chiens. Si le protocole existe dans le privé, mais varie selon les entreprises de gardiennage, il semble clairement défini au sein de la police au Luxembourg. 

La vidéo sur laquelle le chien d’un agent de G4S tarde à lâcher un homme à terre le rappelle: travailler avec un animal d’intervention demande une certaine maîtrise. Que ne semblait pas avoir le propriétaire lors de la scène qui s’est déroulée samedi soir dans le quartier de la gare, , selon un

Les entreprises de gardiennage expliquent à Paperjam fixer leur propre protocole, plus strict que celui imposé au niveau national. Par exemple, chez G4S, les agents cynophiles, embauchés avec leur chien, doivent avoir suivi une formation validée dans l’un des pays membres de l’Union européenne, dont la durée et le contenu peuvent varier, explique le CEO . Leurs animaux doivent avoir un certificat de sociabilité et d’aptitude, être sensibilisés et formés aux techniques de légitime défense, s’entraîner régulièrement (environ une fois par semaine) dans un club canin, et être vaccinés contre la rage.

Toute une sélection

Y a-t-il plus de règles pour les maîtres-chiens de la police grand-ducale? Elles commencent, en tout cas, dès l’embauche du chien, nous explique-t-on. Les chiens n’appartiennent pas aux agents, mais à la police, qui les met à leur disposition. Même s’ils vivent ensuite dans l’environnement familial de leur maître.

Pour sélectionner ses animaux – principalement des bergers malinois –, la police tient compte de plusieurs critères comme «leur origine, leur état de santé, leur historique et d’éventuels antécédents». La potentielle recrue canine doit ensuite rester un mois auprès du groupe dédié (18 maîtres-chiens et 17 chiens) et passer plusieurs tests pour «évaluer son caractère et ses qualités individuelles». Le chien termine par une évaluation finale et s’il réussit celle-ci, il démarre son parcours de formation.

Celui-ci se fait avec le maître. Le binôme apprend, pendant trois à quatre mois, le dépistage, la défense et l’obéissance. S’ensuit une deuxième formation selon la spécialisation, qui dure aussi trois à quatre mois. «À la fin de chacune des deux phases, il y a un examen», ajoute la police. «Une partie des formations se passe à l’étranger et des échanges réguliers se font avec les sections canines des forces de l’ordre des autres pays.»

Une formation continue

Le travail ne s’arrête pas là. Un jour par semaine est exclusivement réservé à l’entraînement du groupe canin. Tous les ans, ils suivent en plus des formations de «recyclage» de plusieurs semaines, avec test à la clé. Sans compter les entraînements individuels que les maîtres-chiens choisissent d’effectuer.

Des mesures qui mettent à l’abri de tout problème ou accident? «Il y a un ordre spécifique par lequel un maître ordonne au chien de lâcher la personne qu’il aurait mordue», répond la police. «L’obéissance immédiate est impérative. Si un chien n’y réagit pas immédiatement, il est éliminé.» Mais malgré tous les efforts, «il reste toujours un risque résiduel», reconnaît-on. La police rappelle tout de même que le maître ne doit ôter la muselière du chien qu’en dernier recours.

Celui de l’agent de G4S était lui aussi muselé, mais aurait réussi à s’en libérer.