Après avoir prononcé son engagement solennel devant la CJUE lundi, Nicolas Schmit a présenté mardi la feuille de route de la Commission en vue d’une «Europe sociale forte pour des transitions justes». (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Après avoir prononcé son engagement solennel devant la CJUE lundi, Nicolas Schmit a présenté mardi la feuille de route de la Commission en vue d’une «Europe sociale forte pour des transitions justes». (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le commissaire luxembourgeois chargé de l’emploi et des droits sociaux a présenté mardi la feuille de route de la Commission concernant la «construction d’une Europe sociale forte pour des transitions justes». En commençant par le lancement d’une consultation sur l’opportunité d’intervenir au niveau européen sur les salaires minimums.

Après l’Europe verte promise par le Pacte vert – et notamment la proposition mardi du Fonds de transition juste, un fonds de 7,5 milliards destiné à accompagner les régions dépendantes de la production de charbon –, la Commission pose ses jalons pour une Europe sociale. Avec un programme ambitieux puisque dès 2020, la Commission prévoit de lancer des initiatives concernant l’égalité entre les hommes et les femmes (notamment en matière de rémunération), les compétences, la jeunesse, le vieillissement ou encore la réassurance chômage.

Aux manettes: , le commissaire luxembourgeois chargé de l’emploi et des droits sociaux. «Des millions d’Européens vont voir leur vie active changer ces prochaines années», a-t-il déclaré mardi. «Nous devons faire en sorte que la main-d’œuvre de demain puisse prospérer. L’économie sociale de marché innovante et inclusive de l’Europe doit être axée sur les personnes: elle doit leur offrir un emploi de qualité assorti d’un salaire adéquat. Aucun État membre, aucune région, ni aucune personne ne doit être laissé à l’écart. Nous devons promouvoir sans relâche les normes les plus élevées en matière de marchés du travail, afin que tous les Européens puissent mener une vie digne et ambitieuse.»

Patronat et syndicats européens sollicités

La mesure phare de cette feuille de route reste l’idée de salaires minimums équitables pour les travailleurs européens. Nicolas Schmit expliquait ainsi à Paperjam en décembre: «Il faut qu’il y ait un cadre légal pour garantir un salaire social minimum dans tous les pays de l’UE. L’idée n’est pas qu’il y ait un salaire minimum commun à tous les États, mais que chaque pays ait un salaire minimum social qui soit équitable en fonction des conditions de vie et de la compétitivité de chaque pays.»

Première étape mardi avec le lancement d’une première phase de consultation des partenaires sociaux – Business Europe et la Confédération européenne des syndicats – sur la question d’un salaire minimum équitable pour les travailleurs de l’UE. Les partenaires sociaux doivent indiquer s’ils «estiment qu’une action au niveau de l’UE est requise et, dans l’affirmative, s’ils souhaitent la négocier entre eux», précise la Commission.

Celle-ci évite donc l’écueil d’un salaire minimum identique dans tous les pays alors que la diversité des économies rend cette perspective inapplicable. Tout en rappelant qu’elle «souhaite s’assurer que tous les systèmes sont adéquats, offrent une couverture suffisante, prévoient une consultation approfondie des partenaires sociaux et sont assortis d’un mécanisme de mise à jour approprié».

Le niveau des salaires minimums  et concerne également une part de la population différente: entre 5 et 10% des actifs dans la plupart des pays (le Luxembourg juste au-dessus), entre 15 et 20% pour le Royaume-Uni et le Portugal, mais plus de 30% en Roumanie. Si les partenaires sociaux estiment une action communautaire nécessaire, une deuxième phase sera lancée afin de recueillir leur avis sur chaque mesure proposée.