Claude Meisch a expliqué que l’un des objectifs était de concilier éducation et sécurité sanitaire. (Photo: Capture d’écran/gouvernement.lu)

Claude Meisch a expliqué que l’un des objectifs était de concilier éducation et sécurité sanitaire. (Photo: Capture d’écran/gouvernement.lu)

Le retour des élèves dans les écoles se fera de manière progressive à partir du 4 mai. Avec des mesures strictes afin d’éviter tout risque de propagation du Covid-19.

L’année scolaire 2019-2020 restera certainement dans les annales, par la faute de la pandémie de Covid-19. , l’enseignement à distance est devenu la règle. «C’est une situation tout à fait unique face à laquelle nous avons dû nous adapter et faire preuve de créativité», a expliqué le ministre de l’Éducation nationale  (DP), qui a détaillé la stratégie de réouverture des différents établissements scolaires et des structures d’accueil des plus petits.

En accord avec les autorités de santé, les objectifs sont de plusieurs ordres: garantir la continuité de l’éducation et finir l’année scolaire à la date prévue, assurer la bonne tenue des examens, travailler avec des mesures restrictives pour protéger le personnel des écoles et les élèves. «Plusieurs scénarios ont été élaborés pour concilier ces aspects d’enseignement et de santé», a expliqué le ministre. «Une approche consistait à faire prévaloir l’intérêt économique, les parents devant retourner au travail. L’autre privilégie l’aspect sanitaire.» C’est cette dernière qui a été retenue.

Certes, les écoles vont rouvrir, «mais le fonctionnement sera différent de ce qu’on connaît habituellement, et même depuis la mi-mars».

Des classes divisées en deux

La principale mesure consiste en la division des classes en deux groupes. L’un viendra à l’école avant d’acquérir des apprentissages durant une semaine, l’autre renforcera ses acquis par du travail à domicile. La semaine suivante, les groupes sont inversés. «Les enseignants donneront donc le même cours deux semaines de suite», souligne Claude Meisch. «Les titulaires formeront les groupes en tenant compte, je suppose, des demandes des élèves quand c’est possible.» Il sera aussi tenu compte des fratries. Le but est «d’éviter une rentrée avec 100.000 élèves d’un coup, mais aussi de mieux gérer le transport scolaire et la distanciation sociale».

Plusieurs autres mesures ont aussi été décidées:

– Une protection buccale sera obligatoire dans l’école, mais facultative en classe. «Mais un enseignant pourrait la souhaiter. Ce sera à lui de décider.» Cette protection sera aussi imposée durant le transport scolaire collectif. Recommandation sera faite aux parents de conseiller aux enfants de la porter «entre le domicile et l’école». 

- Du désinfectant sera mis à disposition dans les écoles. Le nettoyage des mains est conseillé toutes les heures.

- Les élèves resteront dans leur groupe, pour éviter tout mélange.

- Les cours de sport sont suspendus. 

- Les cantines sont fermées. Des solutions sont à l’étude pour le lycée. 

- Des mesures seront prises pour la circulation dans les parties communes: couloirs, escaliers…

- Les regroupements inutiles seront évités. Les récréations se feront par exemple en plusieurs vagues pour respecter plus facilement la distanciation de 2 mètres.

- Les membres du personnel vulnérables ne reviendront pas dans les écoles. Les élèves dans la même situation resteront chez eux.

Reprise en plusieurs temps

À partir du 20 avril, «les activités d’aide et d’assistance au profit des enfants et des jeunes les plus fragiles reprennent pour offrir à cette population cible une prise en charge ponctuelle, adaptée à leurs besoins. Les professionnels des structures en question sont autorisés à établir un contact direct et ponctuel avec les enfants et jeunes concernés, dans le strict respect des consignes sanitaires émises par la Direction de la santé.» Ce sera aussi la reprise des services ambulatoires du secteur de l’aide à l’enfance et à la famille, notamment de l’Office national de l’enfance. Les centres de compétences en psychopédagogie spécialisée et centres sociothérapeutiques, dans la mesure où la continuité d’une thérapie, d’une rééducation ou d’un diagnostic en dépend, reprendront aussi leurs activités. 

Le 4 mai, les élèves de première (classique et général) et de terminale professionnelle seront les premiers à rentrer «pour permettre aux élèves de clôturer leur année terminale et d’obtenir en bonne et due forme leur diplôme. Les cours dans ces classes reprendront le 4 pour l’ensemble des élèves et se poursuivront jusqu’au 8 mai 2020. Pour garantir la distanciation sociale, les élèves de chaque classe sont divisés en deux groupes, A et B. Les directions des lycées établiront un emploi du temps avec un horaire différé pour chacun des deux groupes.» 

Comme souhaité par certains, «la semaine du 11 mai sera consacrée aux devoirs en classe. La prise en compte des résultats de l’année scolaire ne se fera pas au détriment des élèves. Ainsi, à la demande de l’élève, un devoir en classe optionnel pourra être rédigé dans un maximum de trois disciplines au cours de la semaine du 18 mai. La note du devoir optionnel sera prise en compte dans le calcul de la note semestrielle», indique le ministère.

Leurs examens ne pourront porter que sur la matière vue avant le 13 mars et débuteront, comme prévu, le 25 mai.

Les élèves du lycée (7e à la 2e classique et général, classes non terminales de l’enseignement professionnel) seront de retour le 11 mai. Avant le congé de la Pentecôte, les contenus traités dans le cadre de l’enseignement à distance seront consolidés en classe. Un test aura lieu avant la Pentecôte, un autre après. Pour améliorer leur moyenne, ils pourront choisir de radier la note la moins favorable.

L’enseignement musical individuel reprendra le 11 mai, les cours collectifs restent suspendus.

Les 4 cycles de l’enseignement fondamental reprendront le 25 mai, là aussi avec des classes divisées en deux et des horaires comprimés. C’est aussi à cette date que crèches et maisons relais pourront rouvrir. Des mesures devront évidemment être prises pour y éviter des contacts entre enfants qui ne se fréquentent pas à l’école.

Le ministre a aussi annoncé que des aides seront offertes aux parents qui devront jongler avec leur travail et l’enseignement en alternance de leurs enfants. Le congé familial restera évidemment une possibilité. 

La situation restera compliquée jusqu’à la fin de l’année scolaire, «dont il n’est pas question de repousser la date». Mais Claude Meisch espère «qu’il y aura rapidement des rires et de la joie dans les salles de classe. Je suis sûr que la vie recommencera dans nos écoles pour aller petit à petit vers un retour à une situation normale.»