La tripartite s’est tenue sur deux jours et se poursuit la semaine prochaine pour parvenir à un accord. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

La tripartite s’est tenue sur deux jours et se poursuit la semaine prochaine pour parvenir à un accord. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

La tripartite entre le gouvernement et les partenaires sociaux n’a pas débouché sur un accord autour de mesures pour contrecarrer la hausse du coût de la vie. Mais le gouvernement annonce plusieurs propositions, comme décaler la seconde indexation qui aurait pu tomber en 2022. Le Premier ministre fixe un nouveau rendez-vous, jeudi prochain, pour valider un accord.

Malgré deux après-midi de discussion, les partenaires sociaux n’ont pas pu finaliser leur accord. Réunis au château de Senningen pour la tripartite énergie,. Ceux-ci s’étaient terminés tard dans la nuit, pour reprendre le lendemain, dès 12h. Ce mercredi 23 mars à 18h, ils annonçaient à la presse les premières mesures proposées par le gouvernement

La principale soulagera les entreprises: il ne devrait pas y avoir de double indexation des salaires en 2022. Si elle devait être déclenchée vers août –  –, elle serait décalée à l’année suivante, au mois d’avril. De même si la situation se reproduisait en 2023.

La première indexation prévue au deuxième trimestre de cette année reste cependant d’actualité. «Nous ne remettons pas en question le système de l’index qui est un garant de la paix sociale», assure le Premier ministre, (DP).

Des contreparties pour les ménages

En contrepartie, les personnes souffrant d’une perte du pouvoir d’achat seraient compensées par le biais d’un crédit d’impôt dont le montant exact reste à définir. Une réduction de 7,5 centimes des taxes sur l’essence jusqu’au 31 juillet est également prévue. Le crédit d’impôt sur la taxe CO2 doit être révisé. L’idée de geler, cette année, les loyers des personnes privées est aussi en discussion, de même qu’une hausse de la subvention loyers pour les plus bas revenus. La «prime house», aide pour l’assainissement énergétique, doit également être rendue plus sociale. Les entreprises seront en outre soutenues par un paquet d’aides.

Ces propositions doivent encore être validées après que les partenaires sociaux ont discuté en interne. Prochaine réunion prévue le jeudi 31 mars, à 9h.

Compétitivité du site du Luxembourg

Après ces deux jours de réunion dont l’issue était très attendue, les interventions du gouvernement (Xavier Bettel, et ), des syndicats (, et ) et du patronat () ont oscillé entre satisfaction d’un dialogue social maintenu et mines aussi graves que la situation l’exige. «Le dialogue social vit», a déclaré Nora Back, présidente de l’OGBL. Patrick Dury, du LCGB, a remercié l’UEL pour le climat de discussion. Des compromis restent toutefois à trouver, a ajouté Romain Wolff, le président de la CGFP.

«Nous venons d’une crise Covid durant laquelle les réserves financières des entreprises ont souffert et doivent maintenant faire face à une nouvelle crise très grave de l’énergie», appuie Michel Reckinger, président de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), en ajoutant que les entreprises doivent également composer avec des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et une hausse des prix des matières premières. Dans ce contexte et en plus des aides à apporter aux entreprises et aux personnes physiques, l’UEL veut veiller à maintenir l’attractivité du site luxembourgeois. Xavier Bettel a parlé d’un «moment important du dialogue social» qui doit aboutir jeudi prochain par l’adoption, de la part du gouvernement et des partenaires sociaux, de l’ensemble de ce «package».

Le Premier ministre effectuera ensuite une déclaration à la Chambre au nom du gouvernement dans la foulée de cet accord que toutes les parties appellent de leurs vœux et qui aura valeur de test quant à l’état effectif du dialogue social durant cette nouvelle crise.