Plus de vaccins riment avec plus de croissance. (Photo: Shutterstock)

Plus de vaccins riment avec plus de croissance. (Photo: Shutterstock)

Dans sa dernière enquête de conjoncture, le Statec livre des prévisions de croissance optimistes liées à la baisse des infections au Covid-19 et à l’accélération de la vaccination en Europe et au Luxembourg. Il confirme aussi une possible indexation des salaires vers la fin de cette année.

Dans son «Conjoncture Flash» de ce mois, le Statec estime que le taux d’inflation passerait de 2% en 2021 à 1,6% en 2022. L’inflation sous-jacente augmenterait, elle, de 1,2% en 2021 à 1,6% en 2022. Scénario selon lequel le prochain index tomberait donc désormais vers la fin de 2021.

Au-delà de cette conclusion, et de manière globale, les dernières analyses se veulent rassurantes.

L’institut de la statistique part d’un constat: la baisse du nombre de nouvelles infections au Covid-19 et l’accélération de la vaccination, au Luxembourg et autour, malgré des foyers encore importants en Inde ou au Brésil. «Au 24 mai, l’Europe tourne à quelque 110 nouvelles infections par million d’habitants par jour contre 75 aux États-Unis. Les nouvelles infections sont ainsi trois fois moins élevées en Europe que lors du dernier pic début avril et elles continuent de baisser rapidement», note-t-il. Au Luxembourg, un chiffre un peu plus élevé que dans le reste de l’Union européenne avec «environ 140 cas par million d’habitants, mais la tendance suit bien le mouvement de repli européen». De même pour les décès journaliers, dont le nombre est passé de 6 pour un million à 2 pour un million en l’espace d’un mois en Europe. Continent sur lequel 35% de la population aurait reçu sa première dose de vaccin contre le coronavirus, «avec une proportion équivalente au Luxembourg». Aux États-Unis, on était à 40% mi-avril.

En orange, le nombre de nouveaux cas en Europe (échelle de gauche), en bleu l’évolution de la vaccination. (Photo: Capture d’écran de l’enquête du Statec)

En orange, le nombre de nouveaux cas en Europe (échelle de gauche), en bleu l’évolution de la vaccination. (Photo: Capture d’écran de l’enquête du Statec)

Moins de rotation des effectifs

Conséquence: des prévisions économiques optimistes pour la deuxième partie de l’année 2021. La Commission européenne a revu les siennes à la hausse en annonçant une croissance de 4,3% en 2021 et de 4,4% en 2022 dans la zone euro (contre +3,8% annoncés en hiver dernier pour les deux années). De même pour le Fonds monétaire international (FMI) qui parle de +4,4% en 2021 et +3,8% en 2022. Pour le Statec, «la reprise de la croissance sera tirée par la consommation privée, l’investissement et une demande croissante pour les exportations européennes via le renforcement de l’économie mondiale. Le PIB de la zone euro en volume rejoindra son niveau d’avant-crise au début de 2022».

Les prévisions de croissance du FMI en janvier 2021 en bleu rayé, en avril en bleu simple, et celles de la Commission européenne en février en orange rayé et en mai en orange simple. (Photo: Capture d’écran de l’enquête du Statec)

Les prévisions de croissance du FMI en janvier 2021 en bleu rayé, en avril en bleu simple, et celles de la Commission européenne en février en orange rayé et en mai en orange simple. (Photo: Capture d’écran de l’enquête du Statec)

Un optimisme confirmé par les enquêtes européennes et luxembourgeoises sur les perspectives du secteur financier et celles sur la confiance des consommateurs. «La part des ménages du Luxembourg estimant qu’il est actuellement opportun de faire ses achats importants est remontée, au plus haut depuis avril 2020.» En revanche, «on n’observe pas encore de rebond similaire concernant les intentions d’achat de voitures, de logements ou de dépenses d’installations importantes pour le logement».

L’emploi se rétablit lui aussi au Grand-Duché, en hausse de 3,7% sur un an, même si cela ne signifie pas un rétablissement au niveau d’avant-crise. On note en tout cas moins de rotation des effectifs, avec des flux (entrants comme sortants) 8% inférieurs au 4e trimestre 2020 par rapport à l’année précédente.

L’industrie touchée par les hausses de prix

Au Luxembourg comme ailleurs, «la remontée des prix pétroliers gonfle le taux d’inflation au printemps 2021, qui atteint 2,1% sur un an en avril», malgré d’autres prix à la consommation qui évoluent peu. n’auraient pas encore de répercussion sur les prix des biens à la consommation. «Il est probable que ce choc sera en partie amorti, notamment suite à la progression limitée des salaires.»

Au Grand-Duché, «c’est surtout du côté des industriels de la métallurgie, du papier, du caoutchouc et plastique, et du bois que le phénomène est le plus marqué», précise le Statec. Pour les deux derniers, «on constate aussi des évaluations historiquement faibles de leurs niveaux de stocks». Les prix en sortie d’usine observés pour l’industrie dans son ensemble étaient en hausse de 3,6% sur un an en mars au Luxembourg, et de 2,3% pour la zone euro.