9% des trajets en Grande Région se font en transports en commun, selon une étude globale qui agrège des données de 2010 à 2019.  (Photo: Frédéric Antzorn/Maison Moderne)

9% des trajets en Grande Région se font en transports en commun, selon une étude globale qui agrège des données de 2010 à 2019.  (Photo: Frédéric Antzorn/Maison Moderne)

66% des déplacements sont effectués en voiture dans la Grande Région, selon une étude publiée par le Liser. Temps de trajet, raisons, destination: elle analyse en détail la mobilité de ses habitants sur les dix dernières années.

Seulement 9% des trajets dans la Grande Région se font en transports en commun. Pour arriver à cette conclusion, le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser) a agrégé les résultats de huit grandes enquêtes menées entre 2010 et 2019 sur un territoire allant de la province de Luxembourg, au nord, à la Meurthe-et-Moselle, au sud. 57.154 personnes représentatives de 1,7 million d’habitants qui effectuent en moyenne 4,6 millions de déplacements par jour ont été interrogées sur leurs habitudes de mobilité.

Et la voiture domine toujours. Elle représente 66% des trajets, suivie par la marche (22%). On arrive à une utilisation à 84% quand on regarde les trajets de plus de cinq kilomètres, contre 10% pour les transports en commun.

Avec quelques différences entre les pays: côté belge, ce sont 77% de tous les trajets qui sont effectués en voiture, 64% côté français et 65% au Luxembourg. Pour les trajets de plus de cinq kilomètres, le Grand-Duché est champion des transports en commun avec une utilisation à 15%, contre 7% pour ses deux voisins.

La mobilité douce devrait prendre de l’ampleur dans les années à venir puisque ce sont les plus jeunes qui la privilégient. 33% des 11-17 ans choisissent par exemple le bus – ce qui s’explique aussi par l’absence de permis de conduire – et 16% des 18-24 ans, alors que cette part descend entre 3 et 5% ensuite.

La voiture pour aller au travail dans 80% des cas

La moitié des déplacements sont dits contraints: 29% dus au travail, 8% aux études et 14% à l’accompagnement. Dans 16% des cas, les personnes interrogées se déplacent pour leurs achats. 22% sont des déplacements de loisirs et visites et 11% administratifs ou liés à la santé.

C’est surtout pour se rendre sur son lieu de travail qu’on utilise la voiture: dans 80% des cas, alors qu’elle ne représente que 54% des modes de transport choisis pour les loisirs et visites. Le trajet domicile-travail prend en moyenne 30 minutes.

Au total, les personnes interrogées passent 76 minutes par jour à se déplacer pour parcourir 42 kilomètres. 17% des voyages ont lieu entre 7h et 8h45 et 23% entre 16h et 18h30. La majorité est réalisée à l’intérieur du pays de résidence. 271.000 déplacements, soit 135.000 allers-retours quotidiens, se font quand même entre les côtés belge, français et luxembourgeois. 11% entre l’agglomération de Luxembourg et le secteur de Thionville, 9% entre l’agglomération de Luxembourg et le secteur d’Arlon. Viennent ensuite les échanges entre le sud du Grand-Duché et Thionville (7%), entre l’agglomération de Luxembourg et le secteur de Metz (6%), entre le sud du Luxembourg et le secteur de Villerupt (6%), puis entre le sud du pays et le secteur de Longwy (5%).

Cette étude dans le cadre du programme européen Interreg, nommée MMUST, est issue d’un partenariat entre l’'Agence d’urbanisme et de développement durable Lorraine Nord (Agape), le ministère de la Mobilité et des Travaux publics luxembourgeois, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), l’Université de Namur et le Liser.

Reste à savoir si l’accent mis sur la mobilité douce, mais aussi la généralisation du télétravail dans certaines entreprises, aura un impact dans les dix prochaines années.