En souhaitant une bonne rentrée des classes à tous les concernés, le ministre Claude Meisch a appelé à ce que chacun respecte bien les mesures édictées.  (Photo: Romain Gamba/Archives Paperjam)

En souhaitant une bonne rentrée des classes à tous les concernés, le ministre Claude Meisch a appelé à ce que chacun respecte bien les mesures édictées.  (Photo: Romain Gamba/Archives Paperjam)

Le ministre de l’Éducation nationale a présenté, à un peu plus d’une semaine de la rentrée, «un modèle pour organiser la totalité de l’année scolaire». Qui rend aux écoles le pouvoir sur certaines décisions et qui pourra évoluer en fonction de la situation sanitaire. 

«L’année scolaire 2020-2021 sera placée sous le signe du Covid-19». Le ministre de l’Éducation nationale (DP) ne prend guère de risque en disant cela. C’est plutôt en ce qui concerne les modalités pratiques qui seront en vigueur dans les écoles à partir du 15 septembre prochain que lui et son administration sont attendus.

L’objectif sera double, selon lui: garantir la sécurité de tous et contrôler, tant que faire se peut, le virus. Ce qui est possible «puisque l’école n’est pas le lieu où on se contamine le plus. Il n’y a d’ailleurs pas eu de foyer dans les écoles. Notre approche au cours de l’année passée a été efficace.» Comme les règles sanitaires «ont été bonnes, elles seront maintenues», confirme Claude Meisch.

Un testing ciblé, mobile, une cellule d’experts…

Néanmoins, en collaboration avec le ministère de la Santé et les acteurs du monde de l’enseignement, douze mesures ont été confirmées, renforcées ou bien tout simplement créées.

Une politique de ciblage différencié sera ainsi appliquée. «On pourra réagir en fonction de la situation dans une région géographique, dans une école, et pas seulement selon la situation nationale. S’il y a plus de cas dans une école, on pourra décider de mesures et de restrictions plus fortes à cet endroit. A contrario, les moins concernés auront droit à plus de normalité», explique le ministre.

Une cellule permanente d’experts de l’Éducation et de la Santé va être mise en place. Leur collaboration sera quotidienne, et c’est cette cellule qui pourra décider de certaines mesures ciblées. Charge aussi à elle de communiquer publiquement sur la situation dans le milieu scolaire.

Un testing ciblé va aussi être mis en place, visant les écoles où les cas positifs sont les plus nombreux. «Mais tous les professionnels et les élèves peuvent se faire tester avant la rentrée. Cela garantira une sécurité maximale après le retour des vacances. J’invite à le faire», plaide le ministre. Et des courriers en ce sens ont été envoyés.

Un testing mobile pourra aussi être sollicité et se rendre dans une école. Ce qui est plus simple que de demander à chacun de se rendre dans un centre de test.

Les bâtiments scolaires feront l’objet d’une grande attention: désinfection, mise à disposition de gel, chemins indiquant les circulations imposées… Les pauses seront alternées pour éviter trop de monde dans les cours.

Même vigilance en ce qui concerne les bibliothèques, cours de récréation, cafétéria… «où les mesures demeureront les mêmes et où la vigilance doit être intacte».

Par ailleurs, tous les locaux devront être ventilés fortement tous les soirs, et même en journée quand cela est possible.

L’option de donner des cours en extérieur est encouragée, puisque «la nature est un lieu pédagogique optimal».

En ce qui concerne les contacts entre adultes, par exemple lors des réunions de parents, la distanciation sociale de 2m devra être respectée. Sinon, le port du masque sera obligatoire.

Un vade-mecum sur la manière de réagir si un enfant a un ou des symptômes va être transmis aux parents et enseignants. Si un enfant semble malade, il devra rester chez lui. Un parent aura toujours droit au congé pour raisons familiales.

Dans les salles de sport: masque ou protection obligatoire dans les vestiaires et sur le parcours depuis ceux-ci. On ne pourra les enlever qu’en faisant ses exercices, ou sous la douche.

Quant aux excursions, elles seront autorisées dans le pays, dans un premier temps. Mais selon un protocole sanitaire strict.

Plus d’autonomie pour les lycées

Le port de la protection buccale et nasale? Elle reste de vigueur jusqu’au moment où l’on est sur sa chaise en classe, notamment quand on circule dans les couloirs. Mais là aussi, il y a des nouveautés, notamment en ce qui concerne les lycées. «Les élèves des dernières années se comportent face au virus plus comme des adultes que comme des enfants», souligne Claude Meisch. Les lycées pourront donc aller plus loin dans les mesures, selon leur volonté.

Ainsi, chaque direction peut décider d’imposer le masque en classe. «Cela offre plus de sécurité, mais cela peut aussi empêcher le déroulement normal du cours», pointe le ministre. Lors des examens, le port du masque ne sera jamais obligatoire.

De même, décision peut-être prise par chaque lycée de proposer un mix entre cours en présentiel et à distance. Et cela à des groupes d’élèves plus ou moins importants, pour certains cours et pas d’autres…

15.500 tablettes commandées

«Chaque lycée doit, avant de se décider, se concerter avec les professeurs et les parents. Ce sont des décisions qui demandent évidemment du doigté», prévient Claude Meisch.

Tous les élèves n’étant pas équipés de la même manière pour suivre éventuellement des cours à distance, une commande de 15.500 tablettes a été passée pour en fournir à ceux qui n’en ont pas.

Bonne nouvelle, par contre, pour ceux qui fréquentent les cantines scolaires, «puisque l’on va vers un retour à plus de normalité, une nutrition saine et équilibrée étant une priorité»: des tables jusqu’à 10 personnes, masque lors des déplacements, on ne pourra se servir soi-même, même à un buffet... «Ce sont finalement les mêmes mesures que dans les cafés et restaurants», explique le ministre.

Pour les lycéens, des lunch packs resteront disponibles.

Rien ne change dans les maisons relais

Dans les maisons relais, «rien ne change. Les groupes peuvent aller jusqu’à 30 enfants sans port du masque.» Mais celui-ci devient obligatoire dès qu’il y a un contact avec quelqu’un d’extérieur.

Toutes ces mesures, couplées «au respect des gestes barrières», doivent aider à débuter la nouvelle année scolaire le plus normalement possible, tout en sachant qu’elle ne sera comparable à nulle autre.