Pictet rappelle les bonnes performances des entreprises qui misent sur les solutions pour l’environnement. (Photo: Shutterstock)

Pictet rappelle les bonnes performances des entreprises qui misent sur les solutions pour l’environnement. (Photo: Shutterstock)

Malgré les doutes actuels, Pictet Asset Management veut croire qu’avec la reprise, l’intérêt pour les activités économiques durables redeviendra important. Parce qu’on aura tiré certaines leçons de cette crise sanitaire.

La crise actuelle risque-t-elle de faire passer au second plan les investissements dans les entreprises durables? La tentation serait grande avec un pétrole qui a perdu près de trois fois sa valeur et des entreprises qui vont vouloir réduire leurs coûts et donc leurs investissements non prioritaires.

Dans une conférence web organisée par Pictet Asset Management ce lundi 20 avril, Gabriel Micheli, gérant du fonds Pictet-Global Environmental Opportunities, se montre rassurant. «Même une crise comme celle que nous connaissons actuellement bénéficie à notre fonds», observe-t-il.

Un fonds performant

Constitué d’une cinquantaine d’entreprises qui présentent un impact négatif très faible pour l’environnement ou qui développent des solutions, le fonds surperforme l’indice MSCI ACWI (All Country World Index) de plus de 4% par an depuis 2014. Depuis le début de la crise, sa performance est désormais supérieure de 5,4% à l’indice global.

«C’est notamment lié au fait de détenir des entreprises de qualité, de miser sur des secteurs défensifs et parce que beaucoup de secteurs environnementaux essentiels à la vie se défendent bien», note le gestionnaire.

Dans son portefeuille, le fonds a notamment misé sur des sociétés software qui proposent . Leurs cours ont grimpé entre 30% et 50% depuis le début de l’année, et elles devraient encore tirer parti de leur offre particulièrement en vogue actuellement pendant plusieurs années. «Les entreprises vont faire en sorte d’être désormais bien équipées face à ce genre de situation», explique Gabriel Micheli.

Les entreprises qui travaillent sur l’amélioration de l’environnement représentent aujourd’hui un marché de 2.500 milliards de dollars, précise-t-il, et leur croissance avant la crise était le double de celle de l’économie globale. Selon lui, à moyen et long terme – donc une fois la crise passée –, ces entreprises qui utilisent mieux les ressources seront à nouveau populaires.

Cette crise nous aura notamment permis de voir que les virus sont plus virulents dans les régions fortement polluées.

Gabriel Micheligérant de fondsPictet Asset Management

Parce que les problèmes environnementaux n’auront pas disparu après la crise, même si des effets bénéfiques sont actuellement ressentis. «Cette crise nous aura notamment permis de voir que les virus sont plus virulents dans les régions fortement polluées», pointe-t-il. «Quand les organismes sont plus résistants, les virus sont moins efficaces.»

Au niveau politique, il note avec soulagement que la Commission européenne, par la voie de sa présidente, Ursula von der Leyen, continue d’envoyer des messages insistant sur l’importance de donner la priorité à une économie durable pour la reprise. qu’elle a défendu depuis son entrée en fonction à l’automne 2019.

«Dans cette optique, les gouvernements disposent aussi d’un levier important», insiste Monsieur Micheli. «Ils peuvent fort bien conditionner les aides économiques pour la relance aux entreprises qui feront des efforts environnementaux.»