L’éducation va continuer son évolution pour être plus flexible et se diriger davantage vers le terrain professionnel.  (Photo: Shutterstock)

L’éducation va continuer son évolution pour être plus flexible et se diriger davantage vers le terrain professionnel.  (Photo: Shutterstock)

Quel est l’avenir de l’institution scolaire au Luxembourg? Plus de langues, plus de digital, plus d’interaction... Vue d’ensemble du développement de l’enseignement adapté aux besoins luxembourgeois, dans le cadre de notre dossier éducation.

La classe du futur

La salle de cours sera encore bien là à l’avenir, mais elle va sans doute considérablement évoluer. «Selon moi, elle devra être nettement plus flexible», souligne le ministre de l’Éducation nationale . «À certains moments, le professeur donnera cours face à ses élèves, comme on l’imagine toujours. Mais à d’autres moments, il faudra de la modularité pour permettre le travail en petits groupes.»

La classe pourrait aussi sortir de l’école. «C’est une évidence à mes yeux», poursuit Claude Meisch. «L’enseignement ne peut plus se passer dans le cadre exclusif de l’école. Il faut aller sur le terrain, notamment à la découverte du monde professionnel, des entreprises... pour se confronter à la réalité.»

La classe sera encore et toujours plus digitale, et les programmes de cours devront s’adapter. «Mais à certains moments, il faudra aussi revenir au ‘switch off’, car certains apprentissages nécessitent un travail sans le digital, par exemple l’apprentissage de l’écriture.»

Une business school?

Certains rêvent d’une vraie business school, mais la loi sur l’université ne permet pas sa création. Le ministère de l’Enseignement supérieur confirme donc qu’aucun projet ne dort dans les cartons.

«D’autant que l’Uni a adapté ses enseignements aux besoins de la place financière, souligne le ministère de l’Enseignement supérieur. Ce qui n’était pas tout à fait le cas au début. Et cela évoluera encore en fonction des besoins, évidemment.»

Le professeur du futur

Évidemment, le professeur du futur (et déjà maintenant) devra être agile avec les nouvelles technologies. Pour cela, les responsables sont assez optimistes. Il est vrai que les écoles sont plutôt bien équipées au Luxembourg, ce qui est indispensable.

Surtout, le ministère de l’Éducation nationale signale «que parmi les formations offertes aux enseignants, ce sont celles liées aux technologies numériques et à la manière de s’en servir qui sont spontanément les plus demandées. C’est la preuve qu’il y a une vraie volonté de s’en emparer.»

Cet enseignant 2.0 sera parfois issu du secteur privé, afin de faire passer son expérience aux étudiants. «Selon moi, il devra aussi être capable d’adapter son enseignement aux différents profils qu’il aura en face de lui. Il devra également savoir collaborer avec les parents, la société civile, le secteur privé...», complète le ministre Claude Meisch.

Serait-ce le Yéti, dont on parle beaucoup, mais qu’on ne voit jamais? «Non, de très nombreux enseignants ont déjà ces qualités», ajoute-t-il.

Une faculté de médecine

La première année de médecine est proposée à l’Uni depuis 2005-2006. À partir de la rentrée 2020, le bachelor (trois ans) complet sera organisé. L’université a d’ailleurs récemment nommé le professeur Gilbert Massard en tant que directeur de l’enseignement médical. Il devra élaborer le futur cursus.

Le master n’est pour le moment pas à l’ordre du jour, les étudiants devant l’obtenir dans une université partenaire. En revanche, l’Uni devrait dans les prochaines années proposer des études en spécialisation, notamment dans le domaine de l’oncologie.

L’entreprise dans l’école

Plusieurs lycées évoluent déjà en se rapprochant du monde de l’entreprise. Les liens ne vont cesser de se renforcer au cours des années à venir. Le ministre Claude Meisch est en tout cas très satisfait du projet pilote mis en place au Lycée des arts et métiers de Luxembourg, qui propose depuis la rentrée 2018 trois BTS «high tech».

Surtout, les locaux scolaires sont partagés avec des start-up afin d’inciter les échanges. «Les élèves découvrent la réalité de l’entreprise, les start-up peuvent pour leur part dénicher facilement de futurs stagiaires», commente Claude Meisch.

Plus de langues

La pratique de plusieurs langues sera une évidence. L’éducation plurilingue dans les crèches depuis 2017 a été une étape dans cette direction. «Cette réforme a pour but d’initier l’enfant à la pratique des langues avant d’en débuter l’apprentissage formel dans le fondamental.

Le bilan sera à faire dans une quinzaine d’années», indique le ministère de l’Éducation nationale. Un apprentissage qui se poursuivra dans le secondaire. Tandis que de nouvelles formations professionnelles vont s’ouvrir en anglais et en français dès la rentrée prochaine. À l’Uni, de nombreux diplômes sont d’ores et déjà, au minimum, bilingues.