Le député européen Nicolas Schmit, qui sera le candidat luxembourgeois à un poste de commissaire européen, a participé au «hearing» d’Ursula von der Leyen. Avant de lui envoyer un courrier pour avoir des précisions sur certaines thématiques sociales. Le temps presse. (Photo: Paperjam / Archives)

Le député européen Nicolas Schmit, qui sera le candidat luxembourgeois à un poste de commissaire européen, a participé au «hearing» d’Ursula von der Leyen. Avant de lui envoyer un courrier pour avoir des précisions sur certaines thématiques sociales. Le temps presse. (Photo: Paperjam / Archives)

Député européen, Nicolas Schmit a participé mercredi au «hearing» de la candidate allemande à la présidence de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Sans l’accabler, le candidat luxembourgeois possédant un portefeuille de commissaire reconnaît ne pas avoir été très convaincu.

«C’est encore une fois le résultat d’un marchandage à huis clos, qui ne respecte pas le principe des ‘spitzenkandidat’.» Avec la voix posée des hommes politiques qui ont assez d’expérience, ne se cache pas derrière des généralités polies.

«D’un côté, il [Manfred Weber, ndlr] n’aurait pas pu être élu sans les voix des libéraux ni des socialistes. De l’autre, Frans Timmermans n’a pas réuni de majorité au Conseil. Ça montre bien que le système des ‘spitzenkandidats’ a ses limites. On doit le revoir et l’organiser, établir de vraies règles. J’ai toujours été favorable à la création de listes transnationales.»

Il y a beaucoup de questions et peu de temps pour répondre. Le ‘hearing’ est un exercice difficile.
Nicolas Schmit

Nicolas Schmitdéputé européen du groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates

Mercredi, le député européen socialiste a longuement interrogé Ursula von der Leyen. «Elle n’a pas été très convaincante. Je n’ai rien contre la personne, qui a des qualités et de l’expérience, qui est une Européenne engagée... mais qui n’est pas forcément préparée au job», dit-il avec diplomatie. «Il y a beaucoup de questions et peu de temps pour répondre. Le ‘hearing’ est un exercice difficile.»

Trois sujets «sensibles» pour les socialistes

Le groupe socialiste du Parlement européen a surtout insisté pour obtenir des engagements fermes sur la défense des acquis et des droits sociaux. «Nous n’avons pas forcément eu les réponses que nous attendions», regrette l’ancien ministre du Travail de et de .

«Il y a eu des progrès sociaux sous la Commission européenne dirigée par Jean-Claude Juncker, et il est totalement inacceptable d’en rester là. Elle a évoqué son intérêt pour le salaire minimum européen, plutôt pour ‘des’ salaires minimums européens, mais en restant assez vague. Elle est restée muette sur la mise en œuvre du pilier sur les droits sociaux alors que nous voulons que les 20 principes du plan d’action sur les droits sociaux soient mis en œuvre. Nous avons besoin de convergence économique, mais aussi de convergence sociale.»

Alors qu’il y a quelques semaines, Nicolas Schmit citait Christine Lagarde, patronne du FMI, dans un discours à Genève sur la nécessité de doper les investissements sociaux, la candidate à la présidence de la Commission européenne est aussi restée silencieuse. «Le plan de relance des investissements sous Juncker a été un progrès. Il en faut un beaucoup plus volumineux maintenant, qui doit prendre en compte la transition écologique, mais aussi les transitions sociales et technologiques!»

Si on dit qu’il y a 50% de femmes et 50% d’hommes, ça veut dire qu’il y a 50% d’hommes et que j’ai mes chances!
Nicolas Schmit

Nicolas Schmitdéputé européen du groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates

Avec son collègue italien Roberto Gualtieri, les deux hommes attendent des éclaircissements et des engagements plus fermes. «Nous lui avons écrit une lettre pour lui [en] demander, et nous les attendons. C’est une course contre la montre: en principe, le vote doit intervenir mercredi prochain. Des rumeurs annoncent un report du vote en septembre. Nous verrons...»

Quant à savoir si la volonté affichée par l’ex-ministre allemande d’avoir une Commission européenne qui compte autant de femmes que d’hommes le dérange, Nicolas Schmit en sourit au téléphone. «Ça ne m’obsède pas et ça ne me trouble pas à chaque occasion où j’en entends parler. Le fait que je sois le candidat du Luxembourg était dans l’accord de coalition et a été réaffirmé la semaine dernière par le conseil de gouvernement. Si on dit qu’il y a 50% de femmes et 50% d’hommes, ça veut dire qu’il y a 50% d’hommes et que j’ai mes chances! Je suis dans une autre logique. Nous travaillons sur le programme, sur les axes de ce que nous voulons défendre. Qu’elle veuille avoir autant de femmes que d’hommes est une chose naturelle. Il faut essayer!»