de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, le Premier ministre français Édouard Philippe a annoncé qu’un concours international allait être organisé pour reconstruire l’édifice. L’artiste belge Wim Delvoye souhaite participer à cette compétition d’envergure. «Cela fait plus de 20 ans que je réalise des œuvres qui s’inspirent de l’art gothique, comme la ‘Chapelle’ qui appartient au Mudam. Je suis un fin connaisseur de ce style et aimerais participer à la reconstruction de Notre-Dame», a déclaré l’artiste à paperjam.lu.
Une proposition dans la continuité de son travail
L’artiste a en effet réalisé plusieurs œuvres qui reprennent des motifs de l’art gothique et les a appliqués à des objets contemporains, comme des bétonneuses ou des roues de camion. Il faut savoir également que l’artiste cherche depuis plusieurs années à construire sa propre cathédrale. Des discussions avaient même été entamées au Luxembourg avec pour une réalisation sur un site d’ArcelorMittal, projet qui est actuellement abandonné. «J’ai plusieurs esquisses et travaux d’études qui pourraient être adaptés pour la nouvelle construction de Notre-Dame», confirme l’artiste.
Entre esprit conservateur et innovation
Wim Delvoye est bien conscient que cette intervention pourra être sujette à polémiques. «J’ai lu une grande partie des commentaires qui ont été formulés au sujet de l’orientation de la reconstruction», a précisé l’artiste. «Il y a deux positions qui se dégagent: les conservateurs qui aimeraient reconstruire à l’identique, et ceux qui souhaitent y voir une construction contemporaine. Je pourrai représenter un consensus entre ces deux positions.»
En effet, l’artiste envisage de réaliser une tour qui reprendrait la même silhouette que la flèche et y installerait à l’intérieur un escalier. «Je ne veux pas changer la silhouette, mais améliorer le projet avec nos moyens contemporains.» Son projet inclurait les statues ou autres éléments architecturaux à conserver, mais apporterait aussi une nouvelle structure en acier Corten découpée au laser, comme il le fait habituellement pour ses œuvres. «Il est absurde de reconstruire à l’identique avec du bois et du plomb puisque cela ne fait aucun sens aujourd’hui, ni d’un point de vue écologique ni architectural.»
Un travail d’équipe
Mais avant de pouvoir construire, l’artiste se rend bien compte qu’il y a d’abord l’étape du concours à franchir. «Il y a l’art de faire les projets et l’art de gagner les concours», déclare Wim Delvoye, pleinement conscient qu’il n’a pas une forte expérience en ce domaine. «Je suis actuellement à Paris pour faire un maximum de rencontres et de discussions avec différents interlocuteurs et spécialistes qui pourront m’aider à gagner le concours.»
L’artiste envisage aussi de s’associer avec un architecte et de présenter plusieurs variations de reconstructions sous forme de maquettes. «Actuellement, mon équipe est en train de réaliser une maquette en 3D de la cathédrale, ce qui va nous permettre d’y implanter la nouvelle toiture et la nouvelle flèche. Je pense qu’il y a la place pour une interprétation contemporaine et pour utiliser les technologies contemporaines pour reconstruire la cathédrale. Il s’agira aussi certainement de porter une réflexion sur ce qu’est la religion aujourd’hui. Je suis moi-même agnostique, et je voudrais entamer une discussion avec des représentants de l’église catholique bien sûr, mais aussi des représentants des autres religions monothéistes. Pour un projet d’une telle envergure, nous n’allons pas ménager nos efforts, et mon équipe et moi-même sommes très motivés pour le réussir», a conclu l’artiste.