«Le coût d’une adaptation est estimé à 20 millions d’euros, mais étant donné que l’espace est déjà créé sur l’autoroute E411, je ne crois pas que cela coûtera si cher», affirme le ministre de la Mobilité François Bausch (déi Gréng). (Photo: Archives/Matic Zorman)

«Le coût d’une adaptation est estimé à 20 millions d’euros, mais étant donné que l’espace est déjà créé sur l’autoroute E411, je ne crois pas que cela coûtera si cher», affirme le ministre de la Mobilité François Bausch (déi Gréng). (Photo: Archives/Matic Zorman)

François Bausch a réagi aux deux actualités mobilité de la semaine: les déclarations de son homologue wallon sur la bande de covoiturage entre Arlon et Sterpenich, et la récente étude du Liser sur les habitudes en termes de mobilité dans la Grande Région.

«La voie de covoiturage entre Arlon et Sterpenich a été mal conçue. J’ai eu un entretien récemment avec Philippe Henry (Ecolo), le ministre wallon de la Mobilité, suite à en commission du climat, de l’énergie et de la mobilité», explique le ministre de la Mobilité et des Travaux publics  (déi Gréng). «Nous allons nous coordonner parce que notre projet est une approche tout à fait différente. Nous voulons mettre la voie de covoiturage à gauche avec un panneau digital, afin d’avoir une plus grande flexibilité pour son utilisation, alors que la Belgique l’a placée à droite.»

Affirmant la bonne entente entre les deux ministères, François Bausch confie également être en faveur de «cette bande de covoiturage, mais encore faut-il la réaliser de manière réfléchie et dans une optique transfrontalière. Le coût d’une adaptation est estimé à 20 millions d’euros, mais étant donné que l’espace est déjà créé sur l’autoroute E411, je ne crois pas que cela coûtera si cher. Ce qui coûte cher, c’est lorsqu’on veut organiser tout cela avec un système digital. Mais la digitalisation du guidage ne va plus se faire par de grands panneaux dans les années à venir, la majorité des automobilistes ont un GPS dans leur voiture, et les informations peuvent être transmises par ce biais. Il faudra analyser tout cela en détail, et on trouvera une solution, parce qu’il le faut, et il serait dommage que cette bande ait été faite pour rien.»

Autre sujet d’actualité,  qui a analysé en détail la mobilité des habitants de la Grande Région sur les dix dernières années. Il en ressort en effet que seulement 9% des trajets s’y font en transport en commun, contre 66% en voiture. «Je ne suis pas du tout surpris du résultat de cette étude», réagit François Bausch. «C’est un travail à moyen et long terme que nous réalisons, et tant que les alternatives ne sont pas tout à fait développées de manière optimale, la voiture restera le mode de transport prépondérant. Mais je ne me laisse pas décourager, on est sur la bonne voie, nous en sommes sûrs et certains.»

Un nouveau plan mobilité présenté en janvier

«L’étude du Liser démontre aussi qu’il faut communiquer encore plus que la façon dont nous avons communiqué ces dernières années. C’est-à-dire non seulement en promouvant les transports en commun ou la mobilité douce, en disant que c’est bon pour le climat, mais en expliquant aussi que c’est bon pour tout le monde. Parce qu’il y a de grands avantages à être multimodal, par exemple. Organiser la mobilité de la façon la plus efficace est le grand défi du 21e siècle, non seulement pour des raisons écologiques, mais aussi pour l’organisation de notre vie quotidienne. Les alternatives sont là, on est sur la bonne lancée pour les développer au Luxembourg, mais nous n’en verrons évidemment les résultats que dans quelques années, quand tout sera terminé.»

Et le ministre de la Mobilité et des Travaux publics d’annoncer qu’il présentera, au mois de janvier, le nouveau plan de mobilité qui courra jusqu’en 2035. Sans pouvoir dévoiler trop de détails pour le moment, François Bausch explique tout de même qu’il y aura de nouveaux projets d’infrastructures: «Il y aura des projets transfrontaliers, sur les rails, sur les routes, combinés avec le tram, etc. Ce sera vraiment la mise en pratique de Modu 2.0. Nous ne devons plus courir après les problèmes, mais les anticiper. Déjà en 2030, nous serons dans une autre dimension, et dans la prochaine étude du Liser qui sera publiée dans 10 ans, les chiffres s’inverseront entre l’utilisation des transports en commun et de la voiture. Les jeunes aujourd’hui ont un comportement différent, ils veulent une mobilité différente, il n’y a plus le focus sur la voiture motorisée, mais plutôt sur la chaîne de mobilité», affirme François Bausch.