Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a montré à nouveau son intérêt pour un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. (Photo: Chambre des députés / Flickr)

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a montré à nouveau son intérêt pour un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. (Photo: Chambre des députés / Flickr)

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, est en visite au Luxembourg ce lundi. Ce matin, le Français a rappelé son soutien à une taxe aux frontières au nom de l’équité et la toolbox mise en place par la Commission européenne pour protéger l’UE, notamment contre Huawei.

«Pas de naïveté et de l’équité.» La punchline du commissaire européen au Marché intérieur est efficace, reste à la mettre en musique. Thierry Breton et la Commission européenne veilleront à mettre en place des outils pragmatiques et à tenter de rétablir une équité «en respectant les règles de l’Organisation mondiale du commerce», a précisé le Français, devant la Chambre des députés, au début de sa visite d’un jour au Luxembourg.

Interrogé par (DP), l’ancien ministre français des Finances a d’abord évoqué , qui doit permettre d’«éviter les distorsions de concurrence», «y compris pour des entreprises qui voudraient acquérir tout ou partie d’entreprises européennes fragilisées par la crise».

Avant de se dire favorable à «un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, un mécanisme que tout le monde appelle une taxe aux frontières, qui arrive au même résultat, mais c’est un ‘mécanisme’. C’est un élément important que nous soutenons.» La logique est que, face à l’arrivée sur le marché de produits – asiatiques – moins chers parce qu’ils ne respectent pas de critères environnementaux du même niveau que les critères européens, l’Europe doit pouvoir agir et protéger ses entreprises vertueuses.

Une bonne intention, avant de rêver vraiment d’un impact positif sur les recettes de l’UE.

La 5G et les deux champions européens

Quelques minutes auparavant, questionné par (CSV), le commissaire européen avait évoqué un autre mécanisme de défense de l’Union européenne, , rendue publique fin janvier. Cette boîte à outils définit les critères qui font d’un fournisseur de services «un fournisseur à risques» dans le déploiement de la 5G.

«J’aimerais aussi revenir sur un certain nombre de choses qui ont été dites et qui ne sont pas justes: nous avons en Europe deux fournisseurs pour la 5G (Nokia et Ericsson, ndlr) et l’Europe est le premier continent en termes de 5G, avec 60% des brevets mondiaux sur la 5G qui sont déposés et avec le plus grand nombre de contrats.»

M. Breton est même allé un cran plus loin en expliquant aux députés que «les États qui sont derrière certains fournisseurs ou qui sont des investisseurs importants devront considérer cette toolbox. À charge pour eux de l’adopter en y ajoutant des investissements supplémentaires», d’autant que l’Europe veut protéger la donnée. Une manière d’évoquer le cas Huawei, souvent présenté comme le faux-nez de Pékin.

Les deux champions européens sont tellement intéressants que les États-Unis, , s’interrogent sur , pour s’assurer du matériel nécessaire au déploiement de la 5G.

Dans son discours introductif, le commissaire européen au Marché intérieur avait rappelé la vision stratégique de la Commission européenne, composée d’un pacte vert, d’une dimension centrée sur la transition numérique et d’une autre sur la souveraineté stratégique. La Commission européenne, qui devrait dégager 100 milliards d’euros en septembre pour généraliser le recours possible au chômage partiel, a aussi prévu un plan de relance à 750 milliards d’euros, 500 milliards d’euros de subventions et 250 milliards d’euros d’accès à des financements pour les pays qui en auraient le plus besoin.

Fin de journée chez SES

Thierry Breton a salué les efforts du Luxembourg en matière de numérique, notamment concernant le high performance computing, mais a ajouté quelques volets, comme la connectivité, un plan ambitieux sur l’intelligence artificielle, sur le cloud européen (Gaia-X) ou encore sur les systèmes de communication sécurisés.

Après un passage par l’Université du Luxembourg, où il sera reçu par le recteur et son vice-recteur en charge de la recherche Jens Kreisel, le commissaire terminera sa journée par une visite de SES, où il rencontrera son CEO, .

Une belle occasion pour le Français de préciser son idée de satellite pour les start-up ou de réseau de satellites à basse orbite, à l’instar de ceux que veulent faire les concurrents américains de SES. Car le leader mondial des opérateurs de satellites mise sur une infrastructure à base d’un super-satellite à moyenne et haute orbite.