Pour Andrew McDowell, «l’engagement à la neutralité carbone nous obligera à transformer notre modèle d’entreprise pour décarboner nos activités et notre chaîne de valeur, et à nous engager auprès de nos clients et fournisseurs pour les aider à réduire leur impact sur le climat». (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Pour Andrew McDowell, «l’engagement à la neutralité carbone nous obligera à transformer notre modèle d’entreprise pour décarboner nos activités et notre chaîne de valeur, et à nous engager auprès de nos clients et fournisseurs pour les aider à réduire leur impact sur le climat». (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Déjà engagée depuis six années sur la thématique du développement durable, PwC Luxembourg veut aller plus loin et a adopté une stratégie «net zero» avec comme objectifs de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, et de les réduire à néant d’ici 2050. 

«Le changement climatique est le problème environnemental le plus pressant pour notre planète aujourd’hui, et il est dans l’intérêt de tous de contribuer à sa réalisation afin de concrétiser les ambitions de l’accord de Paris sur le climat. PwC est convaincu que le secteur privé a un rôle-clé à jouer dans la réduction des effets du changement climatique, et cela signifie également que nous nous engageons à jouer notre rôle», introduit , le managing director de PwC au Grand-Duché. Pour qui il s’agit d’aller plus loin en matière de développement durable. «Jusqu’à présent, notre contribution au développement durable se concentrait sur notre impact matériel. Nous nous disions, à tort, qu’en tant que firme de service, notre impact en matière d’émissions était limité.» Aujourd’hui, après ce qu’il reconnaît être un «faux départ», la firme a révisé sa stratégie selon deux axes: «Les ressources consommées et l’influence que nous pouvons avoir vis-à-vis de nos clients et de l’ensemble de l’écosystème».

Décarboner l’activité

«L’objectif est de transformer notre modèle d’entreprise pour décarboner nos activités et notre chaîne de valeur, et de nous engager auprès de nos clients et fournisseurs pour les aider à réduire leur impact sur le climat», résume Andrew McDowell, associé responsable du déploiement de la stratégie «net zero»,  Elle concernera aussi bien les activités internes de la firme que les services tournés vers l’extérieur.

En interne, cette stratégie se traduit par trois engagements distincts, basés sur une réduction des émissions brutes conformément à un scénario climatique de 1,5°C. «Les émissions de portée 1 et 2 devront être réduites de 50% en 2030 par rapport au niveau de 2019. Les émissions de portée 3, principalement liées aux voyages d’affaires en avion, seront également réduites de moitié sur la même période.» À plus longue échéance, c’est-à-dire 2050, PwC ambitionne une réduction totale de ces émissions.

Dans la terminologie de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, les émissions de portée 1 sont celles directement contrôlées par une firme. Les émissions de portée 2 représentent les émissions de la production de l’énergie consommée par l’entité, et celles de portée 3 sont les émissions indirectes engendrées par l’activité.

«Si les objectifs de portée 3 sont limités aux voyages d’affaires, c’est qu’il est difficile de mesurer avec précision les autres sources d’émissions de portée 3 liées à notre activité, telles que les déplacements du personnel et l’achat de services informatiques, de restauration et autres auprès de nos fournisseurs», précise Andrew McDowell, ancien vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI).

Pour ce dernier, le fait que la plupart des employées de la firme soient des navetteurs représente un défi supplémentaire. Défi qui sera en partie relevé par l’installation de bureaux aux frontières – cela a été récemment le cas à Mondorf.

Consciente que les émissions de portée 3 représentent potentiellement une proportion importante de son empreinte climatique, PwC Luxembourg explore de nouvelles approches pour les mesurer avec précision.

Des données chiffrées dans le rapport annuel

Grande nouveauté du rapport annuel, on trouve cette année les mesures précises des émissions de la firme sur les trois derniers exercices fiscaux. Un exercice qui sera répété chaque année afin de mesurer les progrès accomplis et permettre une mise en perspective que la crise du Covid rend pour l’instant peu pertinente.

Autre nouveauté: à partir de 2023, PwC Luxembourg compensera toutes les émissions restantes en participant au programme LEAF Coalition. «Une participation qui n’est en rien une opération de bonne conscience ou de ‘greenwashing’ grâce à laquelle nous achèterions un droit à polluer», insiste John Parkhouse. La coalition LEAF (Lowering Emissions by Accelerating Forest finance) est un partenariat public-privé dont l’ambition est de protéger les forêts tropicales. Elle vise à mobiliser un milliard de dollars de financement.

La stratégie «net zero» se décline également à l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise.

«Nous travaillons avec nos fournisseurs, en les encourageant à établir des plans ‘net zero’. Cela fait partie de l’engagement mondial de PwC de veiller à ce que 50% de nos fournisseurs de biens et services achetés, en termes d’émissions, aient fixé des objectifs scientifiques pour réduire leur propre impact sur le climat d’ici 2025», détaille Andrew McDowell.

Les clients seront aussi impliqués. «Nous allons également étendre nos services aux clients afin de soutenir leurs propres efforts pour faire d’un avenir neutre en carbone une réalité pour tous. En nous appuyant sur notre activité existante de conseil en développement durable et neutralité carbone, nous intégrerons les considérations relatives au climat et à la durabilité dans l’ensemble de nos services, y compris l’assurance et la fiscalité.»