Le Parlement européen appelle à aligner les seuils européens en matière de pollution de l’air sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus exigeantes. (Photo: Shutterstock)

Le Parlement européen appelle à aligner les seuils européens en matière de pollution de l’air sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus exigeantes. (Photo: Shutterstock)

Le Parlement européen veut renforcer les normes européennes en matière de pollution de l’air, en alignant les seuils européens de certains polluants sur ceux de l’OMS, plus exigeants.

Chaque année, selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). C’est une des raisons pour laquelle le Parlement européen a adopté, le 25 mars dernier, un rapport visant à renforcer les normes européennes en la matière. La Commission européenne devrait – ou non – le prendre en compte lors de la publication en mai de son plan d’action «zéro pollution».

Ce rapport veut notamment inciter les gouvernements à améliorer leur bilan en matière d’application des lois sur la qualité de l’air. Mais il appelle surtout à aligner les normes européennes sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus exigeantes.

Si les normes concernant le dioxyde d’azote (NO2) sont déjà alignées, deux polluants sont principalement concernés: le dioxyde de soufre (SO2) et les particules. La limite d’exposition quotidienne pour le SO2 fixée par l’UE (125µg/m3) est ainsi plus de six fois supérieure à celle de l’OMS (20µg/m3) et donc beaucoup moins protectrice.

Les particules se distinguent, quant à elles, en deux catégories: les particules PM10 (de diamètre inférieur à 10µm), dont le seuil annuel (40µg/m3) est le double de celui de l’OMS. Et les particules fines PM2,5, plus nocives, car elles pénètrent plus profondément dans l’organisme, et dont l’écart avec l’OMS est encore plus important: 25µg/mdans l’UE, contre 10µg/m3 pour l’OMS. Ce à quoi s’ajoute le fait que l’UE ne fixe aucune limite d’exposition journalière, quand l’OMS fixe un seuil de 25µg/m3 à ne pas dépasser sur 24 heures.

Conclusions alarmantes

Le rapport propose aussi d’étendre ces normes à des polluants jusqu’alors non réglementés et pourtant bien nocifs, comme les particules ultrafines (de l’ordre du nanomètre), le carbone noir, le mercure ou encore l’ammoniac.

Un tel renforcement paraît urgent, alors que de récentes études scientifiques sur le sujet arrivent à des conclusions alarmantes. Au niveau mondial, Au vu de ces résultats, l’OMS plancherait d’ailleurs sur un renforcement de ses propres directives.

Le Luxembourg concerné

Le Luxembourg ne serait d’ailleurs pas épargné par une telle réforme. La pollution de l’air y provoque 260 morts prématurées par an, selon l’AEE. Et – ce qui a d’ailleurs incité le ministère de l’Environnement à adopter un projet de Plan national de la qualité de l’air, visant à atteindre les valeurs limites pour le NO2 d’ici 2024.

Le Luxembourg fait en outre partie des États membres de l’UE considérés par la Commission européenne comme présentant «un risque élevé de non-respect des engagements en matière de réduction des émissions d’ammoniac pour la période 2020-2029, ainsi que pour 2030 et au-delà».

Concernant les particules fines, si le Luxembourg respecte les normes européennes, il dépasse encore les seuils fixés par l’OMS. Qui devraient donc de toute façon être renforcés à terme.

Cet article est issu de la newsletter Paperjam Green, le rendez-vous mensuel pour suivre l’actualité verte au Luxembourg.