Belgique et Luxembourg continuent à recommander le télétravail. (Photo: Shutterstock)

Belgique et Luxembourg continuent à recommander le télétravail. (Photo: Shutterstock)

La Belgique ne s’opposera pas à une prolongation du gel des jours de télétravail en faveur de ceux qui travaillent au Luxembourg. Bruxelles attend que la demande lui parvienne.

Certains travailleurs frontaliers belges commencent à s’inquiéter. Le 1er juillet, l’accord pris entre la Belgique et le Luxembourg qui gèle la comptabilisation des jours de télétravail prendra fin. Pour rappel, si un résident belge employé au Luxembourg télétravaille plus de 24 jours, il perd ses avantages luxembourgeois et redevient imposable en Belgique.

La réaction de l’Aleba

 dans le cadre de la crise sanitaire, alors que le télétravail devenait la norme dans la plupart des entreprises. , sauf si «les deux autorités compétentes en conviennent par écrit au moins une semaine avant le début du mois», et prolongent la mesure. Soit donc le 24 juin, dans deux semaines.

La situation a déjà fait réagir l’Aleba, le principal syndicat de la place financière, où le télétravail est encore très largement appliqué. «Un accord déconnecté de la réalité» fustige , son président. L’Aleba estime que les entreprises ne seront pas capables d’assurer le retour de tous les travailleurs belges dans des conditions sanitaires correctes. La seule solution sera alors de les renvoyer chez eux «avec les impacts fiscaux, voire sociaux que cela pourrait avoir sur eux».

Si le syndicat est conscient que «» il demande que le «gel» des jours soit prolongé jusque septembre. Côté belge, certains demandent même plus. Le député CDH Josy Arens, bourgmestre d’Attert, bataille pour une mesure étendue jusqu’à la fin de l’année. Mais aussi pour que l’accord de principe sur une augmentation de 24 à 48 jours autorisés soit enfin concrétisé.

Le télétravail reste recommandé

Contacté par Paperjam, Benoît Piedboeuf, chef du groupe MR à la Chambre et bourgmestre de Tintigny, rappelle que «la date butoir n’est pas encore atteinte pour prolonger le moratoire des jours. Un accord a été passé prévoyant des dates et des échéances. On ne va pas en rediscuter.» 

Proche du ministre fédéral belge des Finances Alexander de Croo (Open VLD), il confirme que «la Belgique ne s’opposera pas à une prolongation de la mesure. C’est assez évident à partir du moment où le télétravail reste recommandé dans les deux pays.» Outre le fait que les entreprises ne sont, de fait, pas encore prêtes à voir revenir tous leurs salariés belges en une seule vague. «Mais tout cela peut se régler très vite», poursuit-il.

Benoît Piedboeuf convient, pour conclure, qu’«il n’y a en tout cas aucun intérêt pour la Belgique à vouloir imposer maintenant, en cours de sortie de crise, ces employés luxembourgeois qui ne le sont pas habituellement».

Quant au passage de 24 à 48 jours autorisés, rien n’évolue: «Sur le principe, il y a un accord. Mais sceller celui-ci ne sera possible qu’une fois qu’un gouvernement belge de plein exercice sera mis en place.»