Le retour des beaux jours soutient la fréquentation des terrasses, mais les professionnels de la restauration déplorent notamment la fermeture obligatoire des établissements à 22h. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le retour des beaux jours soutient la fréquentation des terrasses, mais les professionnels de la restauration déplorent notamment la fermeture obligatoire des établissements à 22h. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Restaurants, commerces, salles de sport ou encore culture et événementiel: tous appellent à l’assouplissement des mesures sanitaires alors que la courbe des infections est au plus bas au Luxembourg.

Les restrictions sanitaires actuelles en ce qui concerne le Covid courent . Et après? C’est, pour l’heure, l’inconnu. Tout juste sait-on que le sujet a été à l’ordre du jour ce lundi en commission de la Chambre des députés. Mais sur le terrain, de nombreux acteurs économiques s’impatientent.

C’est le cas tout d’abord de l’horeca, dont l’accès aux salles intérieures est actuellement conditionné à . «La fermeture à 22h est beaucoup trop tôt au regard de la situation actuelle, les gens veulent profiter des longues soirées d’été», ajoute Jean-Claude Colbach, directeur du groupe 1COM, qui exploite cinq bars aux Rives de Clausen et un restaurant au Bambesch. «Il faudrait aussi relever les jauges, car quatre convives par table, c’est encore trop limitatif», ajoute celui qui emploie une soixantaine de salariés.

La semaine dernière déjà, la fédération Horesca Luxembourg avait affiché ses doléances à l’approche de l’échéance de la loi Covid, avec notamment le souhait de pour accéder aux infrastructures intérieures.

La limitation d’un client par 10m² crée, dans des situations exceptionnelles de forte affluence, des points de concentration.

Claude Bizjakdirecteur adjointCLC

Quant aux commerces, «notre demande principale serait de lever la limitation d’un client par 10m2», abonde Claude Bizjak, directeur adjoint de la CLC. «Ceci crée, dans des situations exceptionnelles de forte affluence, des points de concentration devant les magasins ou encore dans les galeries commerciales», ajoute-t-il.

Dans les salles de sport, la vie semble avoir repris puisque la jauge d’accueil a été relevée à 10m² par personne avec port du masque lors des déplacements et distance de sécurité entre les appareils. «Le plus gros problème que l’on rencontre, c’est que les gens sont devenus très inertes et ont pris l’habitude de rester à la maison», observe Jos Horsmans, l’un des trois directeurs de CK Fitness Luxembourg. L’entreprise a lancé, fin mai, un nouveau concept: l’entraînement en plein air avec un «Fit Truck».

«Nous rencontrons un grand succès avec cette démarche, car les membres bénéficient d’un entraîneur qualifié pour faire de bons exercices, bien qu’ils ne remplacent pas l’infrastructure d’une salle», ajoute le responsable. Actuellement, le «Fit Truck» fait un arrêt dans six lieux différents pour douze cours de sport en pleine nature.

La culture a soif de proximité

Dans le secteur de la culture, l’attente tourne plutôt autour des 2 mètres de distanciation sociale obligatoires entre chaque groupe de spectateurs, qui réduisent fortement la jauge maximale d’accueil des salles, bien que théoriquement fixée à 150 personnes. 

«Si l’on parvient à réduire cette distance, ne fût-ce qu’à 1,5 mètre, on ne devrait, par exemple, plus libérer quasi une rangée sur deux ni trois places sur le côté entre chaque groupe», illustre Pablo Chimienti, chargé de communication et des relations publiques à la Theater Federatioun. 

L’organisation plaide aussi en faveur de la réouverture des débits de boisson dans les théâtres et centres culturels, qui «affectent les recettes et la convivialité des lieux».

La vie a repris à la foire, un peu de patience pour le bowling

À l’approche de l’été, . «Nous attendons le verdict pour le 1er juillet au plus tard», commente Charles Hary, président de la Fédération nationale des commerçants forains (FNCF). L’organisation tire un «bon bilan» de la foire de Pentecôte à Esch-sur-Alzette, qui a signé pour beaucoup de ses membres le retour au métier après de longs mois d’interruption. Et puis, la Foire du Midi à Bruxelles est programmée cet été, «c’est un signal positif», observe le forain luxembourgeois. Son seul souhait? En savoir davantage sur les nouvelles mesures sanitaires et pouvoir se préparer au mieux à la reprise.

Et de reprise, il en est aussi question dans les salles de loisirs couvertes. Dès ce vendredi, Claude Legrand rouvre son bowling de Foetz et son espace intérieur pour enfants à Pétange, fermés depuis le 26 novembre 2020. «Les règles sont totalement contradictoires», peste le commerçant à mi-chemin entre activité récréative, sportive et de restauration. Après de longs mois de discussions avec les autorités pour clarifier les normes auxquelles il devait se soumettre, à savoir la règle des 10 clients par bâtiment, l’interdiction de consommer en intérieur, le respect des distanciations sociales dans les aires de jeux pour enfants, le Luxembourgeois reprend du service, malgré le calendrier peu opportun. «Dans notre activité, nous faisons la majorité de notre chiffre d’affaires les mois d’hiver», rappelle-t-il.

En quête d’un calendrier

Autre secteur malmené, l’événementiel plaide pour que «le gouvernement élabore un plan de réouverture par étape, afin que nos clients et nous-mêmes puissions recevoir une meilleure visibilité qui nous permettra d’organiser des événements», souligne Charles Schroeder, président de la LEA (Luxembourg Event Association). Les assouplissements successifs se déroulent en effet au compte-goutte, ce qui complique fortement la réouverture complète du marché. Celui-ci attend donc un calendrier de la part du gouvernement.

Celui-ci n’a, pour l’heure, pas encore annoncé la date à laquelle il communiquerait sur les mesures. Mais traditionnellement, le conseil de gouvernement se tient le vendredi, ce qui laisse encore quelques jours de patience avant de savoir comment les choses évolueront. N’oublions pas non plus que le texte de loi doit ensuite être voté à la Chambre.

Dans un contexte où les chiffres des infections montrent , il est difficile d’imaginer que les restrictions ne suivent pas la même trajectoire.