Le dépistage de l’ensemble de la population a débuté cette semaine et est confié aux Laboratoires Réunis avec les tests de Fast Track Diagnostics. (Photo: Matic Zorman / Archives Maison Moderne)

Le dépistage de l’ensemble de la population a débuté cette semaine et est confié aux Laboratoires Réunis avec les tests de Fast Track Diagnostics. (Photo: Matic Zorman / Archives Maison Moderne)

Dans une lettre ouverte, les laboratoires Bionext Lab et Ketterthill interpellent la ministre de la Santé, Paulette Lenert, au sujet des tests de diagnostic du coronavirus et du dépistage annoncé de la population.

Le recours aux tests de plutôt qu’à ceux du fournisseur sud-coréen Seegene utilisés jusqu’à présent par les laboratoires d’analyses médicales dans la détection du coronavirus provoque des remous.

Dans une lettre ouverte adressée mardi à  (LSAP), le Dr (directeur de  et le Dr  (CEO de ) redoutent «un discrédit sur toute la profession» suite aux propos de la ministre de la Santé la semaine dernière au sujet des tests sud-coréens, jugés «moins performants que les actuels» – entendez par là que les dispositifs retenus par le Luxembourg pour son dépistage à grande échelle de la population.

Ce sont en effet les tests fabriqués par l’entreprise basée à Esch-sur-Alzette . «Nous n’avons pas les équipements compatibles avec ce kit», explique Jean-Luc Dourson, dirigeant-fondateur de Bionext Lab, qui – avec les laboratoires Ketterthill – voit filer ce projet au profit de son concurrent, les .

Contacté par nos soins, son directeur Bernard Weber confirme avoir été mandaté pour le dépistage national, mais se réserve tout commentaire lié à la lettre ouverte.

Objectif haut placé

Ensemble, Ketterthill et Bionext Lab peuvent analyser 700 échantillons quotidiennement. Avec le dépistage généralisé, l’objectif du gouvernement est d’atteindre 20.000 tests par jour. «On est le seul laboratoire à avoir cette capacité», affirme Bernard Weber des Laboratoires Réunis.

«Les équipements techniques actuels en place au Luxembourg ne permettent pas de réaliser 20.000 tests par jour. La capacité totale du pays est d’environ 4.000 tests par jour maximum», rétorque Jean-Luc Dourson, qui soupçonne le recours au «pooling» d’échantillons pour atteindre les 20.000 diagnostics quotidiens. Ce procédé consiste en un test sur un mélange d’échantillons de plusieurs patients et non pas sur un seul échantillon.

Du côté des Laboratoires Réunis, on confirme le recours au pooling ainsi que le lancement cette semaine du dépistage national,  «C’est un projet limité dans le temps. On est le seul acteur qui intervient pour l’instant, mais on ne peut pas dire que ça sera indéfiniment comme cela», ajoute Bernard Weber.

Dans leur lettre, Bionext Lab et Ketterthill rappellent que les tests sud-coréens auxquels ils ont recours sont utilisés dans plus de 60 pays dans le monde, dont le Luxembourg. Et ce depuis le début de la crise sanitaire au niveau des laboratoires d’analyses médicales, mais aussi du côté du et du

«S’ils sont moins performants, comment expliquer que le ministère de la Santé les autorise encore? Il y a une incohérence dans les propos», juge Jean-Luc Dourson, qui attend désormais des réponses de Paulette Lenert aux interrogations autour du test de dépistage national opéré à l’aide des tests de Fast Track Diagnostics.

Bionext Lab et Ketterthill voient filer le marché du test de dépistage généralisé chez leur concurrent des Laboratoires Réunis. (Photo: Phaedra Brody/Archives)

Bionext Lab et Ketterthill voient filer le marché du test de dépistage généralisé chez leur concurrent des Laboratoires Réunis. (Photo: Phaedra Brody/Archives)