Le torchon brûle entre l’ancienne bourgmestre et l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD). Acte I: la conseillère communale aurait évoqué des informations internes au Centre hospitalier Émile Mayrisch (CHEM) lors de la séance du 6 décembre.
«, conseillère municipale, membre du conseil d’administration du CHEM, ancienne bourgmestre, ancienne députée et ancienne présidente du conseil d’administration du CHEM, a déclaré qu’elle n’avait plus confiance dans la personne du directeur général, le Dr Hansjörg Reimer, ce qui est pour le moins choquant pour une intervention publique, et elle s’est adonnée à des affirmations confuses, voire mensongères, à l’encontre du corps médical et de ses représentants, en particulier du Dr Alain Schmit en sa qualité de président de l’Association des médecins et médecins-dentistes», rapporte la lettre ouverte de l’AMMD envoyée au bourgmestre eschois le 16 décembre.
Les temps du système de santé luxembourgeois comme on le connaît jusque-là, avec une approche centrée sur le système hospitalier, ne correspondent désormais plus à l’actualité ni à la réalité d’aujourd’hui.
Une prise de position qui suscite l’indignation de l’AMMD. «Il est encore inacceptable que Mme Spautz stigmatise le corps médical et médico-dentaire, ainsi que ses représentants en les qualifiant de ‘lobbyistes extrêmes’, et ceci du seul fait que l’AMMD propose des idées qu’elle ne partage pas, ou concrètement, qu’elle ne veut pas comprendre», poursuit l’AMMD.
Le différend entre Mme Spautz et l’AMMD concerne en particulier la potentielle ouverture de cabinets extrahospitaliers. La fin du monopole des hôpitaux sur les examens IRM et scanners a en effet été prononcée l’été dernier et concrétisée par un arrêt du tribunal administratif . Mme Spautz y voit, selon les propos rapportés à l’AMMD, un danger pour la sauvegarde de l’emploi des salariés des hôpitaux ainsi que pour les patients.
L’AMMD considère au contraire que «les temps du système de santé luxembourgeois comme on le connaît jusque-là, avec une approche centrée sur le système hospitalier, ne correspondent désormais plus à l’actualité ni à la réalité d’aujourd’hui. En continuant à se tenir à des idées sectaires et partisanes ancrées dans le siècle passé, on risque de mettre en danger des milliers d’emplois du secteur de la santé de notre pays.»
Le syndicat affirme encore que «contrairement aux allégations de Mme Spautz, l’AMMD ne souhaite pas ‘créer une médecine centrée sur le profit’ en mettant en place des structures commerciales, mais elle souhaite créer des unités ambulatoires innovantes et flexibles, aptes à faire face aux impératifs d’un monde qui change, en investissant dans le progrès». Et de poursuivre, exemples à l’appui: «Le ‘shift’ de l’hospitalier vers l’extrahospitalier/ambulatoire n’est pas une lubie créée par l’AMMD. Il s’agit d’une réalité trop longtemps ignorée par un certain nombre de décideurs politiques, attitude et état d’esprit partisan dont Madame Spautz est le reflet.» Ce virage ambulatoire figure d’ailleurs dans le programme gouvernemental. Et le ministre de la Santé, (LSAP), s’est montré ouvert à l’émergence de cabinets hospitaliers décentralisés – un avant-projet de loi a d’ailleurs été .
Le bourgmestre d’Esch-sur-Alzette n’a pas non plus apprécié que Mme Spautz étale les discussions stratégiques du CHEM, dont il préside le conseil d’administration, sur la place publique, rapporte RTL.