Pour éviter les contaminations, le nombre d’élèves est réduit. Si celui-ci est assez bas dans les classes de l’enseignement fondamental, il peut atteindre un maximum de 29 dans les classes de l’enseignement secondaire. (Photo: Shutterstock)

Pour éviter les contaminations, le nombre d’élèves est réduit. Si celui-ci est assez bas dans les classes de l’enseignement fondamental, il peut atteindre un maximum de 29 dans les classes de l’enseignement secondaire. (Photo: Shutterstock)

La rentrée scolaire, qui aura lieu le 15 septembre, se veut la plus normale possible, dans la mesure où la pandémie de Covid-19 le permettra. Différents scénarios sont envisagés dans les écoles, avec des mesures graduelles – de la quarantaine à la fermeture – selon la propagation du virus.

La rentrée scolaire se voudra la plus normale possible, a prévenu le ministre de l’Éducation, (DP), qui présentait lundi aux députés l’organisation de la rentrée qui aura lieu la semaine prochaine.

Mais, pandémie de Covid oblige, cette normalité dépendra beaucoup de l’expansion du virus. Trois scénarios sont ainsi envisagés en cas d’infection dans les écoles, avec des mesures toujours plus strictes selon l’étendue de la propagation.

Si un cas isolé est détecté dans l’école, l’élève est placé en isolement chez lui, comme toute personne testée positive. Mais la particularité du plan est d’éviter à ce stade la mise en quarantaine des élèves qui ont été en contact avec le cas positif.

Ces élèves peuvent en effet retourner en classe, tout en restant isolés du reste de la communauté scolaire. Ils restent ainsi «en bulle» dans leur classe, sans manger à la cantine, sans aller en récréation avec les autres élèves de l’école. Ils sont ensuite testés au bout de cinq jours (délai après lequel la charge virale est suffisante pour déterminer si une personne est infectée ou non). Une stratégie positive et jugée «intéressante» par la députée (Déi Gréng).

Des mesures graduelles

Si plusieurs cas positifs sont détectés au sein d’une classe, les élèves sont placés en isolement, mais des mesures plus strictes peuvent être décidées, allant jusqu’à la fermeture de la classe. Ces décisions sont prises au cas par cas par l’école, en concertation avec les équipes du ministère de la Santé, qui considèreront les relations interpersonnelles, ainsi que la source de la contamination, avant de prendre une décision.

De même, si un foyer d’infections est détecté au sein d’une école, l’hypothèse de fermer plusieurs classes, voire toute l’école, reste plausible. Mais cela dépendra de la situation en particulier. Afin que les ministères de l’Éducation nationale et de la Santé soient bien coordonnés, une cellule d’experts issus de ceux-ci a été mise en place pour superviser la politique sanitaire dans l’éducation, sur base de rapports quotidiens évaluant la situation dans les écoles.

Pour éviter les contaminations, le nombre d’élèves est réduit. Si celui-ci est assez bas dans les classes de l’enseignement fondamental, il peut atteindre un maximum de 29 dans les classes de l’enseignement secondaire. Afin de réduire ce nombre, les lycées sont autorisés à organiser les classes du cycle supérieur en apprentissage en alternance (par exemple, une semaine en présentiel, la semaine suivante en régime d’enseignement à distance, auquel cas les élèves participent aux cours en visioconférence). Le même type d’apprentissage à distance que celui pour les élèves en quarantaine.

De nombreuses questions en suspens

Si les grands principes régissant la rentrée ont été présentés, de nombreux détails restent cependant à régler, admet Claude Meisch. Djuna Bernard considère ainsi que le parascolaire et le sport ne sont ainsi manifestement pas la priorité du ministère, au vu du manque d’informations.

Et les conditions de mise en œuvre des congés pour raisons familiales restent très floues: le nombre limité de jours de congés pour les parents prévu par le cadre légal sera-t-il d’application en cas de quarantaine ou d’isolement d’un enfant pour cause de Covid? «Il y a du travail à faire de la part du gouvernement sur la question», admet le président de la commission de la santé et chef de la fraction DP, .

Le sport, les épreuves standardisées, la protection des personnes vulnérables, l’aération des salles de classe et le port du masque dans l’enceinte des établissements scolaires et des infrastructures d’éducation non formelle constituent d’autres questions très ouvertes pour le moment.

Un plan «raisonnable»

Les députés CSV ont quant à eux interrogé le ministre sur la responsabilité des communes: par exemple, en ce qui concerne l’approvisionnement en produits hygiéniques pour assurer le respect des mesures sanitaires. Selon Claude Meisch, les stocks dont disposent les écoles de l’enseignement fondamental devraient suffire dans un premier temps. Par la suite, les communes devront s’occuper de l’approvisionnement.

Mais, dans l’ensemble, si les députés, de l’opposition comme de la majorité, ont posé de nombreuses questions, et si les réponses restent parfois floues, «les échanges ont été très intéressants», assure Gilles Baum.

Le député d’opposition (Déi Lénk), qui regrette la verticalité avec laquelle ce plan a été imposé, sans concertation avec les syndicats et les enseignants, juge lui-même le plan de Claude Meisch «raisonnable», en reconnaissant la complexité qu’est l’organisation d’une rentrée «normale» en pleine pandémie.