La tripartite de ce mardi 22 mars sera l’occasion d’aborder la hausse des prix des carburants. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

La tripartite de ce mardi 22 mars sera l’occasion d’aborder la hausse des prix des carburants. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

Représentants du gouvernement, du patronat et du salariat se retrouvent ce mardi 22 mars, dans l’après-midi, pour trouver des solutions à l’explosion des prix. Solutions proposées, durée… Le point sur ce à quoi devrait ressembler cette réunion.

Le château de Senningen va voir défiler une nouvelle fois les représentants du gouvernement, des patrons et des salariés. Mais concrètement, que peut-on en attendre? L’objectif est clair: «Dégager des solutions pour soulager aussi bien les ménages que les entreprises face à l’impact financier de la situation (l’inflation, ndlr) sur les revenus», écrit le gouvernement dans un communiqué de presse.

Quelles solutions seront sur la table?

, la prochaine indexation des salaires devrait avoir lieu au deuxième trimestre 2022. Une deuxième pourrait tomber en fin d’année dans un scénario haut. : dans les années 1980, entre 2006 et 2008, en 2012 et en 2013. Il s’agit d’une demande de la Fédération des artisans et de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL). , le ministre de l’Économie, (LSAP), admet aussi qu’il «faudra en discuter lors de la tripartite».

Cette solution ne règle cependant pas le problème de l’inflation pour les ménages, au contraire. C’est pourquoi OGBL, LCGB et CGFP s’y opposent. «Si on atténue l’inflation, on n’aura pas de tranche indiciaire», explique le président du LCGB, . Pour ce faire, il mettra sur la table une baisse de la TVA et des accises. Il sera soutenu par la présidente de l’OGBL, Nora Back, qui propose la même chose. Et ajoute une liste d’idées pour compenser la perte de pouvoir d’achat des ménages: «doubler l’allocation de vie chère, comme ce fut le cas en 2020 en raison de la crise, et élargir le cercle des bénéficiaires aux personnes touchant le salaire social minimum qualifié», «augmenter le crédit d’impôt salarié», «alléger les charges fiscales», ou encore «revaloriser les allocations familiales».

Le directeur de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), , a déclaré de son côté, il y a deux semaines, vouloir entendre les propositions du gouvernement. Recontacté à la veille de la tripartite, il n’a pas répondu aux sollicitations de Paperjam.

Plusieurs partis ont aussi envoyé leurs suggestions. Comme déi Lénk, dans un communiqué de presse titré «Pas touche à l’index!». Il demande à la place un chèque énergie de 100 à 200 euros par mois selon la taille du ménage et un financement public pour l’assainissement énergétique des logements. Les jeunes de déi Jonk Gréng s’opposent à un plafonnement du prix des carburants, car ils estiment que cela aiderait surtout les ménages aux plus hauts revenus et enverrait un mauvais signal climatique. Ils revendiquent une augmentation du crédit d’impôt pour les salariés les moins aisés et les monoparentaux, une réindexation de l’allocation de vie chère et une aide aux étudiants.

Le ministère de l’Économie travaille justement . Plusieurs solutions avaient été annoncées comme la prime énergie pour les ménages à faible revenu, la stabilisation des prix de l’électricité, la subvention des frais de réseau du gaz et des aides pour la transition énergétique, des aides toutefois non détaillées.

Prendra-t-on des décisions en une seule réunion?

«C’est ce qui est prévu», répond un porte-parole du ministère d’État, même si «on doit attendre les discussions, on ne sait jamais dans quel sens elles iront». Elles pourraient même se poursuivre «tard dans la nuit».

Depuis la naissance du système de tripartites dans les années 1970 face à la crise sidérurgique, les réunions ont pris différentes formes. «À l’époque, il fallait prendre des décisions à long terme pour la reconversion économique, ce qui ne se règle pas en une journée. Ici, la situation demande une décision rapide pour agir dans l’urgence absolue», détaille Franz Clément, chercheur au Liser et auteur d’un ouvrage sur le dialogue social au Luxembourg. «Je pense qu’il y a du travail en amont pour la préparer», ajoute-t-il, ce que confirme le gouvernement.

Une tripartite peut-elle se solder par un échec?

«Oui, c’est déjà arrivé», poursuit Franz Clément. . «Alors que les réunions du comité de coordination tripartite dans les années 2000 étaient des cycles de négociation longs et ardus, étalés sur plusieurs jours, débouchant sur des décisions importantes, la réunion tripartite de décembre 2021 n’a duré que quelques heures et n’a abouti à aucun résultat majeur», analyse Adrien Thomas, chercheur au même institut et auteur d’un rapport pour Eurofound sur le sujet.

Les  ont pour but de «dégager des consensus sur des questions économiques et sociales importantes». Ont lieu, en parallèle, des tripartites sectorielles.

Qui sera présent ce mardi?

À moins de 24 heures de la réunion, les représentants du LCGB, Patrick Dury et Christophe Knebeler, ceux de l’OGBL, Nora Back et Frédéric Krier, celui de la Chambre des salariés, son directeur Sylvain Hoffmann, et ceux de la CGFP, Romain Wolff et Steve Heiliger, avaient confirmé leur présence. Du côté du gouvernement, doivent participer le Premier ministre (DP), le ministre de la Mobilité et des Travaux publics  (déi Gréng), celle de la Santé,  (LSAP), celle de la Famille et de l’Intégration,  (DP), celui de la Fonction publique,  (DP), celui de l’Énergie, (déi Gréng), celui des Classes moyennes, (DP), celui de l’Économie, Franz Fayot, et celle des Finances, (DP). La présence du ministre de l’Agriculture, (LSAP), reste à confirmer. Certains se connecteront par vidéoconférence, . Pour Franz Fayot, encore positif ce samedi à la suite , cela dépendra du résultat de son test mardi matin. Il était négatif lundi.

L’UEL n’avait encore rien confirmé sur sa venue lors de la publication de cet article lundi à 17h30, ni au gouvernement, ni à Paperjam.