Comme c’est le cas depuis 1996, il n’y a pas de traduction en luxembourgeois prévue pour le dernier opus de la célèbre BD Astérix. (Photo: Paperjam)

Comme c’est le cas depuis 1996, il n’y a pas de traduction en luxembourgeois prévue pour le dernier opus de la célèbre BD Astérix. (Photo: Paperjam)

«Astérix et le Griffon», 39e aventure des célèbres Gaulois, paraît ce jeudi, et est déjà annoncée comme une des meilleures ventes de l’année, notamment au Luxembourg. Mais ce ne sont pas forcément les libraires qui en profitent le plus…

Le grand jour est arrivé pour des milliers, voire des millions de lecteurs. Petits et grands. Astérix et Obélix sont de retour ce jeudi 21 octobre pour une 39e aventure, baptisée «Astérix et le Griffon». 

Et comme tous les deux ans désormais, c’est l’événement littéraire annoncé de l’automne. Comment pourrait-il en être autrement quand on sait que les 38 aventures précédentes de ces sympathiques Gaulois se sont écoulées à 365 millions d’exemplaires dans le monde, fortes d’une traduction en 111 langues et dialectes. Ce qui en fait tout simplement la série la plus traduite et la plus lue au monde.

Le précédent opus, «La Fille de Vercingétorix» (paru en 2019), s’était d’ailleurs vendu à 2,2 millions d’exemplaires en territoire francophone (il avait été sacré «livre le plus vendu en France en 2019»), 1,3 million en Allemagne et 500.000 dans le reste du monde.

Un tirage à 5 millions d’exemplaires

Des chiffres plus ou moins similaires à ceux du tirage de ce nouvel album, le cinquième sous la houlette du duo Jean-Yves Ferri (scénario) & Didier Conrad (dessin), successeurs des mythiques René Goscinny et Albert Uderzo. À savoir, donc, 2 millions d’exemplaires pour la France et les autres terres francophones, et 1,6 million en langue allemande, pour un total de 5 millions dans le monde. Le tout paraissant au même moment dans 17 langues différentes (voir ci-dessous). 

En 17 langues, donc, mais pas en luxembourgeois. Aucune bande dessinée d’Astérix n’a d’ailleurs été traduite dans cette langue depuis 1996, le dernier volume publié à ce jour étant «Astérix chez les Helvètes». 

Outre la version française, «Astérix et le Griffon» paraît dans 16 autres langues ce jeudi.   (Photo: Hachette Livre)

Outre la version française, «Astérix et le Griffon» paraît dans 16 autres langues ce jeudi.   (Photo: Hachette Livre)

«La sortie d’un nouvel Astérix, c’est toujours l’assurance d’une belle vente», dit en souriant Steve Vinandy de chez Fantasybox, un des spécialistes bandes dessinées, mangas et comics de la capitale. «L’impact est important au moment du lancement du nouvel album. Après, cela s’étiole un peu. Au contraire d’autres séries, moins grand public, qui, elles, se vendent très bien sur la longueur. Parfois même mieux.»

Au Luxembourg, on lit Astérix… en français

Le son de cloche n’est pas fort différent chez Ernster, . «Une nouvelle aventure d’Astérix se situera dans nos meilleures ventes sur une année. Mais ce n’est pas le best-seller absolu», explique la directrice, . «Par contre, il va constituer notre plus grosse vente de l’année en matière d’ouvrages en langue française. Aux environs des 2.000 exemplaires. Alors qu’on vend cinq fois moins la version allemande. C’est un des cas exceptionnels où notre clientèle privilégie le français. La version originale, donc, dans ce cas-ci. Alors que, si un nouveau Ken Follett paraît, par exemple, on en vendra une majorité en anglais, l’allemand arrivant en deuxième position, et le français seulement en troisième.»


Lire aussi


Astérix ne serait donc pas l’énorme vente en librairie qu’on peut imaginer? La raison est simple. La bande dessinée créée par le duo Goscinny-Uderzo a dépassé depuis longtemps le stade du simple livre. C’est désormais plutôt un bien de consommation courante. On ne se déplace plus forcément dans un établissement spécialisé pour se la procurer. «Les gens l’achètent simplement dans le premier point de vente où ils la trouvent. Et ceux-ci sont très nombreux…», reprend Valérie Lannoy.

Astérix est ce qu’on appelle une bande dessinée tout réseau, qu’on retrouve dans tous les catalogues. 

30 à 40% en grandes surfaces

Ainsi, au Luxembourg, par exemple, 30 à 40% des 9.500 exemplaires en français prévus pour le marché luxembourgeois – soit un gros tirage, qui plus est lorsqu’on ajoute à ce chiffre la version allemande – ont ainsi atterri ces dernières heures directement dans les rayons des différentes grandes surfaces du pays.

Des chiffres révélés par Dilibel, le diffuseur pour le territoire Belux du groupe Hachette, détenteur des droits d’Astérix depuis 2008. Le Luxembourg représente ainsi 7,5% du marché belgo-luxembourgeois.