Pour Gilbert Théato, «Neistart Lëtzebuerg a agi comme un catalyseur pour la promotion de la transition énergétique». (Photo: Myenergy)

Pour Gilbert Théato, «Neistart Lëtzebuerg a agi comme un catalyseur pour la promotion de la transition énergétique». (Photo: Myenergy)

Le GIE Myenergy observe un regain d’intérêt de la part du public pour les aides énergétiques dont les montants ont été récemment relevés dans le cadre du plan de relance – entre 25% et 50%. Explications avec le directeur de l’organisation, Gilbert Théato.

Alors que l’habitat est au cœur du salon Home & Living Expo qui s’ouvre ce samedi, la question de sa performance énergétique gagne en importance pour les candidats à l’achat et à la rénovation. Le Luxembourg dispose à ce propos d’un régime d’aides financières qui peut s’avérer être intéressant. Explications.

Constatez-vous, chez Myenergy, une hausse de la demande des particuliers concernant des informations en matière d’amélioration de la performance énergétique de leur habitation?

– «Très clairement, oui. Nous avons, dans nos activités, une mission d’information et de conseil des consommateurs, principalement des particuliers. Pour ces deux éléments, nous avons clairement une hausse considérable. Pour les mois de juin et juillet, si nous comparons entre 2019 et 2020, nous avons plus que triplé les appels sur notre hotline téléphonique. Nous avions 300 appels en juin 2019, et plus de 1.000 en juin 2020. En ce qui concerne les conseils de base en énergie donnés au domicile des particuliers, on peut dire que, pour les derniers mois, nous faisons 2,5 fois plus de conseils qu’il y a un an.

Cette tendance résulte-t-elle du confinement, qui a laissé davantage l’opportunité aux propriétaires de se consacrer à leur habitation, ou bien du plan Neistart Lëtzebuerg, qui a revu à la hausse les aides financières?

«Il faut avouer qu’au début du confinement, c’était assez tranquille. Les gens, cependant, se sont posé des questions quand ils étaient à la maison. Et quand le déconfinement s’est amorcé, ils ont recommencé à se manifester pour avoir des informations et des conseils. Mais cela ne suffit pas à expliquer la forte augmentation que nous avons eue: les demandes ont augmenté très considérablement à partir du lancement du programme Neistart Lëtzebuerg, qui a agi comme un catalyseur pour la promotion de la transition énergétique.

En quoi le relèvement des aides à la rénovation énergétique impacte-t-il le travail de Myenergy?

«Nous avons réagi en intégrant un conseiller supplémentaire externe dans notre équipe (désormais de sept conseillers), en nous réorganisant en interne et en décalant certains projets dans le temps. Cela s’est relativement bien passé. Par contre, d’autres activités, comme les conférences d’information organisées dans les communes, n’ont pu être réalisées suite aux nouvelles normes sanitaires.


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Au Luxembourg, l’offre en matière de rénovation énergétique des habitations de la part des artisans locaux suffit-elle, face à la demande?

«En général, j’estime que la demande peut être couverte par l’offre qui est proposée au Luxembourg, tout en sachant que ce sont aussi bien des sociétés luxembourgeoises que des entreprises des régions frontalières qui ont leur part de marché dans ce business. Face à la demande actuelle, la situation est encore difficile à juger; il faudra attendre pour voir jusqu’à quel degré les demandes de conseil se répercutent sur des projets précis. En tout cas, pour faire face à une rénovation énergétique conséquente, l’artisanat aura, dans les années à venir, des opportunités intéressantes.

Remarquez-vous une conscientisation du public sur les questions d’efficience énergétique, ou bien l’appât de la prime joue?

«Je pense que ce n’est pas seulement lié aux aides. Évidemment, les aides donnent toujours un bon coup de pouce pour stimuler les gens à faire quelque chose. Mais les dernières années ont montré que la conscience climatique a évolué. Par exemple avec les ‘’, les gens se rendent compte qu’il y a de nouveaux challenges à relever. Nous constatons un grand intérêt, non seulement pour la rénovation énergétique, mais aussi pour des mesures comme l’installation de panneaux photovoltaïques, d’une nouvelle chaudière, d’un passage des énergies fossiles aux renouvelables.

Les aides octroyées par les communes sont trop méconnues.
Gilbert Théato

Gilbert ThéatodirecteurGIE Myenergy

Il n’y a pas de réponse universelle, mais quelle part de l’investissement les aides peuvent-elles atteindre?

«Les aides ne vont pas au-delà des 50% des coûts éligibles. Toutefois, avec les suppléments du programme Neistart Lëtzebuerg, un plafond de 75% des coûts éligibles est possible. Ces aides sont quand même considérables au Luxembourg par rapport à ce qui se fait à l’étranger. Quand j’échange sur le sujet avec mes confrères à l’étranger, ils sont généralement surpris. Cela donne des montants très avantageux.

Pour se faire une idée des sommes allouées, l’application Myrenovation, téléchargeable gratuitement, propose d’évaluer rapidement le montant des aides auxquelles on peut prétendre. Il y a aussi les aides octroyées par les communes; elles sont trop méconnues. L’application donne la possibilité de voir tout de suite que les montants sont vraiment intéressants pour un projet de rénovation.

Et je dirais que nous ne sommes pas loin des 50% des montants engagés pour financer la rénovation. Évidemment, cela dépend toujours du projet concret et des matériaux mis en place. En plus, il ne faut pas oublier qu’il existe un bonus écologique pour certains matériaux de rénovation.

Dans l’ensemble, la population est-elle bien informée du régime des primes à la rénovation énergétique et à la promotion des systèmes de chauffage basés sur les énergies renouvelables?

«C’est toujours un ‘work in progress’, et des outils, comme l’application Myrenovation justement, peuvent contribuer à faciliter cette transmission de l’information. Mais assurément, la population est davantage consciente de l’intérêt d’améliorer l’efficience énergétique de son habitation.»