Le Luxembourg devra lui aussi revoir à la hausse ses exigences, en particulier concernant les PM2,5 et le NO2, s’il veut préserver la santé de sa population. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg devra lui aussi revoir à la hausse ses exigences, en particulier concernant les PM2,5 et le NO2, s’il veut préserver la santé de sa population. (Photo: Shutterstock)

La pollution de l’air serait nocive pour la santé à des niveaux de concentration bien plus faibles qu’on ne le croyait. L’OMS a donc abaissé ses seuils concernant certains polluants, comme les particules fines ou le dioxyde d’azote. L’UE, et par conséquent le Luxembourg, devra s’aligner.

La pollution est l’une des principales menaces environnementales pour la santé. En Europe, 400.000 personnes en meurent chaque année prématurément, selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), et 7 millions dans le monde, selon l’OMS.

Mais les dernières données scientifiques compilées par l’OMS montrent que la pollution de l’air a des effets néfastes sur la santé . D’où la publication, mercredi 22 septembre, de nouvelles lignes directrices mondiales par l’OMS, avec un abaissement conséquent de la quasi-totalité des seuils de référence par rapport aux lignes directrices de 2005.

Six polluants sont concernés: les particules en suspension PM10 et PM2,5, l’ozone (O3), le dioxyde d’azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et le monoxyde de carbone (CO).

Des seuils nettement abaissés

Parmi les polluants les plus importants, les PM2,5, particulièrement nocives puisqu’elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons et même dans la circulation sanguine, voient leur seuil annuel passer de 10µg/m3 à 5µg/m3, et le seuil journalier de 25µg/m3 à 15µg/m3.

Le NO2, très nocif pour les poumons, voit quant à lui son seuil annuel divisé par trois, en passant de 40µg/m3 à 10µg/m3, et avec un nouveau seuil journalier – il n’y en avait pas auparavant – à 25µg/m3.

Ces nouveaux seuils restent de simples recommandations, n’étant pas juridiquement contraignants. Mais ils pourraient avoir des conséquences sur les réglementations des États. L’Union européenne pourrait ainsi se voir influencer, alors que la Commission a proposé dans une stratégie «zéro pollution» et envisage, notamment sous pression du Parlement européen, .

L’UE à la traîne

Jusque-là, les seuils prévus par l’UE, quant à eux juridiquement contraignants, étaient dans l’ensemble déjà moins exigeants que ceux de l’OMS datant de 2005. Ce qui risque bien évidemment de s’aggraver. L’UE prévoit ainsi un seuil annuel bien plus élevé pour les PM2,5 (25µg/m3, contre 5µg/m3 désormais à l’OMS) et aucun seuil journalier.

Le Luxembourg au-dessus des seuils

Le Luxembourg devra lui aussi revoir à la hausse ses exigences, en particulier concernant les PM2,5 et le NO2. Avec un taux de PM2,5 de 10,1µg/m3 en 2019, le pays respecte les valeurs actuelles de l’UE et dépassait de peu celles de l’OMS. Mais il est désormais loin d’atteindre la nouvelle recommandation de 5µg/m3 de cette dernière.

Idem pour le NO2. Le pays dépassait ponctuellement le seuil de 40µg/m3 fixé par l’UE ainsi que par l’OMS et avait engagé . Mais il est désormais très loin d’atteindre le nouveau seuil de 10µg/m3.

Or si les recommandations de l’OMS ne sont pas contraignantes, les respecter reste essentiel: le dépassement de ces nouveaux seuils est associé «à des risques importants pour la santé», prévient l’OMS. La sanction ne serait donc pas économique, le pays respectant les normes de l’UE, mais certaine pour la santé de la population.