Les syndicats doivent encore négocier le montant de la compensation au report de l’index avant de pouvoir parler d’un réel accord tripartite. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Les syndicats doivent encore négocier le montant de la compensation au report de l’index avant de pouvoir parler d’un réel accord tripartite. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Il n’y a pas encore d’accord, pour l’OGBL, à la suite de la tripartite pour faire face à l’inflation. Le syndicat pourrait accepter le report de la seconde indexation, à condition d’une compensation au moins équivalente en crédit d’impôt. Pour le LCGB aussi, les prochains jours seront faits de négociations.

, pourtant : le probable report de la seconde indexation des salaires si elle devait tomber en 2022. Celle-ci se déclenche à partir d’un certain niveau de hausse des prix, qui pourrait se produire deux fois cette année  vers avril, puis août. Une victoire du patronat?

«Non. Un résultat d’une tripartite est un compromis», estime , le président du LCGB, qui était autour de la table ces derniers jours. «Si on doit jouer gagnant/perdant, on est mal partis.» Il félicite plutôt les syndicats d’avoir «maintenu le système d’indexation. Le patronat voulait l’abolir. Nous avons pu l’adapter aux problèmes que les entreprises peuvent rencontrer. Pour le report, nous aurons une compensation.» Le gouvernement prévoit en effet un crédit d’impôt pour les ménages les plus défavorisés qui perdront en pouvoir d’achat à cause du report de la tranche indiciaire.

Reste à définir son montant et ses bénéficiaires. «Nous allons négocier et essayer d’obtenir un résultat acceptable pour les salariés.» Pour lui, ce ne sera pas quelque chose «uniquement pour les personnes à 100 euros du salaire social minimum».

Il n’y a pas encore d’accord. Rien n’est sûr.
Nora Back

Nora BackprésidenteOGBL

Le syndicat devra ensuite faire valider à son comité les décisions. «Nous allons les convoquer la semaine prochaine.» Des discussions auront lieu pour préciser d’autres points évoqués par le gouvernement dans son «package», comme la réduction du prix de 7,5 centimes par litre de carburant. «Le montant est fixé. Mais il faudra définir à partir de quel montant de l’essence il s’appliquera.» De même, l’adaptation de la PRIMe House pour assainir son logement sera discutée, même si Patrick Dury ne déclare pas de montants minimums pour ces différents sujets.

Les partenaires sociaux doivent retrouver le gouvernement jeudi prochain pour, si possible, valider le tout.

Calcul en cours d’un minimum de compensation

«Il n’y a pas encore d’accord. Rien n’est sûr», répète de son côté , la présidente de l’OGBL. Elle aussi se réjouit d’avoir pu «sauvegarder le mécanisme d’indexation et sauver la tranche d’avril, ce qui n’était pas évident. L’idée était de la laisser tomber.» Pour la suite, tout dépendra du montant du crédit d’impôt. «Nous pourrions être d’accord seulement si la compensation est au moins équivalente à la tranche indiciaire», déclare-t-elle. «Si ce n’est pas suffisant, nous ne pourrons pas être d’accord.»

Ses équipes d’économistes sont ainsi en train de «faire les calculs des montants minimum pour n’avoir aucun perdant dans l’affaire».

Aucun perdant, sauf les plus riches. «Nous pouvons comprendre qu’en cas de crise extrême, les gros salaires puissent renoncer à leur tranche, s’il y a une compensation pour les petits et moyens salaires.» La notion de moyen ou gros salaire reste à définir, lors des prochaines négociations. Nora Back n’a pas de montant fixe à communiquer.

Ne seront pas inclus dans le calcul de la compensation le gel des loyers ou encore la réduction du prix de l’essence. De «bonnes mesures» qu’elle juge cependant «minimes», d’autant qu’elles ne concernent pas, par exemple, des frontaliers qui prennent le train.

Mardi, le vote du comité

Les réunions auront lieu «tout le temps» jusqu’à jeudi, affirme Nora Back, entre deux d’entre elles. Celle de demain matin se fera en présence de la ministre des Finances,  (DP). Prochaine date importante avant jeudi: mardi. «Nous allons soumettre la proposition, telle qu’elle sera à ce moment-là, à notre comité national». La présidente de l’OGBL devine que «si l’accord reflète vraiment les intérêts des travailleurs et de leurs familles, nous pourrons aller dans la bonne direction».

Elle regrette cependant qu’une neutralisation des prix de l’énergie n’ait pas été retenue. L’OGBL milite aussi pour une refonte du système d’imposition pour le rendre «plus juste» et adapté à l’inflation pour les salaires bas et moyens. Un point qui, là encore, n’a pas fait l’objet d’un accord lors des discussions tripartites. «Nous n’allons pas lâcher.»

De son côté, le patronat annonce déjà qu’il valide le paquet d’aides proposé par le gouvernement.