La ministre de la Santé et le Premier ministre ont dit être conscients des efforts importants demandés à chacun. Mais ceux-ci sont indispensables. (Photo: Capture d’écran)

La ministre de la Santé et le Premier ministre ont dit être conscients des efforts importants demandés à chacun. Mais ceux-ci sont indispensables. (Photo: Capture d’écran)

Il n’y aura donc aucun assouplissement des mesures anti-Covid prises en novembre. Au contraire, certaines restrictions supplémentaires vont même être soumises au vote des députés. Voici les réponses aux principales interrogations qui se posent.

Quelles sont les décisions du conseil de gouvernement?

D’une part, Ce qui signifie, notamment, que cafés, bars et restaurants resteront fermés. Une même famille ne pourra pas non plus recevoir sous son toit plus que deux autres personnes, appartenant elles aussi au même ménage. Le couvre-feu de 23h à 6h reste aussi d’application.

D’autre part, des «précisions» vont être apportées sur certains points. Ainsi, on ne pourra plus consommer dans les centres commerciaux . Ces mêmes centres commerciaux vont aussi devoir proposer une vraie stratégie de gestion des flux de clients, et les contrôler. Des sanctions pourront être prises à l’égard des clients comme des commerçants.

À partir de quand ces mesures seront-elles appliquées?

Le projet de loi sera déposé dès ce jeudi. L’espoir est qu’il soit voté pour le 14 ou le 15 décembre, date à laquelle les mesures de novembre arriveront à échéance.

Ce nouveau projet de loi fera courir les décisions jusqu’au 15 janvier.

Pourquoi les restrictions sont-elles prolongées ou de nouvelles mesures prises?

Tout simplement . Le taux d’infection reste très élevé, dans plusieurs tranches d’âge. En découle, a indiqué le Premier ministre (DP), que le nombre des hospitalisations reste trop important, comme celui des décès.

Les mesures décidées en novembre ont-elles été peu efficaces?

Il faut au moins 15 jours entre l’application de mesures et leur possible effet. Ce n’est pas le cas ici. Tant le Premier ministre que la ministre de la Santé (LSAP) ont cependant insisté sur le fait que cela ne signifiait évidemment pas qu’elles étaient inefficaces. «Nous avons réussi à ce que cela n’augmente plus», a dit Paulette Lenert. Une certaine stabilité a été atteinte en ce qui concerne le nombre d’infections, mais il est trop élevé.

«La situation est sérieuse: il faut faire baisser les chiffres», a insisté la ministre de la Santé. 

Certaines mesures sont-elles plus efficaces que d’autres?

Contrairement à d’autres pays, le Luxembourg ne connaît pas de clusters identifiés. Il est donc difficile de dire où les gens s’infectent. Mais là où les gens se réunissent sans masque – dans l’horeca et en famille –, le risque paraît plus important. 

Ce n’est pas l’avis de tous. «Dans les magasins, on n’est pas plus à l’abri que dans un restaurant», confie l’employé d’un magasin de vêtements du centre-ville de Luxembourg, qui ne plaide pas vraiment pour sa chapelle. «Les gens portent le masque? Mais un masque dans quel état! Les clients touchent à tout, se heurtent, se croisent… Et nous n’avons pas le temps de désinfecter les vêtements. Je comprends que l’horeca soit en colère.»

Quant aux familles, la prudence s’impose aussi. Raison pour laquelle Paulette Lenert estime qu’il «ne faudrait pas passer les fêtes de fin d’année ensemble». L’effort est de taille, «mais doit être fait».

Toujours est-il qu’objectivement, il n’est pas possible de dire si une mesure est plus efficace qu’une autre. «Mais les indicateurs montrent que l’on va dans la bonne direction», souligne la ministre.

Fallait-il fermer les commerces le dimanche? Faut-il restreindre les libertés dans les maisons de repos?

À la première question, les autorités répondent que c’est surtout le samedi que la foule est présente dans les commerces. Le nouveau projet de loi imposera de mieux gérer les flux. De plus, «il faut comprendre que ce n’est pas le moment de faire du shopping en famille. Il faut cibler ses achats et les limiter dans le temps».

Quant aux maisons de repos, le Premier ministre sait que la Commission consultative des droits de l’Homme a déjà une analyse très sévère de ce qui se passe dans ces établissements en regard de la gestion de la crise sanitaire. Il n’est donc pas imaginable d’enfermer les résidents, «ce n’est pas une prison».

Que se passera-t-il le 15 janvier?

Plus personne n’ose avancer le moindre pronostic. Tout dépendra une nouvelle fois des chiffres des infections. Xavier Bettel et Paulette Lenert restent optimistes et estiment que les mesures prises seront bien respectées. Ce sont elles qui feront baisser les chiffres.

Le mois à venir sera décisif. Le Premier ministre a donc aussi agité la menace pour appuyer son message: «Nous avons besoin de ce délai pour éviter de devoir tout fermer comme en mars.»