Le ministre des Finances et l’Aca ont convenu de mettre en place un groupe de travail pour étudier les possibilités de mise en place d’un mécanisme de protection contre les futurs risques sanitaires majeurs. (Photo: Archives Paperjam)

Le ministre des Finances et l’Aca ont convenu de mettre en place un groupe de travail pour étudier les possibilités de mise en place d’un mécanisme de protection contre les futurs risques sanitaires majeurs. (Photo: Archives Paperjam)

Les assureurs ont été mis en avant pour leur participation à l’emprunt obligataire lancé par l’État le 21 avril. Ils restent cependant sur la réserve quant à la possibilité d’autres actions de solidarité d’envergure.

Le ministre des Finances, (DP), s’est félicité de la participation des assureurs locaux (ils représentent près d’un quart des souscripteurs) à lancé le 21 avril.

En l’espèce, ils ont fait d’une pierre deux coups: apporter leur soutien à la reprise économique nationale, tout en investissant dans un actif peu risqué.

Le taux d’emprunt est certes négatif (-0,035%) et «coûte» donc de l’argent à ceux qui le souscrivent. Mais l’émetteur (l’État luxembourgeois) est noté AAA: ce qui signifie qu’il est d’une excellente qualité et qu’il existe peu de risque que l’émetteur fasse faillite.

D’où le fait que les investisseurs institutionnels (assureurs, fonds de pension, caisses de retraite…), luxembourgeois ou non, soient friands de telles opérations. Celle-ci fut bouclée en un temps record: 24 heures.

«C’est un moyen d’investissement en fonds propres régulièrement utilisé par les assureurs en temps normal, au Luxembourg comme dans d’autres pays. Dans les circonstances actuelles, c’est aussi une manière de pousser nos membres à s’engager dans l’effort national», affirme , administrateur délégué de l’Aca (Association des compagnies d’assurances et de réassurances).

Anticiper de futures crises

Le ministre des Finances et l’Aca ont également convenu d’établir un groupe de travail en vue d’étudier les possibilités de mise en place d’un mécanisme de protection contre les futurs risques sanitaires majeurs.

«C’est une demande du gouvernement de réfléchir à la manière de mieux préparer de futures crises sanitaires. L’Aca apportera son expertise, notamment en matière de modélisation du risque», précise Marc Hengen.

Une idée qui rejoint , et qui nécessiterait une concertation au moins européenne pour constituer une force de frappe significative. «Nous voyons que d’autres pays prennent également des dispositions nationales. Mais comme les sujets de santé ne sont pas harmonisés au niveau européen, il est plus efficace de rester au niveau national», constate Marc Hengen.

Cas par cas

Les assureurs pourraient-ils dès lors faire davantage? «Les efforts sont faits au niveau de chaque compagnie», affirme Marc Hengen. , Marc Lauer, CEO de Foyer, mentionnait par exemple des gestes au cas par cas pour les entreprises les plus en difficulté.

L’Aca rappelle par ailleurs dans un communiqué du 23 avril que les compagnies sont elles aussi impactées par le contexte, signalant «une baisse très importante du chiffre d’affaires puisque le confinement a marqué le quasi-arrêt des nouveaux contrats», et de l’ordre de 15% par rapport à fin 2019 du fait de la chute des marchés financiers.

Les compagnies ne préparent pour l’instant aucune action de Place, comme c’est par exemple le cas en France, avec la constitution d’un fonds de solidarité par les assureurs, ni aucune initiative d’envergure, consistant à geler les cotisations assurance de certains de leurs clients.

Une chose est sûre, si les banques sont en première ligne, les assureurs, eux, se font – pour l'instant – plus discrets…