Nicolas Schmit a retrouvé pour deux heures les députés luxembourgeois aux côtés de son collègue à l’Économie. (Photo: Chambre des députés)

Nicolas Schmit a retrouvé pour deux heures les députés luxembourgeois aux côtés de son collègue à l’Économie. (Photo: Chambre des députés)

En visite lundi à la Chambre, Nicolas Schmit, commissaire européen chargé de l’emploi et des droits sociaux, a mis en avant l’engagement de la Commission afin de sauver les jeunes du chômage alors que la crise leur ferme les portes du marché du travail.

Invité , à échanger avec les députés lundi matin, le commissaire luxembourgeois,  (LSAP), a insisté sur les efforts de la Commission européenne voués à . «Nous allons tout faire pour ne pas avoir un chômage de masse, sachant qu’il affecte beaucoup les jeunes», assure-t-il.

Outre l’aide évoquée par M. Breton visant à financer le chômage partiel – «le Luxembourg n’en sera pas le premier candidat puisqu’il peut emprunter dans de meilleures conditions grâce à son triple A», glisse-t-il –, M. Schmit souligne l’attachement de la Commission aux «bonnes conditions de travail» de tous les travailleurs puisque «le lieu de travail est un lieu de risque, comme nous l’avons vu récemment en Allemagne» dans le secteur de l’abattage des animaux.

Cette transformation de l’organisation du travail sous l’effet du développement du télétravail ne va pas disparaître. Il faut voir comment elle peut être rendue compatible avec le Code du travail.
Nicolas Schmit

Nicolas Schmitcommissaire chargé de l’emploi et des droits sociauxCommission européenne

Surtout, le commissaire souligne la «double crise» qui percute le marché du travail: celle due au Covid-19 et celle «des transformations profondes», à savoir l’«accélération de la digitalisation». «Cette transformation de l’organisation du travail sous l’effet du développement du télétravail ne va pas disparaître. Il faut voir comment elle peut être rendue compatible avec le Code du travail.» Et de faire allusion aux discussions à ce sujet lors de la tripartite du 3 juillet.

«La priorité, c’est d’aider les jeunes», assène M. Schmit. «Ils ont été les principales victimes de la crise financière et risquent d’être à nouveau les premières victimes de cette crise. Beaucoup de jeunes ont des relations de travail encore précaires, les activités de la ‘geek economy’ connaissent des difficultés et ceux qui arrivent sur le marché du travail trouvent souvent porte close puisqu’aucune entreprise n’embauche dans les circonstances actuelles, ne sachant pas comment son activité va évoluer.»

Trois mesures ciblées pour l’apprentissage et la formation continue

C’est pourquoi la Commission a adopté le programme YES – pour Youth Employment Support – comportant des mesures ciblées afin de soulager les jeunes le temps que l’économie redémarre. Avec trois axes principaux:

- renforcement de la «garantie jeunesse»: ce dispositif vise à assurer aux moins de 25 ans une offre de qualité pour un emploi, une formation continue, un apprentissage ou un stage dans les quatre mois suivant la perte de leur emploi ou la fin de leurs études. 5 millions de jeunes en ont profité. M. Schmit évoque un accent sur les «connaissances numériques» indispensables pour trouver un emploi;

- subventionnement de l’apprentissage: «Les PME en difficulté ne vont plus prendre d’apprentis, or ces gens manqueront sur le marché du travail quand l’économie repartira», insiste M. Schmit. «Il faut un système de formation solide, qui intègre les nouvelles technologies et soit proche du marché du travail.»;

- agenda des compétences pour accompagner la transformation digitale et verte: les 12 actions de cet agenda visent à stimuler la formation tout au long de la vie en établissant des partenariats avec les États membres, les entreprises et les partenaires sociaux. Un outil d’autant plus crucial pour «réussir l’approche des écosystèmes industriels afin de relancer l’industrie de pointe».

Le chômage des frontaliers en suspens

Le commissaire chargé de l’emploi et des droits sociaux a également évoqué la «protection sociale essentielle pour tous». Interrogé par (Piraten) sur les  – alors qu’il s’était contre l’idée d’une indemnisation du chômage des frontaliers prise en charge par le pays du dernier emploi, ce qui exposerait le Luxembourg à un pour l’Adem –, il a botté en touche, indiquant que le compromis devait être trouvé entre le Conseil et le Parlement européens.

Or si aucun compromis n’est atteint, c’est à lui que reviendra la charge de retravailler le texte pour le présenter aux deux institutions codécisionnaires en la matière.