La ville de Luxembourg est en chantier permanent. Les grues barrent l’horizon, et les bâtiments continuent à pousser comme des champignons. «Le secteur de la construction est en pleine croissance en dépit de tous les défis auxquels il est confronté au Luxembourg», confirme Arnaud Willems, Deloitte Private leader.
Il représente 6% du produit intérieur brut du pays en 2019, et la part des salariés a progressé de 10% entre 2015 et 1019.
«Les autorisations de bâtir ont progressé aussi entre 5% et 10% sur la même période. Il s’agit donc d’un secteur en forte évolution, mais qui connaît aussi de fortes tensions», observe Arnaud Willems.
Des denrées rares, donc chères
Le premier problème vient de la . Le problème était déjà tangible avant la crise sanitaire, mais celle-ci l’a exacerbé.
«Les entreprises de construction connaissent de plus en plus de difficultés pour s’approvisionner, en tout cas à des prix corrects», pointe l’expert de chez Deloitte. «Il existe donc un risque de décalage entre la commande et le coût réel du projet.» Les échos du secteur laissent toutefois entrevoir un retour à une situation moins tendue à moyen terme.
Le deuxième défi du secteur est le manque de main-d’œuvre, surtout du personnel actif sur chantier. «La pénibilité fait que le secteur attire moins», constate Arnaud Willems. «Il faudrait pouvoir le rendre plus attractif. En attendant, il y a un recours important à la main-d’œuvre étrangère.»
Enfin, le dynamisme du marché de la construction dans le pays et ont attiré des sociétés des pays voisins. Conséquence directe: la concurrence devient de plus en plus forte d’année en année.
Pour mieux cerner le profil des entreprises et leurs besoins, Deloitte Luxembourg a réalisé une étude sur le secteur qui inclut un benchmark des acteurs-clés montrant une forte fragmentation du profil des entreprises et de leurs besoins.
L’objectif est de pouvoir les aider à améliorer leurs performances financières en fonction de leurs atouts et de leurs faiblesses
«Nous avons quand même repéré 172 acteurs de plus de 50 personnes de ce niveau qui se répartissent entre les entreprises de construction générale et les entreprises d’installation technique», détaille Arnaud Willems.
L’étude menée par Deloitte les a comparés sur le critère de leur attractivité sur le marché et de l’efficacité opérationnelle (marge d’Ebitda moyenne) à partir des chiffres disponibles. «L’objectif est de pouvoir les aider à améliorer leurs performances financières en fonction de leurs atouts et de leurs faiblesses», explique l’expert.
Il ne pointe pas pour autant un problème global dans le secteur, mais plutôt un manque de temps pour gérer des aspects plus structurels et organisationnels. «Beaucoup d’entreprises connaissent une croissance assez forte et placent tous leurs moyens sur la gestion de cette croissance. Ce qui ne leur laisse pas toujours beaucoup de temps pour adapter et optimiser les processus administratifs et opérationnels qui sont pourtant nécessaires à la pérennité du secteur et sur lesquels nous accompagnons nos clients.»