Après une première indexation au deuxième trimestre 2022, une tranche subséquente pourrait tomber fin 2022 ou début 2023. (Photo: Christophe Lemaire/Maison Moderne/archives)

Après une première indexation au deuxième trimestre 2022, une tranche subséquente pourrait tomber fin 2022 ou début 2023. (Photo: Christophe Lemaire/Maison Moderne/archives)

Le Statec revoit ses prévisions d’inflation à la hausse et n’entrevoit pas d’essoufflement de la hausse des prix avant 2023. Résultat: après une première indexation au deuxième trimestre 2022, une seconde pourrait arriver, dans le scénario haut, dès la fin de l’année, ou, dans le scénario central, début 2023.

Les prix continuent d’augmenter, et le Statec revoit ses prévisions à la hausse. Il s’attend à un taux d’inflation de 4,4% pour l’année 2022, au lieu des 2,5% annoncés en novembre dernier.

«Le contexte pandémique continue de perturber les chaînes de production mondiales, et donc de limiter l’offre de biens et de services, tandis que la reprise de la demande est prononcée», résume-t-il, dans un communiqué de presse. Sans parler du prix du gaz en Europe, «nourri ces dernières semaines par des niveaux de stocks extrêmement faibles et les tensions avec la Russie au sujet de ».

Le prix du gaz a augmenté de 80,4% en un an, avec le mois de janvier comme référence. «Alors que les analystes s’attendaient il y a quelques mois à une baisse prononcée des prix au printemps 2022, les marchés futurs indiquent qu’il faudra attendre le printemps 2023.» Le Statec prévoit ainsi qu’à la suite de cet essoufflement au niveau de l’énergie, le taux d’inflation diminue en 2023, pour atteindre 1,3%.

Du T4 2022 à 2024

Toutes ces hausses de prix signifient qu’une nouvelle indexation des salaires, pour s’adapter au coût de la vie, pointe le bout de son nez. La ministre des Finances, (DP), l’annonçait au printemps prochain. Ce que confirme le Statec, en la planifiant pour le deuxième trimestre 2022. Une seconde pourrait même avoir lieu au premier trimestre 2023. Dans le scénario haut, cette indexation supplémentaire tomberait même au dernier trimestre 2022. Dans le scénario bas, pas avant 2024.

Si l’indexation se fait automatiquement au Luxembourg, ce n’est pas le cas dans tous les pays européens. Le Statec émet alors l’hypothèse que certains employés demandent une adaptation de leur salaire au coût de la vie, la pénurie de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs jouant en leur faveur lors des négociations. Ce qui fera grimper encore plus les coûts de production. Un cercle vicieux.

L’effet trompeur de la baisse du taux d’inflation

Malgré tout, le taux annuel d’inflation enregistre une baisse au mois de janvier 2022 et passe de 4,1% à 3,6%. Comment expliquer cela? Car le Statec a comptabilisé les soldes d’hiver en janvier 2022, alors que, l’an dernier, ils étaient répercutés sur le mois de février 2021. En neutralisant cet effet, le taux d’inflation annuel serait en fait de 4,7%, et donc en augmentation sur un an.

Mensuellement, le taux d’inflation a augmenté de 0,1% en janvier. Surtout en raison du coût des produits pétroliers, en hausse de +12,3% en un mois, et de +48,7% en un an (+80,4% uniquement sur le gaz). Lui-même dû à la hausse sur les marchés internationaux, mais aussi à celle de la taxe CO2 au 1er janvier 2022. Le montant de la facture de mazout augmente de 11,8%, et le prix du gaz de ville, de 22,9%. À la pompe, il faut débourser 4,9% de plus pour un litre de diesel, et 4,7% pour l’essence.

À l’inverse, fait baisser son coût de 3,2%.

Sur un mois, les soldes d’hiver ont aussi mené à la chute de 13,3% du prix des articles d’habillement ou chaussures. Les produits alimentaires ont quant à eux poursuivi leur hausse, de 0,9% en un mois, et de 2,9% en un an.

Du côté des services, ce sont ceux financiers (+8,8%), dentaires (+5,5%) et domestiques (+2,5%) qui augmentent en un mois. Alors que les prix des voyages à forfait diminuent après les fêtes de fin d’année de 12%, et ceux des billets d’avion, de 22,1%.