En seulement 16 ans, l’Uni a réussi à se faire une place de choix au classement mondial des universités. (Photo: Maison Moderne / Archives)

En seulement 16 ans, l’Uni a réussi à se faire une place de choix au classement mondial des universités. (Photo: Maison Moderne / Archives)

L’Uni propose différents masters qui répondent aux besoins concrets du Luxembourg et les fait rayonner à l’international.

Au mois d’août, l’Université du Luxembourg fêtera son 16e anniversaire. Une jeunette par rapport aux vénérables institutions européennes comme Oxford (1096) ou Heidelberg (1386). Mais la valeur n’attend pas le nombre des années. Et l’Uni n’a pas tardé à se forger une solide réputation.

Chaque année, elle produit près de 1.200 publications et est citée près de 600 fois dans des journaux de référence. En 2019, le «World University Ranking» la classe entre la 200e et la 250e place mondiale. Mieux que les universités belges de Bruxelles et Liège, françaises d’Aix-Marseille ou Montpellier, allemandes de Bayreuth, Stuttgart ou Bochum.

«J’ai toujours considéré que l’Uni avait comme mission d’atteindre un niveau d’excellence international, tant par la recherche que la qualité de son enseignement», commente qui, en tant que ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, de l’Enfance, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a un champ d’action qui va des premiers pas des enfants à la crèche jusqu’à la défense des thèses doctorales. «Mais elle doit aussi se mettre au service du pays et de son économie.»

Garder les talents sur place

Très vite, plusieurs cursus de l’Uni ont donc fait écho à des besoins de la place financière et des entreprises industrielles ou artisanales. Le master en wealth management en est un exemple, tout comme celui en accounting and audit. Une formation sur mesure a aussi vu le jour dans le domaine de la logistique. «Et cela fait 12 ans que nous proposons un master en entrepreneurship, avec le soutien et la collaboration de la Chambre de commerce, indi­que le professeur Mickaël Geraudel, qui le supervise.

L’Uni a comme mission d’atteindre un niveau d’excellence international.

Claude Meischministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Chaque promotion compte 25 étudiants, dont un tiers de non-Européens.» La majorité de ces universitaires restent ensuite au Luxembourg et contribuent au développement de son tissu d’entreprises. Les cours faisant souvent référence aux réalités luxembourgeoises, les visites dans les entreprises ou dans les incubateurs à start-up aident évidemment «très vite les étudiants à se rendre compte que l’écosystème local est tout de même très attrayant».

De nouvelles options pourraient voir le jour au sein du master, en fonction des besoins du terrain. «J’aime­rais en effet développer des options en entrepreneurship des start-up IT, du social entrepreneurship et du green entrepreneurship.»

Le dernier-né des masters est évidemment l’Interdisciplinary Space Master, qui débutera en septembre prochain, et qui s’inscrit dans la lignée de la politique très ambitieuse du Luxembourg dans le domaine spatial. «Il est donc encore trop tôt pour établir un bilan», commente sobrement l’Uni. Soutenu par le ministère de l’Économie et la Luxembourg Space Agency, le programme est réservé dans un premier temps à 20 étudiants. «Mais ils ont été bien plus nombreux à déposer un dossier de candidature», confirme-t-on. Et quelques CV étaient très impressionnants. «C’est le genre d’enseignement qui peut aussi nous offrir la possibilité de découvrir des talents, des experts internationaux, et de les convaincre de rester ensuite au Luxembourg», souligne Claude Meisch.

Des liens avec la formation professionnelle

C’est toujours dans cette logique de voir l’Uni se mettre au diapason du développement du pays que des liens de plus en plus étroits vont être noués entre le monde académique et celui de la formation professionnelle. Ainsi, l’École de commerce et de gestion (ECG) s’est associée à l’Uni pour créer un cursus universitaire professionnalisant. Les étudiants de l’ECG, après deux années de BTS gestionnaire comptable et fiscal, effectuent une troisième année pour obtenir un bachelor en comptabilité et fiscalité.

Il en ira de même dès la prochaine rentrée avec un bachelor en dessin d’animation, qui sera dans la continuité des deux années de BTS en cette matière proposée au Lycée des arts et métiers de Luxembourg. «D’autres bachelors vont être mis en place dans les années à venir sur ce modèle, assure Claude Meisch. L’idée est d’élargir la voie vers le master.»

Le ministre nourrit encore d’autres ambitions, notamment pour les sciences humaines et environnementales. «Pour ap­por­ter des réponses aux grandes questions et aux grandes évolutions de la société, il nous faudra des spécialistes: agronomes, biologistes, psychologues...», conclut-il. Et anticiper le futur, c’est aussi la mission de l’université.