Les traiteurs souffrent de l’annulation d’événements à cause du Covid-19, notamment les mariages. (Photo: Shutterstock)

Les traiteurs souffrent de l’annulation d’événements à cause du Covid-19, notamment les mariages. (Photo: Shutterstock)

Traiteurs, organisateurs d’événements, DJ, boutiques de robes de mariées… Tous subissent les annulations des mariages à cause du Covid-19. Ils espèrent une reprise au plus vite, même s’ils craignent de ne jamais récupérer le chiffre d’affaires perdu en 2020.

«Veux-tu m’épouser? – Oui, mais après le coronavirus», pourrait-on entendre en cas de demande en mariage. Notamment car, en ce moment, il n’est possible de se marier qu’avec 20 invités maximum. . De leur côté, les grandes fêtes tombent à l’eau. Et les différents prestataires en souffrent.

À commencer par les organisateurs d’événements, comme Boucherat. Les mariages représentent 10% de l’activité de l’agence. Peu importe le domaine, «tout est annulé depuis début mars jusqu’à septembre. Nous sommes à l’arrêt à 100%», se plaint Sylvain Boucherat, son gérant. La quinzaine de mariages prévus entre mai et juillet ont été «reportés jusqu’à nouvel ordre». «La réservation de la salle se fait 6 mois à l’avance. Il sera difficile de retrouver pour chacun une date disponible rapidement dans le même lieu ou dans un endroit similaire», s’inquiète-t-il.

L’entreprise a pu bénéficier du chômage partiel pour ses 11 salariés et a demandé l’aide directe de 12.500 euros de l’État. Il reste cependant difficile de couvrir ses coûts fixes, qui vont jusqu’à 70.000 euros par mois. Sans compter le manque à gagner en termes de chiffre d’affaires, de 500.000 euros selon le gérant. Alors qu’en 2019, il s’élevait à 1,2 million d’euros. «C’est très très compliqué», appuie Sylvain Boucherat.

80% des mariages annulés

Les traiteurs ne s’en sortent pas mieux. «Tout s’annule. Cet été, ça sent la feuille blanche», décrit Julien Cliquet, fondateur de l’entreprise du même nom. Il réalise 30% de son chiffre d’affaires grâce aux mariages. Ces derniers réunissent généralement plus d’une centaine de personnes, et donc de couverts.

«Pour l’instant, nous avons encore cinq ou six dates pour juillet», note-t-il. 80% de la cinquantaine de mariages prévus entre mai et juillet ont été annulés. «Nous ne savons pas encore comment cela va se passer. Je croise les doigts pour qu’ils se maintiennent.»

En plus des mariages, tous les événements d’entreprises s’annulent les uns après les autres, et Julien Cliquet craint aussi une reprise difficile de ce côté. En tout, la crise du coronavirus réduit de 40 à 50% le chiffre d’affaires de l’entreprise, non communiqué.

«Nous essayons de nous réinventer avec la livraison, mais c’est une goutte d’eau dans la mer», s’alarme Julien Cliquet. 30% des 14 salariés continuent de travailler. L’entreprise attend également l’aide de 12.500 euros. «C’est bien, mais ce n’est pas assez pour couvrir nos coûts fixes.»

Les reports ne compenseront pas la perte

Le groupe Niessen confirme aussi une même situation, même si l’activité de ses boucheries et la livraison de plats traiteur lui permettent de couvrir les coûts. Mais il s’attend à une baisse de 70 à 80% de son chiffre d’affaires en 2020 à cause de la crise. En 2019, il s’élevait à 7,2 millions d’euros, dont 4 millions pour la partie traiteur.

Ses prestations pour 80 à 100 mariages chaque année représentent environ 30% de son activité. «Si nous pouvons faire un tiers, nous serons contents», calcule , directeur général. Il essaie de reporter autant que possible les annulations à fin 2020 ou début 2021. «Une partie du chiffre sera perdue. Même s’il y a de nouvelles demandes pour 2021, nous aurons déjà des dates bloquées à cause des reports et nous ne serons pas capables de doubler nos capacités.»

Entre 35 et 40 de ses 60 salariés sont au chômage partiel, mais l’entreprise ne bénéficie pas d’autres aides de l’État. Elle s’inquiète aussi de la date de péremption de ses stocks de boissons qui approche.

Boutiques de robes et DJ à l’arrêt

Les mariées n’ont pas non plus pu choisir leur robe pendant cette période. «C’est difficile, nous avons fermé boutique pendant deux mois», raconte Liva Karklina, gérante de Biancaneve Bridal Boutique. Sans donner son chiffre d’affaires, elle témoigne de 70 à 80% de perte sur l’année. Elle pourra rouvrir lundi, comme tous les commerces. «Beaucoup de mariages ont été reportés à 2021. J’espère qu’il restera des clients cherchant des robes pour septembre et qui vont revenir».

La crise n’épargne pas les DJ. Les 10 à 15 mariages qu’anime David Grossmann chaque été représentent 20% de ses revenus sur la saison. Ils ont tous été annulés pour le moment. Pareil pour les autres événements auxquels il devait participer. «L’impact sur le chiffre d’affaires est de 100%», dit-il sans donner le chiffre. L’indépendant basé en France réalise 95% de son activité au Luxembourg. Il avait décidé d’ouvrir une sàrl au Grand-Duché juste avant la crise, ce qui l’empêche de bénéficier des aides du gouvernement.

Comme tous les acteurs du secteur, il attend impatiemment une reprise des mariages et autres événements. Le plus tôt sera le mieux. Dès l’été? Septembre? Ils l’espèrent, même si beaucoup craignent que les reports se fassent plutôt pour 2021. Pour l’instant, le gouvernement , limités à 20 personnes. Il sera aussi possible de retrouver une forme de lien social avec six personnes maximum.